Une maladie auto-immune. Le diabète de type 1 (DT1) résulte d’un dysfonctionnement des lymphocytes T qui reconnaissent les cellules ß des îlots de Langerhans, à l’origine de la production d’insuline par le pancréas, comme étrangères à l'organisme et les éliminent : il s’agit donc d’une maladie auto-immune, détectable par la présence d’autoanticorps circulants [1]. Son apparition dépend de la conjonction de l’action d’une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux (virus, substances alimentaires, toxines diverses, etc. : ils restent putatifs même si un facteur souvent mis en cause sont des entérovirus). Les DT1 familiaux sont rares (< 15% des cas en Europe). Si l’on excepte les cas exceptionnels de DT1 induits par des maladies d’origine monogénique (ex : syndromes APECED et IPEX entraînant des atteintes auto-immunes multiples), les variations génétiques associées au DT1 sont nombreuses (la plus fréquente est localisée dans les gènes du système HLA).
Pour information, il existe des DT1 idiopathiques caractérisés par l’absence d’auto-anticorps appartenant à un cadre nosologique mal défini, tels le diabète suraigu du Japonais ou le diabète cétosique du Noir (ces formes, représentant moins de 10 % des cas de DT1, ne sont pas envisagées ici).
Insulinopénie. L’insuline permet l’entrée du glucose dans les cellules, notamment dans les cellules musculaires, les adipocytes et les hépatocytes : caractérisant le DT1, la carence absolue de sa sécrétion empêche l’organisme de stocker ce glucide et entraîne un risque d’hyperglycémie post-prandiale (le diabète de type 2, bien plus fréquent, se caractérise par une résistance cellulaire initiale à l’insuline suivie secondairement d’une déficience). En l’absence de glucose pour alimenter les organes (notamment le cœur et le cerveau), l’organisme exploite les graisses stockées pour produire des substances énergétiques alternatives, les corps cétoniques, dont l'accumulation dans le sang est à l’origine de l’acidocétose diabétique.
Trois stades évolutifs. Le DT1 évolue progressivement :
- Stade 1. La présence des autoanticorps signe une activation du système immunitaire contre les cellules ß du pancréas mais le patient reste asymptomatique car la plupart de ces cellules sont encore présentes et fonctionnelles.
- Stade 2. Le patient est asymptomatique mais des tests métaboliques révèlent une altération pancréatique (retard de sécrétion d’insuline).
- Stade 3. Des signes d’hyperglycémie amènent le patient à consulter à un stade où un nombre critique de cellules ß est déjà détruit.
Ainsi, les symptômes apparaissent plusieurs mois, souvent plusieurs années, après le début de la maladie : longtemps tenu comme un diabète de l’enfant, le DT1 peut survenir à tout âge.
Complications tardives de la maladie diabétique. Une hyperglycémie prolongée et non ou mal contrôlée entraîne des complications sévères survenant de nombreuses années après le début de la maladie, dont notamment :
- Lésions vasculaires macroangiopathiques avec athérome augmentant le risque d’athérosclérose, d’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, d’AVC ou d’artérite oblitérante des membres inférieurs (risque d’amputation) ;
- Lésions vasculaires microangiopathiques affectant les artérioles irriguant les reins (risque d’insuffisance rénale) et la rétine (rétinopathie, maculopathie, etc. avec risque de cécité) ;
- Lésions neuropathiques induites par l’hyperglycémie sur les nerfs périphériques comme sur les nerfs du système autonome ;
- Risque infectieux systémique et local également associé à l’hyperglycémie.
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