« LE PLFSS touche notre action de détaillants sur le médicament, estime Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO). Il s’attaque également à la succession, aux charges et aux cotisations », met-il en garde. Pour lui, toutes ces mesures risquent de conduire à « une démotivation totale des étudiants à venir faire notre métier. C’est un vrai problème de fond, sur lequel il faudrait se pencher rapidement ». Pascal Louis s’inquiète aussi du montant de l’enveloppe que les pouvoirs publics accepteront d’accorder aux pharmaciens pour financer l’honoraire. « En Allemagne, les pharmaciens sont rémunérés avec une part fixe sur la dispensation, qui n’a pas été revalorisée depuis 2001, observe-t-il. Cette rémunération déconnectée du prix des médicaments nous inquiète. » De son côté, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), se dit « horrifié par ce PLFSS » et s’étonne qu’il soit « aussi déséquilibré ». Pour lui, l’impact du plan doit être pris en compte dans les projections économiques de l’officine, afin d’éviter « de déshabiller Pierre pour habiller Paul ». Par ailleurs, il regrette que les mesures portent à nouveau largement sur le médicament, touchant encore de plein fouet les pharmaciens, alors que la moitié d’entre eux rencontrent déjà des difficultés de trésorerie. « J’attends que l’hôpital paie aussi », réclame le président de l’USPO.
Restaurer la confiance dans le générique.
« L’État ne joue plus son rôle de régulation de la marge des médicaments depuis 2005 », renchérit Philippe Besset (FSPF). Pire encore, il estime que « le médicament finance une partie des autres postes, notamment l’hôpital ». Une situation qui contrarie également les industriels, notamment les laboratoires de génériques. Pascal Brière, président du GEMME (Générique même médicament), juge, comme Gilles Bonnefond, que « ce PLFSS 2013 est déséquilibré ». Il s’inquiète notamment de l’impact des mesures d’économies prévues sur « le développement des médicaments génériques et sur le maintien de l’outil industriel ». Il rappelle que, « depuis plusieurs années, les laboratoires de médicaments génériques ont déjà très largement contribué, à travers des baisses de prix nombreuses et drastiques, aux économies collectives ». Or, d’après les calculs du GEMME, une baisse de 1 % des prix des médicaments génériques permet seulement 27 millions d’euros d’économies, soit la même somme qu’un point de substitution supplémentaire. En revanche, Pascal Brière souligne qu’un point de prescription supplémentaire dans le répertoire permettrait une économie bien plus grande, de l’ordre de 88 millions d’euros. Selon lui, plutôt que de vouloir faire des économies sur le médicament via des baisses de prix, il serait nécessaire de construire « une véritable politique de long terme autour du médicament générique ».
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