Étape 1 : s’assurer que votre chien est le bienvenu sur le lieu de vacances
Cela paraît bête, mais mieux vaut vérifier ! Certains campings n’admettent pas certaines races jugées « dangereuses » ; n’hésitez pas demander le règlement intérieur concernant les animaux (muselière obligatoire ? Nombre d’animaux admis par vacancier ? Taille maximale ?). Idem tous les hôtels ou les locations n’acceptent pas les animaux : posez la question avant de réserver. Si vous partez à l’étranger, vérifiez également qu’il n’y a pas de quarantaine pour l’entrée des animaux ! Dans tous les cas votre chien doit être identifié (puce électronique ou tatouage s’il a plus de 8 ans) afin que vous puissiez le retrouver s’il se perd.
Étape 2 : la visite chez le vétérinaire
Incontournable, elle doit avoir lieu au moins 1 mois avant le départ et à cette occasion, vous lui préciserez la destination.
Si vous restez en France, il vérifiera que l’identification est correcte, que son état de santé est compatible avec le voyage et la destination (par ex. certains chiens cardiaques ou brachycéphales, c’est-à-dire au museau très aplati, supportent mal les grosses chaleurs) et vous indiquera les mesures préventives à prendre (parasites externes, internes…). Votre chien devra être bien vermifugé car il sera souvent dehors ou en contact avec d’autres animaux, donc plus susceptible de se contaminer.
Si vous partez en Europe, il vous délivrera le passeport européen pour animaux de compagnie qui atteste du respect des critères de passage des frontières (âgé de plus de 3 mois, identifié, à jour de ses vaccins et vaccination antirabique datant de plus de 21 jours, ce qui explique la visite 1 mois avant le départ pour être en règle au cas où) ; dans certains pays (Finlande, Irlande, Malte et RU) la vermifugation contre Echinococcus est aussi obligatoire.
Si vous sortez de l’Europe (attention, ce sera bientôt le cas pour le RU !) il vérifiera que les exigences spécifiques à chaque pays sont bien respectées.
Enfin, si votre chien est sous traitement, il s’assurera que vous aurez assez de médicaments le temps des vacances. Une fois la visite terminée et le passeport rempli vous voilà prêt à partir.
Étape 3 : préparer le voyage en lui-même
Si vous n’avez jamais encore voyagé avec votre chien, vous ne savez pas s’il aura ou non le « mal des transports » (environ 1 chien sur 6 ; anxieux il bave ou vomit, en voiture, en avion, en bateau…). Mieux vaut prévenir en donnant un anti-vomitif spécifique pour chien (diménhydrinate) au moins 1 heure avant le départ voire la veille car il agit longtemps et a aussi un effet « calmant ». Donnez-lui un repas léger, 1 ou 2 heures avant le départ, il sera moins malade qu’à jeun.
Vous prenez la voiture : privilégiez la sécurité ! Pour éviter tout accident, ne le laissez pas assis libre sur le siège avant ou à l’arrière car il pourrait sauter (par peur) sur le conducteur. La meilleure place c’est aux pieds du passager avant, qui peut le retenir et le rassurer pendant le voyage. Faites des pauses régulières pour qu’il boive (prévoyez une gamelle) et se dégourdisse. S’il fait chaud, laissez les fenêtres légèrement ouvertes mais évitez qu’il sorte la tête dehors (risque d’otites ou de conjonctivite).
Vous prenez le train, achetez son billet ! S’il pèse moins de 6 kg il doit être dans un panier ; plus de 6 kg ? Il doit être muselé.
Vous partez en avion, renseignez-vous sur le site de la compagnie aérienne pour les modalités (vous devrez acheter une cage homologuée pour transport aérien respectant la norme IATA). En France tout chien de plus de 4 kg voyage en soute. Des cages adaptées sont vendues dans les aéroports.
Étape 4 : choisir la bonne prévention antiparasitaire
Pour que vous puissiez profiter pleinement des sorties avec votre animal, il doit être bien protégé des parasites externes et internes (votre vétérinaire vous en a parlé lors de la visite).
Dans les régions méditerranéennes où sévissent en été moustiques et phlébotomes, vérifiez que l’antiparasitaire externe est bien actif contre ces insectes (en plus des puces et des tiques). Administrez aussi un antiparasitaire interne actif sur la dirofilariose cardiaque à commencer 1 mois avant le départ et à terminer 1 mois après le retour. N’oubliez pas également de vous protéger aussi contre les moustiques et les phlébotomes (moustiquaires, répulsifs…).
Si vous allez dans votre maison de campagne inhabitée depuis 1 an, attention aux puces en dormance qui meurent de faim : elles sauteront aussi bien sur votre chien (d’abord) que sur vous ! Pensez donc à désinfecter l’environnement au moment d’entrer dans les lieux (Sprays ou foggers antiparasitaires habitats).
Étape 5 : préparer la trousse à pharmacie « véto » et les « indispensables »
Il peut être utile d’avoir sous la main quelques produits ou ustensiles en cas de petits « bobos » :
Une gamelle : essentielle ! L’été il fait chaud et les chiens ne boivent pas à la bouteille. Toujours l’avoir dans son sac et la remplir d’eau fraîche. Amenez aussi son jouet ou son coussin pour qu’il ne soit pas dépaysé.
Un lien plat, large et assez long, en tissus, pour le museler s’il se fait mal et que vous lui prodiguez les premiers soins (car risque de morsure) ; apprenez comment faire une muselière avec avant de partir !
L’arsenal « antiparasites » : un peigne à puces, un extracteur de tique, une pince à épiler (pour retirer des épines plantées dans les pattes), une vieille carte de fidélité pour retirer les dards de guêpe ou abeille sans écraser la glande à venin.
La trousse premiers soins : thermomètre, gants, désinfectant (chlorhexidine ou Bétadine), compresses, cotons démaquillants, sparadrap, bandes autofixantes non adhésives (ne collent pas aux poils, plus simple à retirer), ciseaux à bouts ronds pour couper les poils.
Si vous partez en montagne ou prévoyez de grandes randonnées : lotions tannantes pour renforcer les coussinets et cicatrisants pour parer aux blessures liées aux cailloux.
Si vous partez au soleil avec un chien au pelage blanc et à la truffe rose : écran total (spécial chien) pour éviter les coups de soleils car ces animaux sont sujets aux cancers de la peau.
Étape 6 : les bons gestes sur place
Prenez sur vous l’adresse et le téléphone du vétérinaire sur place.
Ne laissez jamais votre chien dans la voiture fermée en été même quelques minutes : risque de coup de chaleur, rapidement mortel.
Évitez la plage, du moins la journée (il risque une insolation) ; s’il n’est pas parfaitement vermifugé il peut contaminer le sable (toxocarose) ; le sable et le sel peuvent être irritants. S’il se baigne, rincez-le à l’eau douce. Attention aussi aux piqûres d’oursin, de méduse…
Ne vous déplacez jamais sans gamelle et eau fraîche.
S’il se blesse, après les premiers soins, consultez le vétérinaire pour éviter les surinfections.
Au retour de vacances à l’étranger, s’il apparaît des symptômes, consultez rapidement votre vétérinaire et précisez lui le lieu de destination pour qu’il élimine les maladies « exotiques ».
Toutes ces mesures tiennent du bon sens. Partez donc attentifs mais sereins avec votre compagnon et profitez bien de l’été. Bonnes vacances !
Article précédent
Soins et beauté se mettent au format voyage
Article suivant
Quinze années sous les mers
La pharmacie de voyage du Pape Paul V
Une nature belle, mais parfois hostile
Questions de destination
Quand les voyages bousculent nos microbiotes
Soins et beauté se mettent au format voyage
Jamais sans mon chien
Quinze années sous les mers
Une appli voyage pour diabétiques
Ordonnances de voyage
Coup de chaud sur les maladies vectorielles ?
Téléconsultation : cette année, je pars en vacances avec mon médecin !
Toutes les nouveautés 2019
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques