LENTIGOS, mélasma, tâches brunes… Bien des noms les désignent, différentes formes les caractérisent mais toutes aboutissent au même résultat : une hyperpigmentation de la peau plus ou moins prononcée, plus ou moins étendue. Leurs causes, d’ordre génétique, métabolique ou médicamenteux, sont variées tout comme leurs manifestations, même ci certaines d’entre elles se rencontrent plus fréquemment.
Les lentigos actiniques, ou séniles, sont des proliférations mélanocytaires bénignes qui posent essentiellement un problème esthétique. Ils apparaissent sur les parties du corps habituellement exposées à la lumière du jour, dos des mains, visage - surtout le front et les zones glabres du crâne, décolleté. Avec l’âge, la tache lisse aux contours nets devient plus foncée, s’incruste dans le derme papillaire et s’épaissit au niveau de l’épiderme. Le mélasma, pour sa part, résulte d’un double phénomène dans lequel interviennent les effets du rayonnement solaire et l’action des œstrogènes. De ce fait, certains profils comme les femmes enceintes (masque de grossesse), tout particulièrement quand elles vivent dans des régions très ensoleillées, sont plus touchés que d’autre part cette forme bénigne de désordre pigmentaire qui concerne également un faible pourcentage d’hommes. Réparties en nappe sur le visage (front, joues, tempes, lèvres supérieures, menton), les taches qui composent le mélasma ont un contour irrégulier et une couleur peu homogène allant du jaune ocre au noir en passant par le bleu.
Des phénomènes post-inflammatoires.
Courantes aussi, les hyperpigmentations post-inflammatoires sont des taches pigmentaires résiduelles qui persistent après la guérison de dermatoses comme l’acné - surtout chez les populations à peau noire et métissée, l’eczéma chronique, le lichen plan… Elles peuvent aussi faire suite à un simple grattage ou une irritation. Dans ce cas, sont en cause les processus inflammatoires de la peau qui peuvent venir perturber la pigmentation de façon transitoire ou durable. À l’inverse, certaines pathologies inflammatoires produisent une hypopigmentation : dermatite atopique grave, érythème fessier, parapsoriasis en goutte.
Une efficacité variable.
Lutter contre la formation des taches, qu’elle que soit leur origine, passe tout d’abord par la prévention. Pour ce faire, la voie royale reste la photoprotection. « Elle constitue la seule mesure de prévention possible dans le cas des lentigos qui se forment après une exposition de longue durée, année après année », indique le dermatologue Victor Georgescu. « Pourtant, même l’utilisation d’une protection solaire ne pourra totalement empêcher l’effet de cumulation face au rayonnement UV dont les conséquences sont visibles dès 40 ans ». La protection solaire sera encore plus poussée dans le cas du mélasma.
Associé à des troubles hormonaux - post-partum, traitements de la ménopause - son mécanisme est différent. « Ici, la prévention passera toujours par une protection solaire car le mélasma peut apparaître dans un délai très court, de l’ordre de dizaines de minutes passées à la lumière du jour ». L’application d’une protection d’indice maximal doublée d’une protection vestimentaire est recommandée. « Son intérêt est, en revanche, plus discutable pour ce qui est de l’hyperpigmentation post-inflammatoire dont la formation est liée à un processus local qui n’implique pas forcément les UV ».
Cryothérapie et laser.
Pour atténuer ou éliminer les traces des dysfonctionnements pigmentaires, les traitements sont nombreux mais n’offrent pas tous des résultats probants. La cryothérapie et les traitements laser (laser pigmentaire) sont intéressants pour traiter les lentigos qui se situent toujours à un niveau superficiel dans la peau. « Leur efficacité est plus variable – voire contestable - dans le cas du mélasma qui peut atteindre la peau en profondeur ». La pigmentation peut alors disparaître pour réapparaître quelques mois après l’intervention ou même empirer. Les effets du traitement sont encore moins contrôlables en ce qui concerne l’hyperpigmentation post-inflammatoire qui touche des couches très profondes de la peau. « Ce type de dysfonctionnement s’avère quand même réversible dans beaucoup de cas mais il faut attendre des mois ou des années ».
Les traitements topiques médicaux sont une alternative à l’intervention esthétique, certains se présentant comme des références : l’hydroquinone, très connue, est à la base de traitements locaux qui pourraient être abandonnés à l’avenir pour cause d’effet mutagène ; le trio de Kligman est une association d’hydroquinone, de rétinoïde et de corticoïde dont l’action est démultipliée ; le TCA (Trichloracétique acide) et l’acide glycolique sont des substances très utilisées dans les peelings chimiques. De nombreux ingrédients composent aussi le versant cosmétique des traitements pigmentaires : acide kojique, arbutine, acide azélaïque, dérivés de soja, vitamine C…
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