Les agenceurs trouvent une place au libre accès

Le succès des réponses personnalisées

Publié le 30/03/2009
Article réservé aux abonnés
Le passage de l’OTC de l’autre côté du comptoir fait encore l’objet de quelques hésitations chez les pharmaciens. Comment les agenceurs peuvent-ils accompagner la mesure ? Les confrères qui ont tenté l’aventure sont-ils satisfaits ? Quels outils mettre en œuvre pour une mise en avant efficace du nouveau concept ? La valorisation de l’OTC se fait-elle au détriment de la parapharmacie ? Telles sont quelques-unes des questions que se posent les candidats au libre accès.

DEPUIS l’application du décret relatif au passage de la médication officinale en libre accès, les agenceurs ont du pain sur la planche. Ils doivent, en effet, faire face aux demandes des pharmaciens et imaginer de nouveaux concepts de mobilier afin de réaménager l’espace de vente. Et la tache n’est pas mince. Car il faut trouver des solutions personnalisées pour chaque client en fonction de ses objectifs : les officines désireuses de tester les retombées du décret à moindre coût, celles visant à intégrer un espace de médication officinale au sein de leurs linéaires et, enfin, celles ayant pour ambition de se lancer dans un projet de réhabilitation totale.

Selon Thierry Trasbot, directeur commercial de Boursin Agencement, « les retours sont très bons, mais, attention, prévient-il, les résultats dépendent de la communication du pharmacien auprès de sa clientèle, c’est pourquoi nous avons développé l’accompagnement commercial, il ne s’agit pas d’installer le comptoir et d’attendre ! » Les agenceurs s’accordent tous en effet pour affirmer que la mise en avant du rayon libre accès, tant par une communication orale que par une signalétique adaptée, est essentielle. « L’emplacement est primordial : la médication officinale ne fonctionne que si elle est bien vue et bien visible », explique Jérôme Gaubert, directeur commercial de MobilM.

Des solutions de crise.

Si les agenceurs misent tous sur la communication, Media6 Pharmacie cherche aussi des arguments de choc pour faire face à la crise. L’entreprise privilégie en effet des meubles de même qualité qui permettent une réduction du coût moyen au mètre carré : Flexiwall, une nouvelle génération de mobilier en métal agrémenté de bois. Un nouveau concept autorisant à la fois l’économie, avec une diminution de 20 % du prix au mètre carré, et la réduction écologique des dépenses : « Un petit camion au lieu de trois semi-remorques avant ! », explique au « Quotidien » Armand Lepot de Media6 Pharmacie.

MobilM, quant à lui, s’attarde particulièrement sur la gestion du flux dans l’officine : la circulation doit y être le plus réfléchie possible en gérant au mieux la situation des comptoirs, et celle du rayon de médication officinale, avec une séparation possible des comptoirs avec et sans ordonnance.

Le libre accès et les enfants ?

Pour la grande majorité des agenceurs, la question de l’accessibilité des médicaments par les enfants est un faux problème : « La bouteille d’eau de Javel au ras du sol dans les supermarchés n’a jamais suscité de polémique ! », fait ainsi remarquer Thierry Trasbot. D’autant plus que l’aménagement est réalisé de sorte que l’espace consacré au libre accès est sous la surveillance constante d’un membre de l’équipe officinale. Comment les rayons dédiés à la parapharmacie peuvent-ils ménager de l’espace pour l’OTC ? La problématique n’est pas si difficile qu’il y paraît, car les pharmaciens identifient désormais clairement les marques de parapharmacie à faible rotation qui céderont sans douleur leur place au médicament ; reste toutefois à trancher entre la suppression de gammes à faible rotation et celles à faible marge. Autre alternative possible, MobilM, par exemple, met en œuvre quelques solutions astucieuses : « On arrive à gagner de la place avec les gondoles et la tour, mais on y parvient également en sacrifiant un peu de transparence au niveau de la vitrine, en densifiant les gondoles, ou encore en installant des gondoles plus hautes. »

› DELPHINE GUILLOUX

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2651