Chez le médecin

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Publié le 02/12/2019
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Dans sa présentation typique (il est impossible de décrire ici ses nombreuses formes atypiques), le psoriasis se traduit par des plaques érythémato-squameuses arrondies d’un diamètre de 1 à 3 cm, légèrement surélevées, à bordures nettes. Les squames, épaisses, sèches, blanchâtres, se détachent lorsqu’on les gratte à la curette, laissant apparaître une gouttelette rosâtre (« rosée sanglante »). Prurigineuses dans 70 % des cas, les lésions souvent bilatérales et symétriques siègent volontiers sur les coudes, les genoux, la région lombo-sacrée et parfois le cuir chevelu (sans chute des cheveux). L’examen retrouve parfois une kératodermie palmo-plantaire, une atteinte unguéale, une atteinte des plis (sillon interfessier notamment), ainsi qu’une atteinte muqueuse (balanite chez l’homme). Il existe enfin des formes généralisées, notamment le psoriasis érythrodermique, particulièrement sévère.

Capricieuse, l'évolution se fait par poussées souvent déclenchées par des facteurs environnementaux, avec ou sans rémission complète entre chacune d’elles. Certains patients ne présentent qu’une poussée pendant leur vie (psoriasis en goutte chez un enfant, par exemple) alors que d’autres ne connaissent que des rémissions incomplètes, pendant lesquelles des zones dites « bastions » restent squameuses. Des formes même peu étendues peuvent altérer la qualité de vie du patient (psoriasis pustuleux palmo-plantaire). Les lésions guérissent sans laisser de séquelles. Certaines complications mettent en jeu le pronostic fonctionnel (rhumatisme psoriasique affectant 10 % à 30 % des patients) voire le pronostic vital (érythrodermie psoriasique, psoriasis pustuleux généralisé, etc.).

Par son caractère stigmatisant, sa chronicité, sa résistance aux traitements, les contraintes quotidiennes qu’impose sa prise en charge, le psoriasis altère la qualité de vie du patient : il n’est pas exceptionnel qu’il se complique de dépression et le médecin doit prendre en compte son retentissement esthétique, professionnel et relationnel.

Le traitement, symptomatique, fait se succéder une phase d’attaque destinée à « blanchir » les lésions puis une phase d’entretien à posologie minimale efficace. Il est illusoire, face à un patient développant une forme rémittente (majorité des cas), d’espérer obtenir la disparition complète des lésions après le seul traitement d’attaque : des plaques résistantes demeurent fréquemment et le dermatologue considère comme un succès l’amélioration de 50 % du patient par rapport à son état initial (« rémission »).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3562