Régurgitations
Qu’ils soient nourris au sein ou au biberon, plus d’un nourrisson sur deux régurgite. À moins de se répéter de manière excessive, ces remontées ne sont pas dangereuses. Pourtant, les parents s’inquiètent souvent. Des explications s’imposent pour les tranquilliser. Non, bébé a rarement mal et le phénomène est normal, fréquent, sans répercussion sur la croissance et, de plus, temporaire : il disparaît complètement à l’âge de la marche. Plusieurs facteurs favorisent les régurgitations : un système digestif encore immature et un estomac de faible capacité, l’alimentation liquide, des changements de position trop fréquents ou trop proches de la tétée ou du biberon, etc. Quelques conseils aussi sont utiles : faire des pauses et laisser du temps pour les rots, réduire la quantité de lait et augmenter un peu le nombre de prises dans la journée, attendre au moins une demi-heure avant de coucher bébé, ne pas serrer sa couche sur son petit ventre.
Les solutions à l’officine. Des laits infantiles à formule épaissie à base d’amidon de pomme de terre, de maïs, de riz ou de fibres de caroube. Gumilk de Gallia, Novalac AR Digest, Guigoz Expert AR, Physiolac Équilibre des laboratoires Gilbert, Modilac Expert Riz… Ne pas oublier les tétines adaptées (Nuk, MAM…).
Intolérance au lactose
Les cas sont rares chez les tout-petits mais la probabilité de développer une intolérance au lactose augmente avec l’âge, en général après 2-3 ans et plus encore à partir de 5 ans. Dans la très grande majorité des cas, elle ne se transmet pas de parent à enfant mais elle est plus fréquente chez les enfants d’origine méditerranéenne, asiatique et africaine. Les symptômes, gênants, peuvent faire penser à une allergie aux protéines de lait de vache (APLV) mais ils sont limités à la sphère digestive et plus ou moins intenses selon les enfants et la quantité de lactose ingérée : ventre gonflé et douloureux, crampes d’estomac, gaz, selles molles voire diarrhées dans les formes les plus sévères. Le mécanisme est différent de l’allergie. Le système immunitaire n’est pas impliqué et la réaction est purement métabolique : l’intestin de l’enfant ne possède pas assez ou pas du tout de lactase, une enzyme essentielle à la digestion du lactose, principal sucre contenu naturellement dans le lait. L’intolérance au lactose peut aussi être passagère, à l’occasion d’une gastro-entérite par exemple.
Les solutions à l’officine. Nutribén sans lactose, Modilac Expert sans lactose 0 à 6 ans, Physiolac Épisodes diarrhéiques-Intolérance au lactose, Diargal Bébé Expert de Gallia…
Allergie aux protéines de lait de vache
En France, 2 à 3 % des nourrissons souffrent de cette allergie mais, le plus souvent, celle-ci évolue naturellement vers la guérison vers l’âge d’un an. Environ 10 % d’entre eux sont également allergiques aux hydrolysats poussés de protéines de lait, ce qui représente, selon l’Assurance Maladie, au maximum 3 400 enfants de 1 à 10 ans par an. Les symptômes se manifestent en général une à plusieurs heures après l’ingestion : urticaire parfois associée à un œdème, douleurs abdominales, coliques, régurgitations, diarrhées, eczéma… Le diagnostic n’étant pas toujours facile à poser, mieux vaut inciter à consulter un médecin pour des tests. Attention, l’allergie étant également possible chez les bébés allaités, penser à dire aux mères de réduire (sans supprimer) leur consommation de lait cru, yaourts et fromages et de noter si le comportement de bébé change les jours suivants. Pour les nourrissons nourris au biberon, les hydrolysats poussés de protéines de lait de vache s’imposent. Certains sont pris en charge. Leur valeur nutritionnelle est excellente mais leur goût oblige souvent à les aromatiser. Pour les très rares cas d’allergie à ces hydrolysats, proposer des hydrolysats de protéines de riz. Et déconseiller les laits de chèvre ou de brebis auxquels ces enfants peuvent aussi être allergiques et les « laits » végétaux, causes de carences graves.
Les solutions à l’officine. APLV1 et 2 de Nutribén, Allernova AR Novalac, Nutramigen 2 LGG (avec lactobacillus GG) de Mead Johnson Nutrition, Alfare de Nestlé, Pregomine de Milupa…
Croissance
Aujourd’hui, le lait de vache demi-écrémé remplace trop rapidement le lait infantile. Or, il est indispensable de poursuivre jusqu’à 12 mois avec un lait de suite 2e âge, puis un lait de croissance jusqu’à 3 ans. À 1 an, bébé a besoin de davantage de fer et d’acides gras essentiels notamment que ne peut lui fournir le lait de vache, très pauvre en fer et trop riche en autres graisses. Une alimentation variée n’en apporte pas non plus suffisamment. Les laits de croissance ont l’avantage d’être enrichis en minéraux (fer, zinc surtout), en oméga 3 et 6, indispensables pour le développement du système nerveux et du cerveau, en vitamine D et d’être pauvres en sodium. Ils contiennent aussi moins de protéines que le lait de vache, beaucoup trop riche.
Les solutions à l’officine. Lait de croissance 3e âge de Novalac, Calisma de Gallia, Galliagest croissance de Gallia, Physiolac Croissance Bio de Gilbert…
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