Vêtements professionnels

Les blouses de la rentrée

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Publié le 29/09/2020

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La crise sanitaire liée au Covid-19 aurait-elle réhabilité le port de la blouse à l'officine ? Tombée en désuétude ces dernières années, elle habille de nouveau nombre d'officinaux qui peuvent choisir le vêtement parmi des modèles les plus variés.

Si la couleur est appréciée, le vêtement le plus vendu reste la blouse mixte, blanche, à col officier.
Crédit photo : Doc. Mylookpro.com

Blanche, de couleurs pastel (bleu, rose, jaune vert…) ou plus franches (gris foncé, bleu indigo, rouge brique…)… À manches longues, courtes ou même sans manches… De coupe droite, large ou cintrée… À col Mao, officier, encolure V ou goutte… À fermeture centrale, croisée, à boutonnière, à grippers…

Une variété impressionnante de blouses ou tuniques se présente au choix du pharmacien, qu'elles figurent aux catalogues des groupements ou sur les sites en ligne des professionnels du vêtement de travail (Label Blouse, Roi du Tablier, Mylookpro.com, Biomidi, Belissa…). Pourtant, la blouse semble avoir déserté l'officine ou, tout au moins, n'habille-t-elle plus les pharmaciens aussi souvent qu'autrefois. Historiquement parlant, le vêtement de couleur blanche est pourtant l'élément de distinction des professions de santé. Mais il est vrai qu'aucune obligation n'impose à l'officinal de le porter. « À notre connaissance, précise-t-on à l'Ordre national des pharmaciens, le port de la blouse relève d'un usage par les professionnels de santé et n'a jamais été imposé par un texte dans le Code de la santé publique. Aucune disposition légale n'impose le port de la blouse au pharmacien d'officine. » En revanche, l'article L.5125-29 du CSP stipule que « les pharmaciens et les personnes légalement autorisées à les seconder pour la délivrance des médicaments dans une officine de pharmacie doivent porter un insigne indiquant leur qualité ; les caractéristiques de cet insigne ainsi que les conditions selon lesquelles le public est informé de sa signification, sont fixées par arrêté du ministre chargé du travail » (arrêté du 19 octobre 1978).

Dans certaines situations, cependant, un vêtement de protection peut être requis, par exemple lors de la réalisation de certaines préparations au regard des bonnes pratiques de préparation. « Dans le cadre de la pandémie Covid-19, le port d'une blouse est recommandé en vue de protéger l'équipe*, ajoute l'Ordre, et cette dernière doit être nettoyée en machine au minimum à 60 °C comme présenté dans la note** publiée par le ministère du travail. »

Les hommes ont des goûts plus classiques

La blouse doit en effet répondre à un premier impératif pratique, celui de la protection de l'individu qui la porte contre les agents infectieux mais aussi les salissures de toutes sortes. Le contexte de crise sanitaire actuel a ainsi porté le répartiteur Alliance Healthcare à ajouter à son catalogue de produits et fournitures dédiés à sa clientèle – officines et réseau Alphega - une rubrique consacrée aux surblouses. Ces vêtements en papier jetable constituent aujourd'hui une grande part des fournitures commandées. Mais on trouve également un large choix de blouses au catalogue du grossiste. Onze modèles – féminins et masculins, manches longues ou demi-manches, blanche ou verte, à boutons colorés ou blancs - sont ainsi disponibles à la commande, tous personnalisables au moyen d'une broderie sur mesure au nom de la pharmacie ou de son groupement. Dans cette sélection, une référence se distingue et fait office de best-seller. Contre toute attente, cette blouse est un modèle pour homme des plus classiques : en polycoton blanc, à manches longues, équipée de trois poches extérieures et une poche portefeuille, à col cravate et fermeture à pression. La blouse pour femme la plus demandée n'est pas plus excentrique, blanche, à manches longues et col en « V ». « Les hommes ont généralement des goûts plus classiques que les femmes et vont se focaliser sur un modèle », explique Salima Khidioui, chef de produits Catalogue Équipement de l'officine chez Alliance-Healthcare. Mais la tendance de fond voit surtout la blouse tomber en désuétude depuis de nombreuses années. « Souvent les titulaires n'ont qu'un badge agrafé à leur tenue pour préciser leur fonction au sein de l'équipe. Les adjoints portent un peu plus facilement la blouse mais moins systématiquement que les préparateurs. »

Un pic de commande en mars dernier

Quelle que soit la personne de l'équipe qu'il habille, le vêtement a connu un pic de commande en mars, avril et mai dernier, selon l'OCP. Sa fonction protectrice a fait de l'article l'un des plus demandés parmi l'offre « équipement » que propose le répartiteur aux groupements PHR, Pharmactiv et Réseau Santé qui se sont rangés sous sa bannière. « La blouse reste un produit phare de notre sélection, précise Constance Pérard, responsable du catalogue OCP. Quinze modèles y figurent. La gamme a été entièrement renouvelée il y a un an pour pouvoir répondre à une partie de la demande plus axée sur la fantaisie. » De la couleur – bleu, noir - ou des empiècements, surpiqûre ou boutons colorés (bleu, noir, rose, vert) sont alors recherchés dans le vêtement. D'autres détails peuvent égayer la blouse, l'encolure, le boutonnage, la coupe et bien sûr la personnalisation par le biais d'un logo ou d'un nom. « Les détails qui importent souvent aux yeux des pharmaciens sont la longueur des manches, la présence de couleur ou encore l'ouverture centrée, en biais… Mais le vêtement le plus vendu reste la blouse mixte, blanche, à col officier. »

Septembre qui est généralement le mois durant lequel la prime de blouse est versée est une autre période intense pour les commandes. « Notre clientèle comprend toutes les officines, qu'elles appartiennent aux groupements de l'OCP ou non. »

*DQO, La gestion de l'officine, Covid-19
** https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/covid19_pharmacie_v080520.pdf

Anne-Sophie Pichard

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