Risques liés à la faune « aérienne »
Hyménoptères (guêpes, abeilles…)
Sympômes (S) : piqûre très douloureuse, rougeur, œdème, prurit. Attention au choc anaphylactique en cas d’hypersensibilité et aux œdèmes très importants lors de piqûre des paupières ou de la gorge.
Conduite à tenir (CAT) :
- Retirer le dard SANS écraser la glande à venin (avec une carte de paiement ou le dos d’un couteau).
- Appliquer de la glace (dans un linge) pour éviter la dissémination du venin.
Prévention (P) :
- Si vous êtes allergique, évitez de manger dehors et ayez à portée de main une trousse d’urgence (adrénaline, antihistaminiques… non périmée !).
- Évitez les canettes (risque d’avaler un insecte tombé dedans !).
- Évitez les vêtements « flashy » (comme les fleurs) et les gestes brusques à proximité d’un insecte.
- Éliminez les nids de guêpe (entreprise spécialisée).
Insectes et acariens vecteurs de maladies
Tiques, moustiques et phlébotomes prennent un repas de sang sur des mammifères avant de pondre et transmettent ainsi virus, bactéries ou parasites.
Les tiques, cosmopolites, s’observent plutôt dans les régions humides et tempérées, surtout au printemps et à l’automne. La morsure a lieu au cours d’une promenade en forêt, dans les broussailles, ou les herbes hautes.
S : piqûre non douloureuse mais risque de transmission de diverses maladies (maladie de Lyme, encéphalite à tique, anaplasmose…) dans les 24-48 heures qui suivent le début de la morsure.
CAT :
- Retrait mécanique (avec un extracteur) des tiques (plantées ou non).
- Si morsure : noter le jour, surveiller le point de morsure. En cas de rougeur locale (érythème migrant) ou de syndrome grippal dans le mois qui suit la morsure, consulter un médecin et l’informer.
P :
- Port de vêtements couvrants (mettre le pantalon dans les chaussettes !). S’ils sont clairs, on voit bien les tiques qui grimpent (et on peut donc se méfier) !
- Application d’un répulsif anti-tique sur les vêtements et la peau.
- Examiner sa peau au retour de promenade à l’aide d’une glace (derrière les oreilles, base du cuir chevelu, cou, creux poplité…) (+ retrait des tiques).
Selon l’OMS, les moustiques font partie des animaux les plus dangereux en raison du nombre de morts liés aux maladies transmises (paludisme, dengue, virus Zika, Chikungunya, fièvre jaune…) ! Ils vivent principalement dans les régions chaudes et humides, mais des foyers autochtones apparaissent en raison du réchauffement climatique (moustique tigre en France). Ils piquent souvent à l’aube et au crépuscule.
S : si la piqûre n’est que prurigineuse, le risque de transmission de maladie est à prendre très au sérieux (consultation médicale si apparition de fièvre, syndrome grippal…).
P :
- Avant de partir, se renseigner sur les maladies vectorielles existantes et les mesures de prévention (traitement antipaludéen par ex).
- Port de vêtements couvrants ; répulsifs sur la peau et les vêtements ; moustiquaires aux lits et aux fenêtres ; diffuseurs électriques ; climatisation
- Dans les jardins, retirer tout récipient avec de l’eau stagnante (lieu de ponte des moustiques), assécher tout point d’eau.
Les phlébotomes sont de petits « moucherons » piqueurs qui transmettent les leishmanies. Cosmopolites, on les trouve dans les régions chaudes et tempérées (en France, pourtour méditerranéen). Leur activité est maximale les nuits d’été.
CAT : surveiller l’apparition d’une fièvre dans les 3 à 6 mois (très long !) qui suivent la piqûre d’un phlébotome (consulter le médecin et le prévenir d’un voyage en zone d’endémie).
P :
- Dans les zones à risque : éviter de sortir le soir sans vêtements couvrants, répulsifs ou moustiquaires. Utiliser des ventilateurs la nuit.
- Traiter les chiens, réservoirs de leishmanies, avec des antiparasitaires externes actifs contre les phlébotomes.
Risques liés à la faune « marine » ou « aquatique »
Méduses
Beaucoup d’espèces nagent libres dans les eaux salées (surtout) ou s’échouent sur les plages. Si quelques-unes (tropicales) sont mortelles, la plupart ne sont qu’urticantes. Pullulent en raison de la raréfaction des prédateurs (tortues, thons…) et du réchauffement de l’eau. Elles portent des cellules urticantes sur les tentacules ou parfois tout le corps (Pelagia présente en Méditerranée, mer du Nord, manche, atlantique).
S : Brûlures et cloques pendant plusieurs heures avec parfois des symptômes plus importants (céphalées, malaises, fièvre, nausées, tachycardie, problèmes respiratoires ; mort possible avec certaines espèces…).
Les méduses échouées ou desséchées restent urticantes.
CAT :
- Sortir de l'eau et calmer la personne piquée (risque de noyade, surtout chez les enfants paniqués !)
- Ne pas frotter mais retirer les filaments à la pince ou avec des gants.
- Recouvrir la plaie de sable et laisser sécher pour « piéger » les cellules urticantes restantes, puis gratter légèrement avec un carton ou une carte de crédit pour les éliminer.
- Rincer la peau à l’eau de mer (30 minutes) pour faire éclater les cellules urticantes jusqu’à disparition de la douleur.
- Puis soins locaux habituels d’une brûlure de 1er degré (aller au centre de secours de la plage).
- Consulter immédiatement un médecin en cas de lésion oculaire, de symptômes cardiorespiratoires ou d’antécédents d’allergie.
Oursins
Les piqûres par les épines d’oursins sont très fréquentes. Peu d’espèces sont venimeuses (régions indo-pacifiques).
S : piqûre très douloureuse, qui s’infecte très fréquemment.
CAT :
- Retrait immédiat des épines, à la pince à épiler (difficile car profondes et cassent facilement).
- Désinfection imparative de la blessure (vérifier la protection antitétanique).
- Si une épine ne peut être retirée, mieux vaut la laisser en place (partira spontanément) que d’aggraver la plaie.
P : port de chaussures sur le bord des plages. Ne pas attraper d’oursin à la main !
Vives
Elles sont enfouies dans le sable ou la vase. Si on marche dessus, leurs épines érectiles, sur la tête et le dos, contenant du venin s’enfoncent dans le pied.
S : douleur intense (voire vertiges ou nausées) et persistante (environ 50 minutes).
CAT :
- Sortir de l'eau (risque de noyade chez les enfants !)
- Le venin est thermolabile : appliquer rapidement une source de chaleur sur la plaie eau chaude 45 °C max, sèche-cheveux, cigarette incandescente près de la plaie… Attention à ne pas brûler la peau !), sinon la douleur se prolonge et s’aggrave.
- Désinfection, vérifier la protection antitétanique.
- Consulter un médecin si les symptômes persistent (antidouleurs, antihistaminiques…).
- Certains centres antipoison proposent la technique du « choc thermique » : application d’une source de chaleur (2 minutes) puis de glace (dans un linge).
P : port de chaussures sur le bord des plages si présence de vive connue.
Risques liés à la faune « terrienne »
Aoûtats
Larves d’acarien sévissant fin de l’été/début de l’automne dans les prairies, les champs, l’herbe (pique-nique). Recherchent des endroits chauds et « humides » pour mordre l’homme ou l’animal (entre les doigts de pied/pattes, les cuisses, creux poplité…) et prendre un repas de sang.
S : petits boutons rouges, souvent en ligne, suivis plusieurs heures plus tard de démangeaisons intenses et persistantes (jusqu’à 1 semaine !).
CAT :
- Laver les lésions à l’eau et au savon en frottant pour éliminer les larves encore là.
- Désinfection (antiseptique).
- Ne pas se gratter (difficile !).
- Consulter son médecin si le prurit est trop intense (antihistaminiques, corticoïdes, antibiotiques locaux…).
P : ne pas marcher pieds nus sur l’herbe ou s’y allonger sans serviette. Choisir des répulsifs anti-acariens (Insect écran antitiques et aoûtats par ex).
Envenimation ophidienne
Animaux cosmopolites ; très nombreuses espèces dont certaines sont venimeuses. Le plus souvent, on ne sait pas par quelle espèce on a été mordu, il faut donc toujours considérer qu’il y a eu envenimation jusqu’à preuve du contraire ! C’est toujours une urgence médicale même sans signes cliniques.
CAT :
- Appeler les secours et se faire hospitaliser pour recevoir des soins d’urgence !
- Ne pas bouger (s’allonger si possible, immobiliser la région mordue, tout mouvement accélère la diffusion du venin) ;
- Désinfecter la plaie et vérifier la protection antitétanique ;
- Ne pas scarifier, aspirer, poser un garrot, pas d’Aspivenin (efficacité non prouvée).
P : ne pas retourner les pierres (les serpents sont souvent dessous !) ; dans les zones à risque ou en camping : retourner les chaussures et les mettre sur des piquets la nuit, inspecter ses vêtements et les secouer avant de les mettre, ne pas marcher pieds nus.
Conclusion : avant tout départ en vacances d’été
Se renseigner auprès des autorités compétentes sur les maladies vectorielles présentes. Pas de contact direct avec le sable ou l’herbe (chaussures, serviettes). Vaccination antitétanique à jour. Arsenal « antiparasites » : répulsifs tique/moustique/phlébotome, moustiquaires, diffuseurs électriques, tire-tique. En cas d’allergie connue (hyménoptères, méduses) avoir à portée de main une trousse de secours (adrénaline, antihistaminiques). Toujours connaître les circuits de secours locaux (téléphones médecins, hôpitaux, urgences).
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