À comme ANSM
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), ex-Agence du Médicament, créée en 1993, a changé de nom le 1er mai 2012, par la loi du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé, après le scandale du Mediator. Partie intégrante de la réforme Bertrand, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) reprend toutes les prérogatives de l’AFSSAPS auxquelles s’ajoutent de nouvelles responsabilités telles que la mesure régulière de l’évolution du rapport bénéfice/risque des médicaments ou le renforcement de la gestion des conflits d’intérêt.
B comme Biosimilaires
Le premier biosimilaire, l’hormone de croissance Omnitrope de Sandoz, a été autorisé en France en 2007, un an après son autorisation européenne. Souvent comparés aux génériques, les biosimilaires répondent néanmoins à une réglementation spécifique. Contrairement au générique, le biosimilaire ne peut être une copie conforme du médicament d’origine mais une version similaire au produit biologique de référence en termes de qualité, d’efficacité et de sécurité. C’est la raison pour laquelle le biosimilaire est non substituable et que sa prescription initiale est hospitalière. Son marché est prometteur puisque d’ici 2015, le top 10 mondial des médicaments sera occupé par sept molécules issues des biotechnologies. Aujourd’hui, six biosimilaires sont commercialisés en France : Binocrit et Retacrit (époétine alfa), Zarzio, Ratiograstim et Tevagrastim (filgrastim) et Omnitrope (somatropine).
C comme Convention pharmaceutique
Signée début avril 2012, la nouvelle convention pharmaceutique entérine notamment les honoraires de dispensation et de nouvelles missions rémunérées. C’est le second contrat que les pharmaciens passent avec l’assurance-maladie, la précédente Convention datant de mars 2006. Néanmoins, les négociations pour une nouvelle rémunération ont été largement repoussées, elles n’ont repris que le 19 mars dernier sur fond de divisions syndicales. Divisions qui concernent aussi bien l’introduction d’une part d’honoraires de dispensation (pourtant initialement prévue au 31 décembre 2012), que la proportion à leur accorder par rapport à la marge commerciale. Alors que l’honoraire devait voir le jour au 1er janvier dernier, il y a fort à parier que sa naissance soit repoussée d’un an, voire plus si la réforme n’est pas bouclée au printemps…
D comme Dossier pharmaceutique ou DP
Né en septembre 2005 d’une délibération du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), le dossier pharmaceutique ou DP a fait l’objet d’un long travail collectif « pour affiner la solution technique, persuader les partenaires et les autorités de la faisabilité et définir le modèle économique », détaille Isabelle Adenot, présidente du Conseil national depuis juin 2009, à l’époque présidente du Conseil central A (titulaires) et fer de lance du projet. La loi du 30 janvier 2007 confie au CNOP la mise en œuvre du DP, la CNIL autorise la généralisation du déploiement le 2 décembre 2008 et le décret relatif au DP est publié le 15 décembre au Journal officiel. Véritables outils de sécurisation de la dispensation de médicaments, les DP créés sont aujourd’hui plus de 25 millions sur le territoire français et 97 % des pharmacies y sont connectées.
E comme Enseignes
L’évolution est lente mais, peu à peu, des pharmacies font le choix de l’enseigne. Autrement dit : le choix de porter les couleurs d’une marque et d’adhérer à une certaine vision de l’officine. Les plus anciennes sont Forum Santé et Giropharm, mais elles ne sont plus seules à vouloir se différencier : Évolupharm, Familiprix, Giphar, Népenthès, Pharmaréférence, Pharmodel, Univers Pharmacie… sont autant de marques affichant des promesses similaires. Aujourd’hui, elles regroupent près de 1 300 pharmacies qui ont choisi un engagement fort pour un accompagnement personnalisé, dans un contexte critique pour l’économie officinale.
F comme Formation obligatoire
Née des lois du 4 mars 2005 relatives aux droits des malades et du 9 août 2004 relative à la santé publique, l’obligation de formation continue du pharmacien a été officialisée par un décret en 2006. Un quota d’heures de formation doit ainsi être réalisé, en utilisant le droit individuel à la formation (DIF) ou le plan de formation. À cela s’ajoute la formation continue conventionnelle (FCC), apparue en mai 2010. C’est l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (UNCAM) qui octroie six jours de formation par an et par titulaire (qui peut les partager avec ses adjoints) afin d’actualiser les connaissances des pharmaciens et permettre l’apprentissage de nouvelles pratiques professionnelles. La FCC doit être remplacée par le DPC ou développement professionnel continu, qui combine l’évaluation des pratiques à l’acquisition des connaissances. Si la liste des méthodes et modalités relatives à la mise en œuvre du DPC a bien été présentée par la Haute autorité de santé fin 2012, le financement reste encore mal connu.
G comme GMS
C’est le gros mot par excellence. Grandes et moyennes surfaces ou GMS, désignent ni plus, ni moins, les supermarchés. L’ennemi juré porte toujours le même nom : Leclerc. De père en fils, la soif de conquérir de nouveaux marchés, et en particulier celui des médicaments, est restée intacte. Michel-Édouard a encore lancé une nouvelle campagne de communication affirmant qu’il est illogique que ses Docteurs en pharmacie ne soient pas autorisés à vendre des médicaments dans ses grandes surfaces, d’autant qu’il proposerait ces produits « à prix Leclerc » La profession se défend en soulignant notamment que le monopole pharmaceutique a ses raisons d’être et en rappelant les obligations de service et de santé publique auxquelles répond tout pharmacien d’officine. La nouvelle attaque du groupe Leclerc intervient peu de temps après que la France a autorisé la vente de médicaments en ligne.
H comme Honoraires
Entérinés par la nouvelle Convention pharmaceutique signée en avril 2012, les honoraires de dispensation font encore l’objet d’âpres négociations entre les syndicats de pharmaciens et les pouvoirs publics. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) souhaite que la part d’honoraires occupe 12,5 % de la rémunération des pharmaciens pour commencer. L’Union syndicale des pharmaciens d’officine (USPO) s’inquiète de l’absence d’enveloppe budgétaire, de la récente proposition de la CNAMTS de transformer le forfait actuel à la boîte de 53 centimes en honoraires de dispensation et de voir arriver de nouveaux TFR. Elle préconise dans un premier temps de permettre à l’honoraire de compenser les baisses de marge liées aux mesures sur le médicament. Mais l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) estime que les honoraires doivent être une rémunération supplémentaire correspondant aux nouvelles missions et espère plutôt une relinéarisation de la marge. À suivre…
I comme Informatisation
Carte vitale, télétransmission, numérisation des ordonnances… Tous ces chantiers aux échéances diverses ont pour but de dématérialiser les flux entre les organismes d’assurance-maladie (obligatoires et complémentaires), les professionnels de santé et les patients. Les feuilles de soins électroniques ou FSE voient le jour en 1997, la carte vitale en 1998, dont la version 2 est lancée en 2007. Aujourd’hui, 650 000 praticiens utilisent les cartes de professionnels de santé (CPS), 65 millions d’assurés et ayants droit possèdent la carte vitale et plus d’un milliard de FSE sont traités chaque année, mais la télétransmission n’est pas encore pratiquée par tous les professionnels de santé. Les pharmaciens font figure de bons élèves puisqu’ils sont 97 % à télétransmettre, selon un rapport de la Cour des comptes de 2010, loin devant les médecins, dentistes et infirmières. Depuis 2009, les syndicats de pharmaciens ont lancé des expérimentations en faveur de la numérisation des ordonnances pour parvenir à une dématérialisation totale. Par ailleurs, la nouvelle convention pharmaceutique prévoit une aide à la télétransmission qui peut leur rapporter jusqu’à 1 500 euros par an.
J comme Journée de l’économie de l’officine
Devenu le rendez-vous incontournable des acteurs du secteur, la Journée de l’économie de l’officine a été lancée il y a 13 ans par « Le Quotidien du Pharmacien ». Au programme : confrontations d’idées, débats de fond sur des thèmes touchant directement à l’exercice officinal, bilan économique de l’année écoulée, réflexions sur l’avenir du pharmacien. Autant de sujets essentiels qui ont fait le succès de cet événement annuel toujours très attendu.
K comme Kakémono
Un mot découvert en même temps que l’acronyme PLV (publicité sur le lieu de vente), dont l’importance est cruciale dans les officines, celles-ci n’étant actuellement pas autorisés à communiquer vers le grand public en dehors de l’espace de vente. Le kakémono est donc l’un des outils utilisés pour communiquer dans la pharmacie, au même titre que les affiches et affichettes, stop-rayon, dépliants et remis patients, écrans tactiles, vitrophanies et autres présentoirs.
L comme Libre accès
Depuis le 1er juillet 2008, les pharmaciens peuvent placer certains médicaments à prescription médicale facultative devant le comptoir, dans une zone dédiée dite de libre accès. La liste des médicaments concernés est régulièrement amendée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et compte un peu plus de 400 spécialités. Le but ? Responsabiliser les Français et favoriser des baisses de prix. Une révolution dans le monde officinal français, qui avait d’ailleurs commencé par rejeter la mesure. Aujourd’hui, 70 % des officines ont mis en place un rayon libre accès.
M comme Mediator
Le scandale, dont le nom est associé à celui du lanceur d’alerte Irène Frachon, n’en finit pas et fera date dans l’histoire du médicament français. Car pour tous les acteurs de la chaîne du médicament, il est évident qu’il y aura « un avant et un après Mediator », selon la formule de Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé. L’antidiabétique largement prescrit comme coupe-faim, a sévi en France de 1976 à 2009 et est accusé d’avoir provoqué entre 500 et 2 000 décès. Le médicament était pourtant montré du doigt depuis des années pour son service médical rendu insuffisant et les risques cardiovasculaires qu’il entraîne. L’éclatement du scandale a incité à un grand ménage dans les procédures de contrôle du médicament en France, entraînant une réforme profonde de l’Agence du médicament adoptée fin 2011 : l’AFSSAPS devient l’ANSM, qui entreprend une série de réévaluations de médicaments.
N comme Nouvelles missions
Entérinées par la loi Hôpital patients santé territoires (HPST) de juillet 2009, les nouvelles missions des pharmaciens d’officine sont inscrites dans le Code de la santé publique. Les pharmaciens deviennent des professionnels de santé de premier recours. Ils peuvent ensuite s’engager dans la prévention et le dépistage, délivrer des conseils personnalisés, devenir correspondants d’une équipe de soins, etc. La plus emblématique de ces nouvelles missions n’est autre que le suivi de patients chroniques, consacré par la convention pharmaceutique l’an dernier. À commencer par les patients sous anticoagulant, qu’ils peuvent suivre lors d’un entretien préalable et deux entretiens par an, pour s’assurer de la bonne observance et de la compréhension du traitement par le patient. Pour cela, ils seront rémunérés à hauteur de 40 euros par an et par patient suivi.
O comme Objectifs de substitution
Le droit de substitution de 1999 a entraîné de nombreuses modifications dans les habitudes des professionnels de santé et des patients. Si le générique est entré dans les mœurs, il convient chaque jour de continuer à convaincre les patients de l’efficacité de ces médicaments. Ce rôle des pharmaciens est assorti d’un objectif de substitution devant atteindre les 70 % fin 2006, 75 % fin 2007, 80 % fin 2008… Après une période de stagnation dans la progression des objectifs, le gouvernement a lancé un nouveau défi en avril 2012 : atteindre un taux de 85 % à la fin de l’année. Pour y parvenir, il l’associe à la généralisation de la mesure tiers payant contre génériques, d’une redoutable efficacité. Objectif atteint fin 2012 avec 84 % de substitution globale et plus de 86 % sur les 30 molécules particulièrement suivies. Pour la première année, les confrères avaient aussi des objectifs individuels à conduire et bénéficiaient d’une rémunération à la performance.
P comme PDA
La préparation des doses à administrer (PDA) revient sur le tapis. Elle se développe en France depuis le milieu des années 1990 mais les pharmaciens attendent depuis 2007 qu’un décret pose enfin un cadre réglementaire indispensable à la pratique. La sortie du décret a été annoncée comme imminente par les ministres successifs : Roselyne Bachelot en avril 2009, Nora Berra en juin 2011, Xavier Bertrand en octobre 2011… En attendant, le flou juridique reste entier sur le droit à déconditionner et reconditionner du pharmacien. Cela n’empêche pas de nombreux EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) dépourvus de PUI (pharmacie à usage intérieur) de confier la PDA aux officinaux. Une enquête de l’IGAS en 2011 révélait ainsi que 41 % des pharmaciens fournissent les EHPAD et 22 % d’entre eux ont mis en place un système de PDA.
Q comme Qualité
Au printemps 2002, un « Guide d’assurance-qualité officinale » était envoyé à tous les pharmaciens. Il suffisait de ce premier pas pour que la route soit enfin tracée. Deux ans plus tard, l’Ordre des pharmaciens missionnait les UTIP pour la mise en place de formations dites de PRAQ (pharmacien responsable de l’assurance-qualité). Le but : parvenir dans toutes les officines françaises à une organisation et une sécurité optimale pour tous les actes du quotidien, de la lecture d’ordonnance à la dispensation de médicaments, en passant par le conseil, le suivi des dossiers du tiers payant, la conservation des médicaments… Tous les espaces de l’officine sont concernés. À cet effet, l’Ordre a créé en 2007 le site Internet EQO pour évaluation de la qualité à l’officine. L’objectif ultime est la certification, qui n’est autre que la reconnaissance de la réussite des efforts fournis. Selon un sondage Call Medi Call pour « Le Quotidien du Pharmacien » mené auprès de 1 066 pharmaciens du 28 novembre au 18 décembre 2012, 43 % des pharmacies ont entrepris une démarche d’assurance-qualité.
R comme Ruptures de stock
En janvier 2011, associations de patients et pharmaciens tirent la sonnette d’alarme face à des ruptures d’approvisionnement de plus en plus fréquentes. Les premières solutions proposées par le gouvernement, notamment les menaces à l’encontre des importations parallèles, ne résolvent pas le problème. Un décret publié au Journal officiel le 30 septembre 2012 est censé endiguer le problème en obligeant notamment les fabricants et les répartiteurs à informer sur les ruptures, et en imposant la création par les laboratoires de centres d’appel d’urgence pour les pharmaciens. L’ANSM doit informer les professionnels de santé des ruptures d’approvisionnement et donner des recommandations en cas de pénurie. En mars dernier, l’Académie de pharmacie note que le décret « n’aborde pas tous les aspects de la question » et rend une trentaine de recommandations. Le constat est amer : 100 % des officines sont confrontées à des ruptures d’approvisionnement, 5 % des commandes ne sont pas honorées, dont la moitié concerne des produits manquants plus de 4 jours et le phénomène serait deux fois plus important à l’hôpital qu’en ville.
S comme SEL et SPF-PL
Désormais, plus de la moitié des cessions d’officines sont effectuées par le biais d’une société d’exercice libéral (SEL), et près de 60 % des officines sont exploitées en SEL. Tout cela a été rendu possible par la loi en faveur des PME d’août 2005, dite également loi Dutreil II, qui prévoyait des décrets en Conseil d’État pour encadrer les SEL et les sociétés de participation financière de professions libérales (SPF-PL). Les syndicats et l’Ordre des pharmaciens ont travaillé en amont ces décrets pour se rapprocher d’un consensus. Attendu depuis des années par la profession, le décret d’application serait quasiment prêt à être publié, selon les déclarations de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 6 avril dernier. Soit 10 ans après que la loi créant les SPF-PL a vu le jour !
T comme TFR
La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2003 a prévu la possibilité de limiter la base de remboursement de médicaments figurant dans un groupe générique inscrit au répertoire de l’Agence du médicament. Il s’agit des tarifs forfaitaires de responsabilité ou TFR qui plafonnent le niveau de remboursement des médicaments d’un même groupe générique. Le principe est simple : si le pharmacien ne substitue pas suffisamment, le régulateur peut décider de soumettre un groupe générique à un TFR. Depuis 2003, le nombre de groupes de médicaments génériques soumis à TFR n’a cessé d’augmenter. Maniés comme une menace par le gouvernement, les TFR sont considérés par les pharmaciens comme une sanction. La non-atteinte d’objectifs de substitution déclenche en effet la mise sous TFR. La menace s’est éloignée fin 2012 après que les confrères aient réussi à regagner 7 points de taux de substitution en quelques mois.
U comme Université Pessoa
En novembre dernier, l’université privée portugaise Fernando Pessoa (UFP) ouvrait un cursus de pharmacie, dans le Var. Avec un recrutement uniquement sur dossier, l’absence de numerus clausus, des frais de scolarité de 9 500 euros par an, et la délivrance d’un diplôme portugais en 5 ans, l’UFP compte sur le jeu des équivalences européennes, pour permettre à ses diplômés d’exercer en France. La levée de boucliers a été immédiate pour dénoncer le contournement du numerus clausus français, une sélection par l’argent, un risque de mauvaise qualité des études et un « enseignement à deux vitesses » qui pourrait déréguler l’offre de soins. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, a demandé à la rectrice de l’Académie de Nice de saisir le procureur du tribunal de grande instance de Toulon, notamment sur l’usage abusif du terme université. En parallèle, une pétition a été lancée et une manifestation a réuni un millier de personnes en mars, réclamant la fermeture de l’UFP.
V comme Vignette
Pour ou contre la vignette ? Soixante ans après sa création, le débat n’en est plus là puisque sa disparition est programmée pour le 1er juillet prochain. Reste qu’il faut encore prévoir des solutions de remplacement dans certains cas précis. Précipitée vers la sortie par l’arrivée des codes CIP à 13 caractères, la vignette pouvait aussi être considérée comme un obstacle pratique aux baisses de prix et aux déremboursements (revignettage). En attendant, on parle encore de la valse des vignettes pour évoquer les baisses de prix et les changements de prise en charge qui interviennent régulièrement.
W comme Web commerce
Les derniers sondages sont clairs : 81 % des Français ne sont pas prêts à acheter des médicaments sur Internet et 80 % des pharmaciens s’opposent à leur vente en ligne. Malgré tout, le gouvernement a dû transposer une directive européenne, permettant aux e-pharmaciens pionniers de rentrer dans les clous. En effet, Philippe Lailler, titulaire normand, a fait beaucoup de bruit en lançant son site de vente de médicaments en novembre dernier. Le gouvernement a voulu limiter la liste des médicaments en vente sur le Web à celle des produits en libre accès à l’officine, mais un recours de Philippe Lailler au Conseil d’État a entraîné la suspension de cette limitation. Aujourd’hui donc, l’intégralité des médicaments sans ordonnance peut être vendue sur Internet par des pharmaciens installés, après autorisation octroyée par l’ARS dont ils dépendent. La profession attend désormais la publication de l’arrêté de bonnes pratiques.
X comme Xavier, Roselyne, Marisol et les autres…
En dix ans, les ministres de la Santé qui se sont succédé ont su marquer leur passage par des mesures phares. À commencer par le droit de substitution des pharmaciens en 1999 et la loi relative aux droits des patients et à la qualité du système de santé de 2002 pour Bernard Kouchner. Jean-François Mattéi, également médecin, occupera cette fonction de 2002 à 2004, après avoir collaboré à l’élaboration de la loi Kouchner et des lois de la bioéthique. Ce forcené de travail perd finalement son poste après la mauvaise gestion de la canicule de 2003. Philippe Douste-Blazy lui succède et entame la réforme de l’assurance-maladie. Au programme : une franchise de 1 euro, une hausse du forfait hospitalier et un élargissement de l’assiette de la CSG. Xavier Bertrand connaît déjà bien son sujet lorsqu’il prend son poste de ministre de la Santé en 2005, puisqu’il était jusqu’alors secrétaire d’État à l’assurance-maladie sous la tutelle de Philippe Douste-Blazy. Son passage est aussi marqué par l’épidémie de chikungunya à la Réunion, l’arrivée de la grippe aviaire en Europe et l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Il quitte son poste quelques mois avant la Présidentielle, afin de jouer pleinement son rôle de porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy et est remplacé par Philippe Bas. La pharmacienne Roselyne Bachelot s’installe alors rue de Grenelle. Elle mène la réforme des franchises médicales mais surtout défend la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) promulguée en 2009, qui entérine les nouvelles missions des pharmaciens et crée les agences régionales de santé (ARS). Elle a dû essuyer le feu de la critique pour son importante commande de vaccins destinés à lutter contre la grippe A. Xavier Bertrand revient à la Santé de 2010 à 2012. Il doit alors gérer le scandale du Mediator, qui aboutira à la loi de décembre 2011, relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé. Enfin, Marisol Touraine, nommée le 16 mai, a transposé une directive européenne en décembre, autorisant la vente de médicaments sur Internet. Elle défend la rémunération à l’honoraire du pharmacien et a annoncé un projet de grande réforme sanitaire dans laquelle les pharmaciens seront au cœur du système de santé.
Y comme Yaourt
On doit l’arrivée du yaourt en France à François Ier. Le roi souffrait de désordres digestifs et intestinaux dont il aurait guéri grâce à un yaourt à base de lait de brebis, préparé par un médecin turc. Si les tout premiers yaourts auraient été consommés jusqu’à 3 000 ans avant Jésus Christ, ce n’est qu’au XXe siècle qu’on confirme leur activité sur les désordres intestinaux et qu’on met à jour la bactérie Lactobacillus bulgaricus. En France, les yaourts sont d’abord fabriqués en utilisant des ferments issus de l’institut Pasteur et c’est tout naturellement qu’ils sont vendus en pharmacie, dans des pots en porcelaine. De là naîtra la société Danone en 1929, les premiers yaourts aux fruits proposés dès 1937, puis les yaourts brassés en 1963… S’il n’est plus vendu en officine, le yaourt n’a pas encore livré tous ses secrets.
Z comme Zone de confidentialité
Avec la mise en place des nouvelles missions, la notion de confidentialité s’impose plus que jamais à l’officine. Cela passe évidemment par le comportement du pharmacien (posture, volume vocal, etc.) et par son obligation au secret professionnel, mais aussi par une délimitation nette d’une zone de confidentialité. Marquage au sol, comptoirs éclatés et comptoirs assis favorisent la confidence. Mais aujourd’hui, on parle de plus en plus d’une salle fermée, propice aux actions de dépistages et de suivi des patients chroniques, permettant de mettre en place un dialogue décomplexé. Le but est d’obtenir une isolation visuelle et phonique du reste de la patientèle et de l’équipe, idéalement proche du comptoir, avec un équipement informatique.
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