EN AVANÇANT dans l’âge, beaucoup de personnes souffrent de pathologies chroniques et se privent d’exercices sportifs sous prétexte qu’ils font courir un risque à leur santé. Même si certaines pathologies nécessitent une visite médicale d’aptitude, aucun sport n’est vraiment interdit, l’essentiel étant que l’activité choisie procure un certain plaisir.
Des kilomètres à pied bons pour la santé.
Diabétique, cardiaque, hypertendu, en surpoids, les seniors hésitent parfois à se lancer sur les sentiers de grande ou de petite randonnée, alors que cette activité sportive ne peut leur apporter que des bienfaits. Équipé de bonnes chaussures, chacun peut pratiquer la marche régulièrement et progressivement à son rythme et à son pas. Au bout de quelques mois, les performances de la pompe cardiaque s’améliorent, le souffle et le sommeil se régularisent. La marche à pied (3 à 5 heures par semaine) a aussi des effets positifs sur le développement de la force musculaire, elle renforce le tonus postural et l’assurance du pas : les réflexes sont meilleurs et les gestes plus souples et mieux coordonnés. Le senior est ainsi mieux protégé des risques de chute et d’ostéoporose.
En petites foulées et sans forcer.
Les activités d’endurance pratiquées à allure modérée, comme le jogging, la course à pied ou la bicyclette permettent une adaptation très progressive du cœur et de la respiration à l’effort. Il ne s’agit pas de réaliser un marathon ni de faire une performance, toutes les cadences sont possibles, de la promenade tranquille en famille au sprint final. Au début, il faut rechercher simplement le plaisir et limiter les efforts en intensité, en durée et en fréquence. Ces activités sont faciles à mettre en œuvre et peuvent être pratiquées plusieurs fois par semaine, seul(e) ou en groupe. D’autres activités comme le yoga ou le tai-chi sont intéressantes car elles associent un effort modéré et de la détente.
Après la pose d’une prothèse de hanche ou de genou (grand âge oblige), le patient n’est pas interdit de sport, surtout s’il avait déjà une activité physique avant la pose, tout dépend de l’âge. La marche, le cyclisme, le golf, la natation sont recommandés parce qu’ils contraignent peu les membres inférieurs. La randonnée, le ski de fond, l’équitation peuvent aussi être pratiqués si le patient en avait l’habitude. En revanche, les sports contraignants (jogging, gymnastique, tennis…) et les sports collectifs sont déconseillés voire interdits parce qu’ils augmentent le risque d’usure et de descellement de la prothèse, ainsi que le risque d’accidents traumatiques aigus.
Un plongeon dans le grand bain.
Sport de loisir en toute saison, la natation réconcilie le corps avec le mouvement : elle favorise le développement de la cage thoracique et de la capacité respiratoire, et elle est associée à l’effet massant de l’eau qui relance la circulation sanguine. L’aquagym regroupe des techniques douces et toniques à la fois en faisant travailler tous les muscles, et elle allie la détente et le plaisir de la piscine. Elle a surtout l’avantage de minimiser les risques de blessure : la pression de l’eau amortissant les chocs, on évite les contractures, les claquages et les élongations musculaires ; de plus, il n’y a pas de danger pour les articulations car il n’y a pas d’impact avec le sol. Il en existe plusieurs variétés qui se pratiquent avec différents accessoires : l’aquajogging reproduit dans l’eau les mouvements de la marche à pied, l’aquaboxing inspiré des arts martiaux, l’aquados pour les dorsalgies, ou l’aquavélo.
Des effets secondaires bénéfiques.
Les personnes victimes d’un infarctus ont longtemps été interdites de fournir le moindre effort, alors qu’une activité physique renforce la contractilité du muscle cardiaque, diminue la fréquence cardiaque, et augmente même l’espérance de vie !
Chez les hypertendus, au bout de quelques mois d’un exercice physique régulier, le cœur mieux entraîné bat moins vite et le pouls est moins rapide, la pression artérielle diminue.
Au niveau articulaire, une activité physique modérée a un rôle protecteur sur le cartilage et ne majore pas l’arthrose ; mais lors de la pratique d’un sport il peut se produire des épisodes inflammatoires et il faut respecter les poussées de la maladie arthrosique.
Au niveau cérébral, la pratique régulière d’une activité physique chez les plus de soixante-dix-ans exercerait une meilleure protection contre une atrophie cérébrale que les activités mentales ou sociales. En augmentant le débit sanguin et la concentration de sérotonine, elle peut être associée à un moindre déclin des fonctions cognitives avec l’âge. Elle réduit aussi les niveaux d’anxiété et de dépression.
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