UNE RIDE, des poches sous les yeux, des tâches brunes sur la main… Le temps ne joue pas en notre faveur, mais la médecine si. Car quand les crèmes et autres dispositifs à appliquer ne suffisent plus, certaines (et certains aussi) n’hésitent pas à franchir le pas vers des méthodes plus radicales.
Sans anesthésie et sans bistouri, la médecine esthétique progresse et séduit de plus en plus de Français. La fontaine de Jouvence de notre époque prend des allures de centres médicaux dédiés à l’esthétique. Qu’ils soient chirurgiens plasticiens, dermatologues ou angéiologues, les médecins exerçant dans ces structures permettent une prise en charge du vieillissement et des imperfections de la peau que l’on qualifierait dans le jargon hospitalier de « pluridisciplinaire ». Une alternative à la chirurgie esthétique qui plaît mais qui mérite cependant quelque informations.
Confidences au comptoir
Pour lutter contre les rides, plusieurs techniques sont aujourd’hui proposées. Parmi elles, les injections de produits de comblement sont de plus en plus pratiquées et font l’objet d’une surveillance étroite par les autorités de santé. L’Afssaps (Agence sanitaire des produits de santé) a élaboré une classification de ces produits. Trois catégories ont été définies selon leur durée de présence dans l’organisme. Ainsi, seuls les produits résorbables (entre 3 et 6 mois) et les produits lentement résorbables (6 à 24 mois) sont recommandés en injection à des fins esthétiques. Ce sont les produits à base d’acide hyaluronique ou de collagène. Les risques liés à ces injections dépendent de facteurs divers, extérieurs (nature du produit, technique, site d’injection et nombre d’injections) ou individuels. Les principaux effets secondaires sont des hématomes, un érythème ou une infection si les règles d’asepsie ne sont pas respectées. Dans tous les cas, le client doit conserver pendant quinze ans un « carnet esthétique » dans lequel sont indiqués les actes esthétiques, ainsi que les produits utilisés. Avant toute injection, le praticien doit être informé des antécédents médicaux du client, et des interventions esthétiques antérieures. Les produits non résorbables sont quant à eux déconseillés. Ils présentent des effets secondaires plus durables et plus graves. Rappelons que le silicone liquide injectable (non résorbable) à visée esthétique est interdit en France depuis 2001. Les produits de comblement ne doivent pas être utilisés pour l’augmentation mammaire, car ils sont susceptibles d’entraver le dépistage d’une pathologie du sein.
Autres produits, les toxines botuliques. L’objectif est de réduire les rides d’expression. Seules les toxines botuliques A disposent d’une AMM (autorisation de mise sur le marché) dans ce domaine. En France, les spécialités autorisées dans les indications esthétiques (traitement des rides intersourcilières) sont Vistabel et Azzalure (Botox est réservé à l’usage hospitalier, en neurologie). Leur prescription est restreinte et l’injection doit être réalisée par des médecins possédant une expérience dans ce domaine. Le Conseil national de l’Ordre des médecins peut être consulté en cas de doute. Comme tous médicaments, ces produits peuvent présenter des effets indésirables d’autant plus s’ils sont utilisés hors-AMM (traitement de la transpiration). Il est important d’en informer les clients.
Objectif peau.
D’autres techniques spécifiques à la réjuvénation (amélioration de la texture, du grain et du teint de la peau) sont couramment proposées en médecine esthétique comme les lasers (lampes pulsées, CO2, erbium) ou la cryothérapie. Les techniques de resurfaçage sont représentées par l’abrasion mécanique (qui peut être définie comme une brûlure contrôlée) et le peeling chimique. La mésothérapie c’est-à-dire l’injection intradermique d’actifs nutritifs et revitalisants vise à lutter contre le vieillissement. Il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes ces techniques. Aussi, le client peut se tourner vers l’Association pour l’information médicale en esthétique (AIME), ou des associations de protection des patients.
Enfin, contre les graisses mal placées, différentes techniques sont proposées, associées le plus souvent à une consultation de nutrition. La HAS (Haute Autorité de santé) a récemment mis en garde contre les techniques de lyse adipocytaire, suite à l’observation de complications. Ces techniques consistent à détruire les cellules graisseuses au moyen d’agents physiques externes (laser, infrarouges, radiofréquences, ultrasons) ou par injection de produits divers. À ce jour, elles sont jugées dangereuses.
Après la médecine esthétique, la pharmacie esthétique ?
L’esthétique médicale s’ouvre aujourd’hui à l’officine, reconnaissant le pharmacien et son équipe comme un partenaire privilégié. À Lyon, le centre Medispa propose la première formation à l’esthétique médicale dédiée aux pharmaciens, permettant d’élargir ses compétences à cette nouvelle approche de soins.
Les fabricants de dermocosmétique (Uriage) ont quant à eux développé des gammes de soins pré et post-intervention, pour préparer la peau et atténuer les effets secondaires (croûtes, brûlures, ecchymoses…) liés à ces techniques. Ces gammes sont disponibles en pharmacie et conseillées par l’équipe officinale.
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