LA CONVENTION pharmaceutique, puis le tiers payant contre générique généralisé à 31 molécules ont eu un effet très positif sur le développement du marché. Le cabinet Call Medi Call a interrogé les pharmaciens sur ce phénomène en septembre dernier.
Face à l’essor de ce marché ces derniers mois, les pharmaciens se montrent confiants dans son développement futur, puisque 62 % d’entre eux pensent qu’il va se développer dans les cinq prochaines années, bien que 35 % tablent plutôt sur une stabilisation. L’objectif de 85 % de substitution d’ici à fin 2012, fixé par l’Assurance-maladie, leur semble tout à fait réalisable pour 72 % d’entre eux, mais un quart des officinaux n’y croit pas. « Le sentiment qui ressort de cette étude est plutôt positif puisque les pharmaciens disent à 72 % qu’ils sont capables d’atteindre les objectifs qui ont été fixés par l’accord conventionnel », remarque Pascal Brière, président du GEMME*. Quant à la mesure tiers payant contre générique, 60 % des pharmaciens comptent totalement sur ce dispositif pour parvenir à l’objectif en question, tandis que 38 % pensent que ce n’est pas suffisant. En effet, parmi ces répondants, 69 % pensent qu’il sera aussi nécessaire de mettre en place un accord avec les médecins pour les inciter à prescrire dans le répertoire, et ils sont aussi nombreux à réclamer un élargissement du répertoire.
« Je partage avec un certain nombre de pharmaciens l’idée que le tiers payant contre générique est un dispositif d’une efficacité redoutable, indique Pascal Brière. En revanche, il ne construit pas sur la confiance mais sur la contrainte. Il faut compléter par un deuxième dispositif qui travaille sur la confiance des patients et sur celle des médecins, puisque, pour l’instant, on a encore contourné soigneusement le corps médical, en mettant la pression à la fois sur le pharmacien et le patient. Certains pharmaciens se sentent pris en otages ; certains patients également. Il faut trouver un dispositif pour que tout cela se fasse avec les trois acteurs clés dans la construction de la confiance sur le médicament. »
Qualité et efficacité.
Un quart des pharmaciens espère obtenir le droit de substitution pour les biosimilaires et 16 % comptent sur le paiement à la performance pour développer le marché. Une minorité de 8 % estiment que des appels d’offres pour référencer les génériques pourraient les aider. « Ces officinaux pensent ainsi pouvoir bénéficier de prix de plus en plus compétitifs, car le levier important pour eux, c’est la marge que peut représenter le générique sur leur économie globale », explique Alain Neddam, directeur de Call Medi Call.
Par ailleurs, une courte majorité de pharmaciens (57 %) estime que la mesure tiers payant contre générique est bien perçue par leurs clients. Dans 60 % des cas, la patientèle qui préfère ne pas bénéficier du tiers payant pour obtenir le princeps est inférieure à 5 % ; elle est comprise entre 5 et 10 % dans 35 % des cas. Seulement 3 % des pharmaciens insistent pour délivrer le générique afin d’arriver au taux de 85 % de substitution, et peuvent aller jusqu’à refuser la délivrance. À l’inverse, 2 % d’entre eux ne tiennent pas compte du dispositif et délivrent ce que demande le patient.
Les pharmaciens interrogés ont déclaré, pour 84 % d’entre eux, faire une totale confiance aux laboratoires fabriquant les génériques quant à la qualité et l’efficacité de leurs médicaments, mais 14 % parlent d’une confiance moyenne et 2 % n’ont pas confiance du tout. Ils sont néanmoins 97 % à utiliser les génériques pour leur usage personnel et pour leurs proches.
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