Au lendemain du congrès de la SFD, le professeur Éric Renard (CHU, Montpellier) a fait le point sur ces nouvelles technologies, dont certaines transforment déjà la prise en charge et la vie des patients diabétiques.
Outre cet ajustement des doses très utile dans les premières années de la vie, les pompes, qui n’utilisent que les analogues d’insuline rapide, offrent une grande flexibilité, à des périodes de la vie où les enfants plus grands font beaucoup d’activités physiques et prennent souvent leurs repas à des horaires irréguliers. De plus, il existe maintenant des cartouches d’insuline préremplies qui rendent l’utilisation de certaines pompes encore plus pratique et plus simple.
Enfin, quels que soient les modèles de pompes actuellement disponibles, elles ne sont pas plus difficiles à utiliser que les téléphones portables et, depuis 2000, elles sont remboursées par la Sécurité sociale.
L’utilisation des pompes est donc particulièrement adaptée chez les tout-petits, puis très souvent poursuivie à l’adolescence et à l’âge adulte. On estime donc que, dans quelques années, un adulte DT1 sur deux au moins sera traité par pompe. Et ces chiffres risquent de croître avec l’arrivée, en France, des patch-pompes, dispositifs sans cathéter, et donc encore plus attractifs. En effet, chez l’adolescent et l’adulte, l’une des plus grandes réticences aux pompes est la perfusion au moyen d’un cathéter, mal acceptée car elle rappelle à tout moment au patient qu’il est diabétique.
Dans le diabète de type 2 (DT2), l’utilisation des pompes est plus confidentiel, même si elles sont intéressantes, notamment chez les patients devant utiliser de fortes doses d’insuline. Mais, le patient DT2 n’a pas la même relation au diabète que le patient DT1 pour lequel l’insuline est vitale.
Il existe actuellement des calculateurs de bolus sur la plupart des pompes, ce qui apporte au patient une aide à la décision : sur une pompe paramétrée, le patient peut, avant les repas, introduire la quantité de glucides qu’il a l’intention de manger ainsi que sa glycémie et il aura une suggestion d’unités d’insuline à s’administrer pour le repas. S’il est d’accord, il lui suffit d’appuyer sur un bouton et le bolus est injecté. Cette fonction permet de surmonter l’une des difficultés du traitement par insuline, à savoir de décider en permanence la dose d’insuline à s’administrer en fonction de la glycémie. Le patient a donc, en quelque sorte « son diabétologue embarqué ». Pour une maladie où la qualité de vie dépend à tout moment du traitement, c’est une assistance formidable.
D’autant que l’adoption de ces nouvelles technologies ne pose aucun problème pour les jeunes qui en sont même avides et comprennent immédiatement leur fonctionnement, contrairement aux personnes plus âgées qui ont moins d’aisance dans la manipulation de ces techniques.
Dr Catherine Bouix
Un enfant DT1 sur deux sous pompe à insuline
Pour rappel, l’incidence du diabète de type 1 (DT1) a doublé en une vingtaine d’années et atteint des enfants de plus en plus jeunes (causes environnementales ? On le suppose). Actuellement, ce sont 40 000 patients DT1, dont un enfant sur deux, qui sont traités en France par une pompe à insuline. Cette technique est particulièrement intéressante quand on sait que le DT1 chez le petit enfant est très difficile à équilibrer, nécessitant de très faibles doses d’insuline, ce qui est pratiquement irréalisable avec les multi-injections classiques (stylos gradués au mieux en demi-unités), alors que, avec les pompes, les doses peuvent être fragmentées par 20e d’unité.Outre cet ajustement des doses très utile dans les premières années de la vie, les pompes, qui n’utilisent que les analogues d’insuline rapide, offrent une grande flexibilité, à des périodes de la vie où les enfants plus grands font beaucoup d’activités physiques et prennent souvent leurs repas à des horaires irréguliers. De plus, il existe maintenant des cartouches d’insuline préremplies qui rendent l’utilisation de certaines pompes encore plus pratique et plus simple.
Enfin, quels que soient les modèles de pompes actuellement disponibles, elles ne sont pas plus difficiles à utiliser que les téléphones portables et, depuis 2000, elles sont remboursées par la Sécurité sociale.
L’utilisation des pompes est donc particulièrement adaptée chez les tout-petits, puis très souvent poursuivie à l’adolescence et à l’âge adulte. On estime donc que, dans quelques années, un adulte DT1 sur deux au moins sera traité par pompe. Et ces chiffres risquent de croître avec l’arrivée, en France, des patch-pompes, dispositifs sans cathéter, et donc encore plus attractifs. En effet, chez l’adolescent et l’adulte, l’une des plus grandes réticences aux pompes est la perfusion au moyen d’un cathéter, mal acceptée car elle rappelle à tout moment au patient qu’il est diabétique.
Dans le diabète de type 2 (DT2), l’utilisation des pompes est plus confidentiel, même si elles sont intéressantes, notamment chez les patients devant utiliser de fortes doses d’insuline. Mais, le patient DT2 n’a pas la même relation au diabète que le patient DT1 pour lequel l’insuline est vitale.
Des lecteurs de glycémie très performants
Les dernières générations de lecteurs de glycémie ont gagné en légèreté, en facilité de transport et, surtout, en fiabilité et rapidité d’analyse de la glycémie (quelques secondes). La plupart d’entre eux permettent, en outre, d’enregistrer et de suivre les valeurs glycémiques de l’utilisateur en les connectant sur un ordinateur via un logiciel.Le patient diabétique peut ainsi analyser ses données dans le temps et suivre son évolution sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. |
Des pompes connectées à l’autosurveillance glycémique
Il existe actuellement des calculateurs de bolus sur la plupart des pompes, ce qui apporte au patient une aide à la décision : sur une pompe paramétrée, le patient peut, avant les repas, introduire la quantité de glucides qu’il a l’intention de manger ainsi que sa glycémie et il aura une suggestion d’unités d’insuline à s’administrer pour le repas. S’il est d’accord, il lui suffit d’appuyer sur un bouton et le bolus est injecté. Cette fonction permet de surmonter l’une des difficultés du traitement par insuline, à savoir de décider en permanence la dose d’insuline à s’administrer en fonction de la glycémie. Le patient a donc, en quelque sorte « son diabétologue embarqué ». Pour une maladie où la qualité de vie dépend à tout moment du traitement, c’est une assistance formidable.D’autant que l’adoption de ces nouvelles technologies ne pose aucun problème pour les jeunes qui en sont même avides et comprennent immédiatement leur fonctionnement, contrairement aux personnes plus âgées qui ont moins d’aisance dans la manipulation de ces techniques.
La mesure du glucose en continu... en attendant le remboursement des capteurs de glucose
Il existe plusieurs modèles d’appareils de mesure continue du glucose, fiables, dont les avantages et valeurs éducatives sont maintenant largement reconnus : le patient a une vraie prise de conscience des variations glycémiques et l’HbA1c n’est plus un chiffre abstrait. Le plus élaboré des appareils consiste en un capteur, fixé au bras, particulièrement stable et bien précalibré, qui permet au patient, pendant quatorze jours, de suivre sa glycémie, tout simplement en le scannant. Pour d’autres, le calibrage doit être répété deux fois par jour. Dans tous les cas, il s’agit d’une « petite » révolution dans la prise en charge du diabète... qui ne sera vraiment « grande » que lorsque les capteurs seront remboursés par la Sécurité sociale ! En attendant, les dernières générations de lecteurs de glycémie « classiques », très performants et maniables, restent indispensables au quotidien pour l’automesure glycémique (voir encadré).Et, demain, le pancréas artificiel !
Le principe du pancréas artificiel est de relier l’appareil de mesure continue du glucose à un smartphone, qui commande la pompe à insuline. Le système est doté d’un algorithme complexe personnalisé, qui bénéficie d’un logiciel très sophistiqué, permettant la détermination des doses d’insuline en fonction de l’historique et de la physiologie de chaque patient. La télésurveillance prend là tout son sens car les informations sont transmises en permanence à un service de télémédecine spécialisé, qui peut intervenir à tout moment. Un essai euro-américain prolongé sur six mois va débuter cet été sur 250 patients DT1 et le premier pancréas artificiel devrait être mis sur le marché à l’horizon 2018 : les patients diabétiques l’ont rêvé de tous temps, les équipes transnationales de cliniciens, ingénieurs et mathématiciens l’ont fait !Dr Catherine Bouix
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