Beaucoup de flou entoure encore les contours de la nouvelle rémunération qui devrait voir le jour dès 2013. Du moins si les syndicats se mettent d’accord, d’abord entre eux, puis avec l’assurance-maladie. Le constat est unanime : le médicament reste la cible principale des mesures d’économies. Résultat, à la baisse du chiffre d’affaires sur les spécialités remboursables, correspond un décrochage de l’économie de l’officine. Une marge sous perfusion (soutenue par la coopération commerciale avec les laboratoires) et des revenus en berne, avec, en parallèle, des charges en progression. Pas besoin d’avoir fait polytechnique pour comprendre que le modèle économique actuel est à bout de souffle.
Alors, quelles solutions ? C’est là que les avis divergent. Un semblant de consensus paraissait se dessiner autour de l’idée d’instaurer une part d’honoraire de dispensation, pour ne plus dépendre uniquement de la vente de boîtes de médicaments. Mais, du principe, inscrit dans la convention pharmaceutique signée par les trois syndicats, à sa mise en place, la belle unanimité a volé en éclat. La réforme se fera-t-elle à périmètre constant ? N’y a-t-il pas un risque de transfert financier au détriment de certaines pharmacies et au profit d’autres, accentuant ainsi les disparités de plus en plus grandes entre les officines ? Mais, en même temps, peut-on se payer le luxe d’attendre, au risque de perdre davantage ?
Toutes ces questions, essentielles, ont été au cœur des débats de la 13e Journée de l’économie de l’officine, organisée par « le Quotidien ». Ce dossier vous en propose une synthèse, aussi complète que possible. Vous y découvrirez que, si la tendance générale ne pousse guère à l’optimisme, il reste encore des raisons d’espérer. Des relais de croissance existent : la médication officinale, le générique, la parapharmacie, sans oublier les nouvelles missions rémunérées. La marge de manœuvre est étroite. Mais l’embellie reste possible.