L’eau représente 75 à 80 % du poids d’un nouveau-né, 65 % de celui du nourrisson de plus d’un an et 60 % de celui de l’adulte (1), ce qui explique que le nourrisson soit plus à risque de déshydratation. Celle-ci peut intervenir lorsque les pertes hydriques ne sont pas compensées par les apports. Chez le nourrisson, les entrées ou sorties quotidiennes d’eau constituent plus d’un tiers de son volume d’eau extracellulaire alors que cette proportion n’est que de 1/6 chez le grand enfant (2).
Des signes à connaître
Pour évaluer l’état de déshydratation, un score a été proposé par Guarino et al. Il fait intervenir l’apparence générale du patient (soif, agitation, léthargie, somnolence…), l’aspect des yeux (normaux, légèrement creux, très creux), celui des muqueuses buccales (humides, collantes, sèches) et enfin la présence ou l’absence de sécrétion lacrymale. Ce score ne comprend pas la perte de poids car, si celle-ci est un élément important de surveillance, elle n’est pas toujours évaluable en pratique (3). En effet, elle impose de disposer d’un poids récent mesuré juste avant l’épisode à risque de déshydratation.
À titre d’information, les premiers signes cliniques de la déshydratation apparaissent pour une perte de poids d’environ 3 % (4). La déshydratation grave correspond à une diminution du poids supérieure à 5 % du poids total et lorsque la perte de poids est supérieure à 10 %, le bon fonctionnement des organes vitaux (système cardiovasculaire, système nerveux central…) peut être compromis (1). Chez le nourrisson, la perte d’eau peut être très rapide et peut entraîner une perte de poids de 10 %, voire 15 % (1).
Diarrhées et vomissements comme causes principales
Les symptômes digestifs sont les premières causes de déshydratation du nourrisson, notamment les diarrhées aiguës virales et les vomissements. Suivent ensuite le diabète, l’insuffisance surrénalienne ou les causes cutanées (coup de chaleur, eczéma, brûlures…). L’infection à rotavirus serait responsable chaque année d’environ 300 000 épisodes de diarrhée aiguë, de 138 000 consultations, 18 000 hospitalisations et une quinzaine de décès (5).
Par définition, la diarrhée aiguë consiste en une modification de la consistance des selles et/ou en une augmentation de leur nombre (≥ 3/j) (3). Selon les dernières recommandations, la prise en charge de la diarrhée aiguë repose sur l’utilisation des SRO, remboursés par la Sécurité sociale depuis 2003 (arrêté du 16 mai 2003), pour compenser les pertes en eau et en sels minéraux. L’efficacité de la réhydratation orale a été démontrée quels que soit l’âge du patient et la cause de la diarrhée (4). Elle peut éventuellement être associée aux probiotiques (Saccharomyces boulardii), au racécadotril ou aux smectites. Aucun antiémétique n’est à prescrire en traitement ambulatoire (3).
Des recommandations dont le suivi reste perfectible. En effet, en France, une étude a montré que seule la moitié des praticiens proposaient systématiquement les SRO.
(1) L’Assurance maladie. Comment reconnaître rapidement les signes d’une déshydratation ? http://www.ameli-sante.fr. Consulté le 05/04/17.
(2) Larousse Médical. Déshydratation aiguë du nourrisson. http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/déshydratation_aiguë_du_nourrisson/12480 . Consulté le 05/04/17.
(3) Groupe Francophone d’Hépatologie-Gastroentérologie et Nutrition Pédiatriques. Diarrhée aiguë du nourrisson et de l’enfant : Recommandations d’experts. Janvier 2017.
(4) Turck D. Diarrhées aiguës. In Gottrand F, Turck D. Gastroentérologie pédiatrique. Paris : Doin ; 2016.
(5) Aleksanyan-Emirzian A, Patural H, Trombert-Paviot B, Vallée J. Diarrhée aiguë du jeune enfant : une enquête auprès des généralistes et pédiatres du département de la Loire. Médecine. 2014;10(7):326-30.
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