EN OCTOBRE DERNIER, une vaste opération internationale (Pangea III), visant les réseaux illégaux de médicaments contrefaits transitant via Internet, avait permis la fermeture de 164 sites (près de 300 au total depuis trois ans), dont 19 localisés en France. Mais le trafic, plus lucratif et moins pénalisé, que celui des stupéfiants (pour l’instant c’est un délit, pas un crime), continue de se développer allègrement. On trouve de tout sur le net, des médicaments censés traiter les troubles de l’érection et accroître les performances sportives, mais aussi des antidiabétiques, diurétiques, antiulcéreux, antidépresseurs, antibiotiques… au mieux inefficaces, au pire toxiques.
La concertation, c’est fini.
Bien que la vente à distance de médicaments soit interdite dans l’Hexagone, 14 % des Français (dernières estimations) se laissent tenter, ignorants des risques encourus pour leur santé ou abusés par des sites de langue française, ornés d’un drapeau tricolore, et dont les adresses se terminent faussement par « .fr ».
Une dizaine de pays européens, estimant que le phénomène était irréversible mais qu’il fallait l’encadrer, a déjà autorisé la vente de médicaments en ligne - avec prescription médicale obligatoire ou facultative. La législation française, en revanche, est encore floue.
Avant son départ, Roselyne Bachelot avait annoncé son intention de permettre aux officines légalement installées sur le territoire de commercialiser sur Internet les médicaments en libre accès et mis en place à cet effet un groupe de travail. Les pouvoirs publics avaient ensuite semblé faire machine arrière, mais la nouvelle secrétaire d’État de la Santé, Nora Berra, s’est prononcée, en janvier, en faveur de la mise en vente des médicaments de prescription facultative sur des sites, « prolongements virtuels » d’officines installées, qui devront être déclarés aux ARS et à l’Ordre des pharmaciens (séance du Sénat du 11 janvier2011).
Portail géré par l’Ordre ?
Les commissions ayant été, en parallèle, reportées puis annulées, Alain Breckler, chargé des questions relatives aux médias électroniques à l’Ordre des pharmaciens, pense que Mme Berra a déjà pris sa décision, mais qu’elle s’appuiera malgré tout sur ses recommandations. « Nous restons opposés à cette pratique, mais nous nous sommes préparés à son éventualité. Si on nous l’impose sans concertation, nous l’encadrerons au mieux, comme nous l’avons fait pour les médicaments en libre accès… Nous avons du reste continué de travailler sur le dossier et sommes prêts à mettre en œuvre un portail géré par l’Ordre pour héberger et répertorier tous les sites de pharmaciens, référencés de la même façon : nom de la pharmacie suivi de .pharmacien.fr (propriété de l’Ordre). C’est d’autant plus faisable que nous sommes en pleine refonte des services informatiques, laquelle devrait être terminée fin 2011-début 2012 ».
Les propositions de l’Ordre - portail ordinal de référencement, site nécessairement lié à une pharmacie réelle (une seule) et propriété d’une officine, guide de bonnes pratiques - seront-elles toutes ou partiellement retenues ? Et quand la décision sera-t-elle prise ? Mystère, mais il est un point sur lequel il est hors de question de transiger : l’interdiction de vente des médicaments de prescription et remboursés. Pour l’instant, il n’est question que des OTC…
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