LA PRIORITÉ est de mettre son passeport santé à jour et d’y faire apposer par le médecin les « visas » nécessaires pour passer toutes les frontières en pleine forme. Asthmatique, cardiaque, diabétique… Rien à déclarer ! Le patient chronique doit prévoir une consultation avec son médecin traitant ou un spécialiste, au moins un mois avant le départ, pour vérifier avec lui son état de santé, son aptitude à effectuer les déplacements, la pertinence de la destination de son voyage (durée, altitude, conditions climatiques), et les programmes d’activités prévues (activités sportives, excursions ou farniente). Dans certains cas, le médecin peut déconseiller les voyages lointains. Il n’y a pas de règle établie, c’est le bon sens qui prime (accompagnateurs, possibilités de repos, ressources médicales du pays visité). Les malades chroniques doivent partir avec davantage de produits qu’il n’est nécessaire (le double) et toujours voyager avec une partie de leurs médicaments en cabine lors d’un transport aérien. Si les produits doivent être conservés au froid, il ne doit pas y avoir rupture de la chaîne de froid.
Partir de bon cœur.
La retraite a du bon… De plus en plus de seniors partent pour des destinations lointaines mais c’est dans cette catégorie de population que l’on rencontre le plus de maladies cardiovasculaires. Certes, la majorité des pathologies (angor, HTA…) n’interdisent pas les voyages si elles sont bien stabilisées, mais les statistiques l’affirment : plus de 10 % des rapatriements sanitaires seraient motivés par un accident cardiovasculaire. Le cardiologue jugera de l’opportunité de pratiquer une épreuve d’effort, un électrocardiogramme ou une exploration fonctionnelle respiratoire. Les porteurs de pacemakers doivent le signaler au service de contrôle et ne pas oublier de vérifier le bon fonctionnement des piles avant le départ. Prêt à décoller et à atterrir ? Attention, les problèmes cardiovasculaires représentent la première cause d’urgence en vol. Il faut avoir le cœur bien accroché et une prise éventuelle de trinitrine peut prévenir une crise d’angor. Autre risque : la climatisation à bord entraîne une baisse de l’hygrométrie et les patients sous anticoagulants et diurétiques doivent boire abondamment en évitant l’alcool.
Mettre les montres à l’heure.
Diabète, insuffisance surrénalienne, hypothyroïdie, en déplacement, il est impératif d’anticiper les besoins engendrés par l’insuffisance endocrine et d’adapter le traitement en tenant compte des contraintes du voyage. Dans le cas du diabète, le problème le plus aigu est celui du décalage horaire. Il impose l’ajustement des doses d’insuline et d’hypoglycémiant, ainsi que celui des horaires d’injection en fonction des fuseaux horaires, selon qu’on va à l’est ou à l’ouest. L’autocontrôle glycémique sera effectué aussi souvent que nécessaire au cours du voyage et pendant le séjour. Le patient doit se renseigner sur les risques d’hypoglycémie liés aux variations alimentaires et aux activités physiques accrues, et avoir toujours avec lui son matériel d’injection emballé, de préférence, dans deux bagages isothermes séparés en cas de perte.
Respirer un air pur.
L’insuffisance respiratoire chronique (asthme, BPCO, emphysèmes) est caractérisée par la diminution de la pression partielle en oxygène du sang artériel. Logiquement, pour oxygéner ses poumons sans risquer l’asphyxie, l’insuffisant respiratoire doit éviter les transports aériens et ne pas prendre trop de hauteur. Raisonnablement, si vous avez le souffle court, posez vos bagages dans un lieu situé à moins de 1 500 mètres d’altitude, où le climat n’est ni trop humide ni trop chaud, loin de toute pollution. En effet, asthme et allergie sont souvent liés : en cas d’allergie connue à un ou des pollens, renseignez-vous sur la pollinisation de la région choisie. Il peut être utile d’emmener un débitmètre de pointe « peak flow » afin d’évaluer une gêne respiratoire. Pour faire face à une crise allergique, emportez toujours avec vous une trousse d’urgence (corticoïdes, adrénaline injectable) surtout si vous partez à l’aventure en pleine cambrousse.
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