PRINCIPALE victime du froid en hiver, la peau ne souffre pas seulement des basses températures mais également du vent qui renforce le premier des effets qu’elle subit, le dessèchement cutané. Le niveau de chauffage des logements vient ajouter sa ligne au cahier des charges avec une addition qui, au final, n’est pas des plus légères pour la peau. Dans ces circonstances, c’est l’efficacité de la barrière cutanée qui est mise à mal et sa capacité à limiter la perte insensible en eau diminue. La peau s’assèche, faisant le lit des multiples altérations propres à la déshydratation des tissus : xérose, gerçures, fissures, crevasses digitales, irritation des lèvres avec fissures et squames - également appelée chéilite – ne sont que quelques-unes des manifestations du froid, d’une part, sur une peau saine, d’autre part.
Gelures et engelures.
Chez les sujets qui présentent des maladies cutanées, les basses températures ne sont évidemment pas sans conséquences et notamment celles qui consistent à aggraver tous les symptômes de l’affection. Eczéma et psoriasis se développent au niveau du visage et du corps avec des démangeaisons accentuées ; les états pelliculaires de la dermatite séborrhéique sont plus fréquents et les zones touchées plus larges, d’autant que l’exposition aux UV est réduite en hiver.
D’autres conséquences, plus graves pour les tissus, résultent d’une exposition prolongée au froid. Les gelures surviennent à basses températures, inférieures à 0 °C, et se manifestent au niveau des pieds mais aussi des mains et du visage (nez, oreilles). Elles se traduisent par une sensation douloureuse avant que l’anesthésie ne s’installe. Réponse normale d’un organisme soumis à un froid intense, elles résultent d’une vasoconstriction extrême qui va limiter la perte en chaleur aux extrémités. Plus bénignes, les engelures se forment dans des conditions de froid modéré (environ 10 °C) et humide. Formes courantes d’atteinte des tissus par basses températures, elles sont plus fréquentes chez la femme jeune à terrain propice mais leurs complications sont rares et leur évolution est rapidement favorable.
Dermocosmétique et bon sens.
Dire « non » au froid grâce à l’application de crèmes spécifiques, c’est possible ! « Pour protéger et réparer la barrière cutanée, le mieux est d’utiliser des formules riches dotées de textures nutritives, grasses, ayant un effet sur le film hydrolipidique plus important », énumère le Dr Vincent Durosier, directeur médical des laboratoires Ducray. Ces soins contiennent des agents réparateurs et protecteurs de l’épiderme, glycérine, vaseline, huiles végétales hydratantes (Karité), certains silicones qui ont un effet occlusif… « Ces actifs améliorent la cohésion des cornéocytes ce qui permet à la peau d’être moins sujette à la perte en eau et moins perméable aux agents irritants ». Dans les rayons, on retrouvera ces formules associées aux adjectifs « hydratant », « émollient », « réparateur » et sous les noms de « lait », « crème », « baume », « stick ». Elles se distingueront dans différentes gammes dermocosmétiques, Ictyane de Ducray, gamme au cold-cream d’Avène, Nutritic Intense de La Roche-Posay, CicaBiafine et la gamme à la formule norvégienne de Neutrogena (Johnson & Johnson), Bariéderm d’Uriage, Atoderm de Bioderma, Xérodiane chez Noreva LED, gamme Essentielles chez Vichy, Topicrem chez Mayoly Spindler, stick lèvres, baume mains et Combisticks chez Dermophil Indien…
Séchage délicat.
Le pouvoir des crèmes protectrices sera renforcé par quelques attitudes judicieuses : éviter tous les produits d’hygiène agressifs (savons, syndets anioniques) qu’ils concernent le corps, le visage ou le cuir chevelu sans oublier les produits de maquillage et de démaquillage. Des syndets doux à pH physiologique (certains ayant des propriétés hydratantes) sont à privilégier. Une fois la toilette terminée, un séchage délicat de la peau - en tamponnant - est préférable à un frottage agressif.
De même, un chauffage modéré et un taux respectable d’humidité dans l’air seront des facteurs supplémentaires de bien être cutané. « Bien s’hydrater la peau juste avant de sortir et ne pas s’exposer trop longtemps au froid sont les derniers conseils que l’on peut rappeler ».
Toutes ces recommandations sont valables pour les peaux à pathologies qui devront cependant se tourner vers des soins à textures encore plus riches en veillant, toutefois, à ce qu’ils ne contiennent pas d’agents irritants de type parfum, conservateurs, dérivés végétaux potentiellement allergisants. Il est recommandé de multiplier les applications en hiver, trois fois par jour pour les profils pathologiques. « Attention aux sujets acnéiques en hiver car les traitements suivis - dérivés de vitamine A (rétinoïdes), peroxyde de benzoyle… - ont un effet asséchant sur la peau et peuvent aussi engendrer des démangeaisons ». Ils doivent veiller à utiliser un émollient régulièrement et être particulièrement vigilants aux sports d’hiver où le froid et le vent se combinent à l’effet asséchant du soleil, sans parler de « l’effet rebond » engendré par les UV. C’est pourquoi, à la montagne, le recours à un écran solaire est incontournable et ce, pour tous les types de peau. « Le soleil agresse et assèche la barrière cutanée. Il faut donc protéger toutes les parties du corps exposées (visage, lèvres, oreilles) à l’aide de formules hydratantes et réparatrices et appliquer des indices de protection élevés, SPF 50 +, SPF30 au minimum », rappelle le Dr Vincent Durosier. Les peaux à pathologies devront renouveler la photoprotection toutes les deux heures, utiliser une crème hydratante le matin et un émollient le soir avant le coucher, en couche épaisse si besoin est.
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