• Angine
Agent causal : selon l’âge, 40 à 80 % des angines sont d’origine virale (adénovirus, rhinovirus, coronavirus, virus grippaux, virus para-infuenza, virus Herpès, virus d’Epstein-Barr… Le streptocoque du groupe A est la bactérie la plus fréquente, à côté des streptocoques hémolytiques des groupes B, C et G, de l’association fusospirillaire (angine de Vincent), de Corynebacterium diphteriae, de Mycoplasmes, du Staphylococcus aureus, d’Haemophilus influenza et de Streptococcus pneumoniae.
Symptômes : fièvre modérée, douleurs pharyngées avec otalgie réflexe, dysphagie, modifications des amygdales et de la muqueuse pharyngée ; plus rarement, toux, obstruction nasale, fièvre élevée, vomissements.
À savoir : il faut savoir penser à la mononucléose infectieuse, à la diphtérie (2 types d’angines à fausses membranes : dépôt fibrineux blanc ou grisâtre), et aux angines des maladies infectieuses (rougeole, varicelle, rubéole).
Complications : phlegmon périamygdalien (douleur pharyngée unilatérale intense et fièvre à 39-40 °C), adénophlegmon chez le petit nourrisson (tuméfaction ganglionnaire majeure, avec fièvre et rougeur de la peau), suppurations profondes, complications immunologiques (érythème noueux, rhumatisme articulaire aigu, glomérulonéphrite aiguë), choc toxinique (fièvre, hypotension, troubles de la conscience, éruption à type de cellulite ou scarlatiniforme, défaillance multiviscérale).
Traitement : antibiothérapie réservée aux infections bactériennes. Les angines évoluent le plus souvent favorablement en 3 à 4 jours, même en l’absence de traitement.
• Bronchite
Agent causal : adénovirus, coronavirus, virus de la grippe, VRS, rhinovirus, mycoplasmes, Chlamydiae…
Symptômes : toux (qui peut persister plusieurs semaines après la guérison), avec ou sans expectorations purulentes, frissons, fièvre (souvent modérée), fatigue, douleurs intrathoraciques. Une bronchite aiguë dure environ 10 à 20 jours.
À savoir : une bronchite aiguë peut être potentiellement plus grave chez les patients présentant une pathologie chronique, cardiaque, rénale, hépatique, cancérologique ou immunitaire. Le médecin doit être recontacté en cas d’aggravation de la symptomatologie dans les 3 à 5 jours qui suivent, l’apparition de nouveaux symptômes ou en l’absence d’amélioration dans les 2 semaines. Attention aux exacerbations d’une BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive).
Complications : détresse respiratoire, pneumonie. Une céphalée sévère est un signe d’alerte.
Traitement : repos, bonne hydratation de l’organisme, antipyrétiques, antibiothérapie en cas d’infection bactérienne, bronchodilatateurs, corticothérapie. Lutte contre le tabagisme.
• Bronchiolite
Agent causal : essentiellement le virus syncytial respiratoire (VRS)
Symptômes : tout commence classiquement par ce qui ressemble à une banale rhinopharyngite, puis vers le 3e jour surviennent des signes typiques, avec une gêne à respirer, une forte toux, des « sifflements » lors de l’inspiration et une perte d’appétit. En général, tout rentre dans l’ordre en 7 à 10 jours.
À savoir : la bronchiolite, qui sévit tous les ans d’octobre à mars (pic en décembre), concerne essentiellement les enfants de moins de 2 ans ; les moins de 3 mois étant les plus à risque.
Complications : détresse respiratoire, vomissements, déshydratation.
Traitement : kinésithérapie respiratoire (3 à 5 séances par semaine).
• Grippe
Agent causal : virus grippaux (Myxovirus influenzae) de types A, B ou C (les grippes C sont rares et souvent bénignes). L’incubation est en moyenne de 24 à 48 heures (jusqu’à 4 jours), le sujet étant déjà contagieux durant cette période.
Symptômes : le début est brutal, avec une installation très rapide du « syndrome grippal », avec une fièvre élevée (souvent au-delà de 39 °C, mais chez les seniors la grippe est souvent moins fébrile), frissons, céphalée intense, sensation de malaise général, douleurs (myalgies, arthralgies, courbatures), asthénie. Chez le très jeune enfant, la grippe peut revêtir la forme d’une rhinopharyngite, d’une laryngite, d’une laryngotrachéite, d’une bronchiolite ou d’une bronchopneumopathie dyspnéisante. Dans les formes simples, les symptômes aigus disparaissent en 6 à 7 jours, mais l’asthénie, l’hypersudation et la toux peuvent persister plusieurs semaines. Une toux persistant plus de 3 à 4 semaines doit conduire à consulter un médecin.
À savoir : les myalgies peuvent être particulièrement marquées, notamment chez les enfants. Il existe également des formes digestives (« grippe intestinale »), avec des vomissements, douleurs abdominales et diarrhée. La grippe augmente le risque d’avortement spontané au cours du 1er trimestre de la grossesse. On peut utilement recommander aux personnes grippées le port d’un masque antiprojections ainsi que l’utilisation de mouchoirs à usage unique et à leur entourage celui d’une solution hydroalcoolique.
Complications : les plus fréquentes sont de nature respiratoire, à type de sinusite, otite moyenne aiguë, bronchite aiguë, pneumonie (surinfection à pneumocoque). Attention au risque (plus rare), de complications cardiaques ou neurologiques.
Traitement : repos au chaud, hydratation abondante, antipyrétiques, antiviraux (inhibiteurs de la neuraminidase), à administrer le plus tôt possible, antitussif (dextrométhorphane…).
• Otite (otite moyenne aiguë)
Agent causal : l’OMA est presque toujours la conséquence d’une rhinopharyngite virale, avec surinfection bactérienne (Hemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae, Branhamella catarrhalis…). Une OMA peut aussi correspondre à une poussée aiguë d’une otite chronique.
Symptômes : douleurs (si l’otalgie est très fréquente, elle est inconstante), fièvre, diminution de l’ouïe, céphalées, otorrhée purulente (rare).
À savoir : attention à ne pas confondre une otite infectieuse avec une otalgie projetée ou réflexe dont les causes peuvent être très diverses (angine, pharyngite, parotidite aiguë, thyroïdite, carie, dent de sagesse, trouble de l’articulé dentaire, névralgies, cancer des voies aérodigestives supérieures : langue, plancher buccal, cavum). Un suivi du patient est nécessaire afin de dépister les éventuels échecs du traitement, surtout à craindre chez l’enfant de moins de 2 ans.
Complications : passage à la chronicité, méningite, perte plus ou moins importante de l’audition.
Traitement : antalgiques/antipyrétiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticothérapie, solutions auriculaires, antibiothérapie (en première intention, abstention possible chez l’enfant de plus de 2 ans peu symptomatique, sous traitement symptomatique, avec réévaluation à 2 à 3 jours), paracentèse. Traitement de la rhinopharyngite associée.
• Rhume/Rhinopharyngite
Agent causal : de très nombreux virus.
Symptômes : mal de gorge, enrouement, éternuement, écoulement nasal, parfois fièvre modérée vers 38 °C à 38,5 °C (chez l’enfant)
À savoir : la rhinopharyngite est la maladie infectieuse la plus fréquente entre 6 mois et 7 ans. En cas de fièvre élevée chez l’enfant, il faut évoquer une autre cause (rougeole, surinfection…).
Complications : surinfections bactériennes (otite, sinusite, conjonctivite).
Traitement : lutte contre l’obstruction nasale, nettoyage régulier du nez (sérum physiologique, eau de mer), adaptation de l’alimentation, antipyrétique (paracétamol, ibuprofène), gouttes et pommades nasales, inhalation (à partir de 12 ans), oligo-éléments (manganèse, cuivre…), maintien au chaud, humidification de la chambre. Lutte contre la propagation : lavage fréquent des mains, port d’un masque, mouchoirs jetables… Et contre le tabagisme passif.
• Sinusite/rhinosinusite
Agent causal : virus (Rhinovirus, Adénovirus, Myxovirus) ou bactéries (Hemophilus influenza, Streptococcus pneumoniae, Moraxella catarrhalis, Staphylococcus aureus…).
Symptômes : rhinorrhée, éternuements, douleurs sinusiennes, céphalées obstruction nasale, fièvre, toux, douleurs dentaires, pharyngite éventuellement associée,
À savoir : des récurrences fréquentes doivent faire penser à une possible sinusite chronique, associée ou non à une polypose nasale.
Complications : ethmoïdite aiguë, phlegmon, abcès du cerveau, névrite optique, méningite (pneumonoque), thrombophlébite des sinus caverneux. Des douleurs orbitaires ou rétro-orbitaires, un œdème palpébral, une exophtalmie ou une diplopie sont des signes d’alarme.
Traitement : en cas d’infection bactérienne, antibiothérapie (notamment fluoroquinolones), antalgiques, pulvérisations nasales de vasoconstricteurs, corticothérapie (cure courte de 3 à 4 jours), ponction des sinus.
• Toux
Agent causal : la toux est un phénomène réflexe qui accompagne de nombreuses infections ORL, virales ou bactériennes (ne pas oublier une possible coqueluche, y compris chez les adolescents et les adultes, caractérisée par des quintes de toux épuisantes, survenant surtout la nuit), intéressant les muqueuses pharyngées, trachéales et bronchiques. En principe, la guérison de l’infection entraîne la disparition concomitante de la toux qui n’est qu’un symptôme associé.
Symptômes : à la toux proprement dite, peuvent s’ajouter d’autres symptômes en liaison avec elle (vomissements, incontinence urinaire, troubles du sommeil…). La toux ne représente pas un indicateur absolu de gravité respiratoire mais peut accompagner une détresse respiratoire.
À savoir : une toux persistant plusieurs semaines doit inciter à une consultation médicale. Vigilance face aux contre-indications classiques des antitussifs opiacés (insuffisance respiratoire, toux de l’asthmatique, enfant de moins de 30 mois, femme enceinte ou allaitante).
Complications : passage à la chronicité (toux « nerveuse » auto entretenue).
Traitement : celui de l’affection causale. Antitussifs seulement en cas de toux sèche, donc non productive.
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