Dans le cadre de l’harmonisation européenne des diplômes universitaires, la FSPF propose que les études de pharmacie se déroulent en 8 ans (niveau européen de Doctorat) au lieu de 6 ans. Mais l’idée ne semble guère séduire la majorité des étudiants en pharmacie et des pharmaciens qui ont commenté cette information sur la page Facebook du « Quotidien ». Sur une trentaine de commentaires, au moins 25 déboutent l’hypothèse.
« Pour harmoniser nos études avec le reste de l’Europe, il faudrait plutôt diminuer leur nombre d’années à 5 ans. Il n’y a qu’en France que les études de pharmacie durent 6 ans », avance Mathilde, qui dénonce déjà le fait que la 5e année hospitalo-universitaire ne sert qu’à « fournir de la main-d’œuvre « gratuite » (ou presque, ndlr) aux hôpitaux et n’apporte pas énormément dans notre formation ». Pour Damien, tout cela ne servira qu’à « embaucher à bas prix des étudiants deux années de plus… ». Philippe avance qu’il faut peut-être
« spécialiser les études dès la deuxième année : officine, hôpital, industrie... Il y a beaucoup de choses à changer dans ces études mais certainement pas augmenter leur durée ». D’autres évoquent le fait qu’un allongement des études serait « un obstacle à la survie du métier », et que, avec 8 ans d’études (sans compter la première année souvent redoublée) pour un salaire d’environ 2 000 ou 2 200 euros par mois, « il va falloir trouver des candidats ! », ironise Marc.
Néanmoins, 5 ou 6 internautes manifestent un intérêt pour la mesure : « avec la mastérisation des professions paramédicales, cela me paraît essentiel au maintien et à la justification de notre diplôme de docteur en pharmacie. Cela permettrait aussi de développer l’interprofessionnalité », juge Eugé. Mais il faudrait pour cela que le nouveau cursus soit bien conçu, « en rajoutant plus de pratique, plus d’options, d’enseignements adaptés à la pratique, et un stage obligatoire en industrie pour pouvoir faire un choix éclairé », estime Nina.
Pour Koko, « la réorganisation des études permettrait de se former et d’intégrer les nouvelles missions à l’officine, notamment la pharmacie clinique et la vaccination ». Par ailleurs, l’allongement des études « permettrait de revoir sérieusement à la hausse la qualité de la thèse, et ne plus se contenter d’un copier-coller bibliographique comme on le voit trop souvent », ajoute Aurélien.
Mais pour le moment, si les syndicats ont soulevé cette idée de passer à une formation sur 8 ans, rien n’est prévu dans l’immédiat. Même l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) n’a pas encore réfléchi posément à cette hypothèse. À ce jour, les étudiants diplômés de pharmacie sont donc « Docteurs en pharmacie » en France, et reconnus seulement « Pharmaciens » dans les autres pays européens.
Enfin, selon Isabelle Adenot, « il n’y a pas besoin de se préoccuper en urgence de la durée des études, surtout quand les pharmaciens d’officine sont tant à être au chômage, que des pharmacies ferment tous les deux jours et que seulement 30 % des étudiants choisissent la voie officinale ».
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