LE MÉDICAMENT ne sera pas le seul, en 2013, à porter les efforts des pouvoirs publics pour maîtriser les dépenses d’assurance-maladie, mais il sera une nouvelle fois mis fortement à contribution. De l’industrie à l’officine en passant par la répartition, toute la chaîne de production et de distribution du médicament sera concernée.
Premier point, le PLFSS pour 2013 vise à ramener le déficit du régime général à 11,4 milliards d’euros et fixe un objectif d’évolution de l’ONDAM* de 2,7 %, représentant une économie de 2,1 milliards d’euros pour le régime général par rapport à l’évolution tendancielle des dépenses. Pour le médicament en particulier, il est prévu 900 millions d’euros d’économies, par le biais notamment de baisses de prix sur les médicaments princeps et génériques et sur les dispositifs médicaux. Par ailleurs, les actions visant à augmenter les prescriptions de génériques devraient permettre d’économiser, selon le projet, 600 millions d’euros à l’assurance-maladie. Or ces mesures vont être décidées à un moment où, comme le montrent les chiffres présentés par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avec le concours de Pharmastat et IMS, le marché du médicament est en décroissance de près de 2 % depuis un an et où l’activité des officines est en stagnation, voire en même baisse.
Remettre le médicament à sa place.
Pourtant, comme le rappelle Jean-Jacques Zambrowski, économiste de la santé, les médicaments ne représentent en France qu’un cinquième de la consommation de soins et de biens médicaux, alors que les Français dépensent 240 milliards d’euros par an pour leur santé, soit 12 % du produit intérieur brut (PIB). En outre, si la consommation de médicaments a eu tendance à augmenter ces dernières années (en montants remboursés, mais pas en volume), sa croissance est devenue aujourd’hui plus faible. Enfin, et contrairement à ce que l’on entend souvent, il est faux de dire que les Français dépensent plus pour les médicaments que dans d’autres pays.
Pour Jean-Jacques Zambrowski, il faut donc remettre le médicament à sa place, qui n’est pas prépondérante dans la consommation de soins de santé. Pourtant, les nouvelles perspectives de rationnement du poste « médicament » de l’assurance-maladie dans le PLFSS 2013 risquent d’impacter durement les pharmacies d’officine, dont le ralentissement de l’activité érode la marge et fragilise les résultats. Entre 2005 et 2010, les officines avaient déjà perdu plus d’un mois en équivalent de chiffre d’affaires. Combien risquent-ils d’en perdre entre 2010 et 2015 si les mesures actuelles sur le médicament continuent d’être décidées chaque année… ?
Tous les observateurs de la profession en sont d’accord : pour sortir de cette spirale, il faut changer de modèle économique en déconnectant une partie du revenu du pharmacien du prix et du volume des médicaments remboursables, « sans quoi les officines courent à la catastrophe », prévient Philippe Gaertner, président de la FSPF.
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