Hygiène des mains.
Un grand frère qui ramène la gastroentérite de l’école, puis c’est la petite sœur, papa et maman qui sont « cloués » au lit… Un scénario courant qu’une bonne hygiène des mains aurait peut-être pu éviter. Trop simple pour être efficace ? Si on ne peut chiffrer l’impact de l’hygiène des mains sur l’évolution des épidémies de maladies gastro-intestinales ou respiratoires, son efficacité est indéniable et connue depuis déjà 1846 : le Dr Semmelweis, sans connaître encore l’existence des bactéries, avait constaté dans son hôpital que le taux de mortalité à l’accouchement était largement plus important chez les femmes accouchées par des étudiants revenant de la salle d’autopsie que par les sages-femmes n’en revenant pas. Les mains pouvaient donc devenir infectantes ! Il avait alors imposé un lavage de mains qui avait eu des conséquences immédiates. Aujourd’hui encore, pourtant, l’hygiène des mains semble mal appropriée : d’après le baromètre santé 2010 de l’INPES (voir aussi page 20), seuls 67 % des Français déclaraient se laver les mains avant de s’occuper d’un bébé. Deux messages essentiels sont donc à faire passer : quand et comment se laver les mains.
Quand ? Plusieurs fois dans la journée, surtout en présence d’enfants et de personnes âgées, avant et après s’être occupé d’un bébé ou d’une personne malade, après s’être mouché, avoir toussé ou éternué, avant de préparer, prendre ou servir un repas, après être allé aux toilettes et après chaque sortie à l’extérieur.
Comment ? Utiliser de l’eau et du savon liquide (le savon solide est à éviter) et laver les mains pendant 30 secondes sans oublier de frotter les ongles, le bout des doigts, la paume et l’extérieur des mains, les jointures des doigts (en entrelaçant les mains) et les poignets. Sécher les mains avec une serviette propre ou si possible avec un essuie-main à usage unique avec lequel on fermera le robinet avant de le jeter à la poubelle. En absence d’eau ou de savon, utiliser une solution hydroalcoolique et procéder aux mêmes gestes sans le rinçage. Toutefois la solution hydroalcoolique s’utilise sur des mains non souillées, sinon les laver avant et laisser sécher (si les mains ne sont pas suffisamment sèches, elles peuvent s’irriter).
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Hygiène nasale.
Les fosses nasales sont la porte d’entrée à beaucoup d’infections hivernales, parmi lesquelles rhumes, rhinopharyngites, otites moyennes aiguës (la contamination infectieuse de la muqueuse de l’oreille moyenne provient du rhinopharynx et des cavités nasales par l’intermédiaire des trompes d’Eustache), sinusites, bronchites…
Pour réhumidifier la muqueuse nasale, faciliter l’activité des cellules ciliées qui filtrent et évacuent les germes et impuretés, et ainsi prévenir ces infections, le lavage du nez doit être quotidien. Il se fait soit avec des dosettes de sérum physiologique soit avec une solution isotonique à base d’eau de mer, riche en minéraux et oligoéléments qui complètent l’action mécanique du lavage.
Il est d’autant plus important chez le jeune nourrisson que celui-ci est immédiatement dérangé en cas de rhume car il ne sait pas respirer par la bouche et éprouve alors des difficultés pour manger et dormir. Pour un lavage efficace, rappeler les bonnes pratiques : allonger le bébé en décubitus dorsal et maintenir sa tête sur le côté. Ne pas mettre la tête en arrière pour que les mucosités ne descendent pas vers la gorge. Pulvériser à l’aide du spray ou introduire le sérum physiologique au niveau de la narine supérieure. Le liquide doit s’écouler par l’autre narine. Répéter l’opération dans l’autre narine en changeant de côté à la tête du bébé. Nettoyer ensuite l’embout du spray à l’eau savonneuse et finir le lavage de nez par un mouchage soigneux à l’aide d’un mouche-bébé (un enfant ne sait pas se moucher avant 2-3ans). Privilégier ce lavage de nez avant le repas car la libération des fosses nasales facilite l’alimentation et au contraire éviter de le faire après le repas car cela pourrait le faire vomir.
Chez l’adulte on y pense moins souvent mais un lavage quotidien est aussi à recommander pendant l’hiver, suivi d’un mouchage (en utilisant des mouchoirs à usage unique).
Hygiène auriculaire.
L’hygiène auriculaire en prévention des infections c’est aussi toute l’année ! Même si les otites externes sont majoritaires l’été avec les baignades, il est important de rappeler l’intérêt de l’hygiène de l’oreille. Éviter les cotons-tiges et utiliser le jet de la douche ou une solution auriculaire deux à trois fois par semaine : ni trop ni trop peu (pas tous les jours pour respecter l’effet protecteur du cérumen et éviter d’obtenir l’inverse de l’effet escompté !).
Hygiène intime.
Qui dit infections hivernales peut dire antibiotiques et qui dit antibiotiques peut dire mycose génitale. Les bonnes pratiques d’hygiène intime peuvent être nécessaires à rappeler : utilisation d’une solution à pH légèrement acide à neutre pour éviter un déséquilibre de la flore. Éviter les savons de Marseille, les gels douche, les savons antiseptiques. En cas de développement de Candida albicans, un savon à pH alcalin sera préconisé pendant quelques jours. Penser aussi aux probiotiques qui rééquilibrent la flore.
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