EN FRANCE, chaque hiver, un tiers des nourrissons souffrent de bronchiolite. Surtout d’octobre à mars, avec un pic en décembre et janvier. Principal responsable : le virus respiratoire syncytial (VRS), très contagieux, mais d’autres virus sont incriminés, notamment le virus para-influenzae. 95 % des enfants sont infectés par le VRS avant l’âge de 2 ans, mais l’infection ne se traduit souvent que par un rhume banal, avec petite fièvre et toux sèche, réglé en quelques jours. Dans 20 à 30 % des cas cependant, le virus se propage vers la partie basse de l’appareil respiratoire. Or, chez le tout-petit, les bronches et les bronchioles étant plus étroites que chez l’enfant plus grand et l’adulte, leur inflammation peut entraver le passage de l’air et empêcher le nourrisson de respirer normalement. La toux devient alors grasse avec des glaires qui encombrent les voies respiratoires.
Les virus en cause dans les épidémies hivernales de gastro-entérite, qui surviennent souvent en même temps, sont, eux, très nombreux. Plus d’une centaine appartenant à cinq familles différentes, les deux plus fréquentes étant celles des rotavirus chez les jeunes enfants et des norovirus chez les adultes.
Le froid et la promiscuité favorisent la prolifération de ces virus, lesquels se transmettent directement par les gouttelettes projetées dans l’air en toussant ou en éternuant et par la salive, ou indirectement par l’intermédiaire d’objets contaminés et le contact d’une personne à l’autre, en particulier par les mains. Les conseils de prévention valent donc pour les deux injections virales, mais également pour les autres maux d’hiver. Il s’agit d’observer des règles d’hygiène de base et d’adopter des « gestes barrières » pour éviter d’être infecté ou de contaminer.
Conseils de bon sens.
Vos conseils au comptoir pourraient se résumer ainsi :
- Avant tout se laver souvent les mains - et celles des enfants -, systématiquement à certains moments essentiels, avant de préparer un repas, de manger, de s’occuper d’un nourrisson, après un passage aux toilettes, après avoir changé une couche… Mais pas à la va-vite ni n’importe comment : pendant au moins 30 secondes à l’eau chaude et au savon, si possible liquide, en se frottant les mains pour produire de la mousse, sans oublier de frotter le dos des mains, entre les doigts, sous les ongles, bien rincer sous l’eau courante et sécher avec une serviette en papier à usage unique.
- Tousser ou éternuer en se couvrant la bouche et le nez avec un mouchoir en papier, le jeter dans une poubelle fermée et se laver les mains. À défaut dans le pli du coude ou le haut du bras car ces parties du corps ne viennent pas en contact avec des personnes ou objets.
- Éviter embrassades, poignées de mains et visites à risques.
- Pas de bisous aux tout-petits (visage et mains) en cas de fièvre, de toux ou d’éternuements. Porter un masque en l’abaissant sur le menton et le changer dès qu’il est mouillé.
- Fuir le plus possible les lieux publics (centres commerciaux, transports en commun…) et ne pas y emmener les nourrissons.
- Ne pas échanger biberons, sucettes, assiettes, couverts, verres sans les avoir soigneusement nettoyés.
- Ne pas partager de serviettes de bain et ranger les brosses à dents séparément.
- Laver ou désinfecter régulièrement surfaces et objets.
Solutions de réhydratation.
Râles crépitants et sifflements, quintes de toux, pleurs et agitation… les symptômes de la bronchiolite sont inquiétants pour les parents, surtout si l’enfant est petit. En général, l’infection évolue favorablement en une dizaine de jours, mais la toux peut persister deux semaines ou plus. Avant l’âge de 3 mois, il faut inciter à consulter voire à aller aux urgences quand l’enfant a moins de 6 semaines ou présente des facteurs de risque. Sinon conseiller du paracétamol (60 mg/kg/j maximum), du sérum physiologique pour laver le nez régulièrement, un baume pectoral apaisant. Et expliquer que les sirops antitussifs et mucolytiques sont contre-indiqués, que les antibiotiques s’imposent seulement en cas de surinfection bactérienne et que la kiné respiratoire permet de désobstruer les voies respiratoires encombrées par les bouchons muqueux.
En cas de gastro-entérite chez un jeune enfant, proposer systématiquement des sachets de solution de réhydratation orale, et, dans tous les cas, un antalgique-antipyrétique. Plus, au cas par cas, un antispasmodique, un antidiarrhéique, un pansement gastrique (à base d’argile surtout pour les enfants), des ferments lactiques et des probiotiques intestinaux.
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