LA COSMÉTOLOGIE serait-elle le parent pauvre de la formation continue ? Si les Diplômes d’université (DU) d’homéopathie ou d’orthopédie ne manquent pas, les formations en dermocosmétologie et esthétique appliquée à la pratique officinale sont elles, en revanche, limitées. Pourtant, les produits de cosmétique ou de dermocosmétique côtoient les médicaments dans les officines. Autre constat, la demande des officinaux dans ce domaine est forte, d’autant plus que la formation initiale en cosmétologie, éparpillée sur les six années du cursus universitaire au sein de divers cours (physiologie, galénique, séméiologie, chimie organique et minérale…), est loin d’être suffisante. Enfin, l’évolution rapide de la recherche dans ce domaine (l’explosion des gammes de soins en est la preuve) et la demande croissante de produits d’origine naturelle et de cosmétiques bio impliquent une actualisation constante des connaissances du pharmacien et de son équipe. « Cette année, les intervenants ont dû répondre à de nombreuses interrogations concernant les parabènes », explique Sylvie Devaux, Docteur en pharmacie, maître de conférence à la faculté de pharmacie de Besançon et responsable du diplôme universitaire de dermocosmétologie appliquée à l’officine. Une situation qui illustre parfaitement les besoins des pharmaciens et leurs attentes pour, in fine, satisfaire leur clientèle.
Indépendance.
L’autre atout des formations universitaires, c’est l’indépendance par rapport à l’industrie cosmétique. L’enseignement dispensé par des intervenants « sans étiquette » donne à l’officinal les moyens de conserver son libre arbitre et son esprit critique face aux produits disponibles sur le marché.
Mais alors, pourquoi une offre de formation continue en cosmétologie et en esthétique aussi restreinte ? Pour Sylvie Devaux, « cela peut s’expliquer par la difficulté à trouver des intervenants qui connaissent les besoins des officinaux dans le domaine de la dermocosmétique. À Besançon, pour être en adéquation avec les attentes des pharmaciens, nous demandons aux élèves de remplir un formulaire d’évaluation à la fin de chaque session ». À la faculté de pharmacie de Nantes, Laurence Coiffard, Professeur et responsable du Master développement et contrôle des produits de santé – parcours cosmétologie, est consciente de la demande de formation continue en cosmétologie. « Les professionnels en exercice, qu’il s’agisse de pharmaciens ou de dermatologues, nous en font part régulièrement ». Si le projet lui tient à cœur, la mise en place d’une formation pratique en cosmétologie est pour le moment reportée… Par manque de temps.
2 - POUR LES ÉTUDIANTS EN PHARMACIE (CINQUIÈME ANNÉE VALIDÉE) QUI SOUHAITENT S’ORIENTER VERS L’INDUSTRIE DE LA COSMÉTOLOGIE :
Master « développement et contrôle des produits de santé : parcours cosmétologie », à l’UFR des sciences pharmaceutiques de Nantes
Responsable : Pr Laurence Coiffard.
L’effectif est fixé à 20 étudiants. La formation se déroule sur une année universitaire, dont six mois de stage en entreprise. Cette formation est également envisageable par les pharmaciens qui souhaitent se réorienter.
Master « Formulation, production des médicaments, produits cosmétiques et autres produits de santé – parcours produits cosmétiques », à la faculté de pharmacie de Chatenay-Malabry (Université Paris XI)
Responsables de formation : Pr Véronique Rosilio et Iuliana Popa.
La formation est ouverte aux étudiants suivant le cursus industrie. Elle se déroule sur une année universitaire, dont six mois de stage en entreprise. L’effectif est fixé à 15 étudiants.
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