Le pharmacien d’officine étant en première ligne de soins, la connaissance des pathologies pédiatriques et leur prise en charge est indispensable. Afin de distinguer les situations bénignes des situations graves et urgentes et d’améliorer la qualité et la rapidité des soins, le CHU de Nantes propose aux pharmaciens d’officine un mémo « Pédiatrie et officine : les notions indispensables ». D’emblée fourni aux étudiants en pharmacie effectuant leur stage de l’année hospitalo-universitaire dans les services de pédiatrie du CHU de Nantes, ce mémo contient des items communs du mémo « Feux rouges médicaux » distribué aux étudiants en médecine.
Élaboré par les services de pédiatrie, de chirurgie infantile du CHU de Nantes, du département de médecine générale de la faculté de médecine de Nantes et adapté par l’équipe de MedQual, il se compose de quatre parties : les urgences nécessitant une prise en charge rapide ; la pratique quotidienne s’intéressant aux traitements de pathologies bénignes ; les informations générales relatives aux connaissances pédiatriques et un « Pour en savoir plus » précisant l’orientation de certaines pathologies spécifiques. En voici quelques exemples.
Passage aux urgences :
- La survenue de convulsion fébrile chez un nourrisson de moins d’un an doit être prise en charge aux urgences, tout comme l’apparition de purpura extensif et/ou nécrotique.
- L’orientation vers les urgences est obligatoire en cas de douleur testiculaire chez l’enfant pubère (torsion de testicule jusqu’à preuve du contraire), d’ictère néonatal avec selles décolorées (suspicion d’une obstruction des voies biliaires), devant des vomissements verts du nouveau-né (risque de volvulus sur mésentère commun) et lors d’une boiterie fébrile (infection ostéo-articulaire jusqu’à preuve du contraire).
- Toute plaie du doigt ou en regard d’un trajet vasculaire, nerveux et tendineux ou au niveau d’une articulation doit être prise en charge aux urgences chirurgicales.
- En période de bronchiolite, l’orientation vers les urgences est recommandée en cas d’une altération de l’état général, d’apnée, de cyanose, de fréquence respiratoire élevée, chez les nourrissons de moins de 6 semaines et chez les prématurés, avec des troubles digestifs associés et/ou avec une pathologie sous-jacente (cardiaque, neurologique ou pulmonaire).
Conseils pharmaceutiques
- Le statut vaccinal anti-tétanique est à demander systématiquement devant une plaie.
- La réhydrations avec du Soluté de Réhydratation par voie Orale (SRO) est le seul traitement efficace de la gastroentérite aiguë. Tout enfant doit d’ailleurs être pesé afin d’évaluer le niveau de déshydratation alors traitée par perfusion intra-veineuse en cas de perte de poids supérieure à 5 % et d’échec du SRO. Le lait ne doit pas être changé, sauf en cas de diarrhée sévère chez les nourrissons de moins de trois mois. Un hydrolysat peut alors être proposé.
- Le paracétamol reste l’antalgique et l’antipyrétique de référence chez l’enfant. L’alternance paracétamol-ibuprofène est indiquée, après avis médical, lors de fièvre élevée, mal tolérée et ne répondant pas au paracétamol seul.
- Devant une urticaire isolée, les corticoïdes par voies orale et externe ne sont pas à conseiller.
- Les lavages de nez, l’administration de paracétamol et le fractionnement des biberons sont à rappeler en cas de bronchiolite.
Des notions de maltraitance
L’orientation vers le médecin traitant ou les urgences est recommandée lors d’une suspicion de maltraitance se présentant par :
- Des ecchymoses ou fractures avant l’âge de la marche ;
- Une lésion cutanée superficielle située au niveau des oreilles, des joues, du cuir chevelu, du torse, du dos ou des organes génitaux ;
- Une brûlure de localisation inhabituelle et/ou de mécanisme obscur ;
- La répétition d’accidents domestiques peu clairs ;
- Une grossesse chez une jeune fille de moins de 15 ans.
Enfin, le pharmacien formant un trio avec l’enfant et ses parents, il doit bien sûr prendre en considération l’observation des parents sans oublier leur inquiétude.
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