Un collyre, quel qu’il soit, n’est pas un médicament anodin : son administration peut induire des effets indésirables systémiques et expose à des interactions médicamenteuses (entre collyres mais également avec les médicaments administrés par voie systémique). Des précautions doivent donc être appliquées, surtout lorsqu’il s’agit d’un traitement a priori indéfini comme celui du GAO :
Ce traitement s’accompagne de mesures d’hygiène élémentaires, avec suppression du tabac et de l’alcool connus pour concourir à l’altération du nerf optique, pratique d’un sport régulier mais adapté. Éviter l'ingestion trop rapide d'une trop grande quantité d'eau : elle provoque par effet osmotique une élévation brutale de la PIO qui peut être mal régulée chez un sujet glaucomateux. Éviter les exercices « à glotte fermée » (c'est-à-dire où la respiration est bloquée) comme l’haltérophilie ou les positions du corps où la tête est plus basse que le reste du corps car elles peuvent entraîner une élévation de la PIO (certaines postures de yoga par exemple). Éviter enfin également la pratique des instruments à vent : les notes aiguës tenues longtemps font augmenter la PIO.
S’il faut substituer un collyre antiglaucomateux par un autre, il est préférable de ne pas superposer les deux traitements lorsque les produits ont une même activité pharmacologique (exemple : substitution d’un bêta-bloquant par un autre bêta-bloquant). S’il s’agit de médicaments ayant un mode d’action différent, il est possible de superposer leur administration pendant une journée, en veillant à initier le nouveau traitement avec la posologie la plus faible possible.
Si le traitement associe plusieurs collyres, un délai de quelques minutes est respecté entre chaque instillation afin que les principes actifs ne se mélangent pas sur l’œil.
Des précautions sont prises en cas de port de lentilles de contact avec les collyres contenant du chlorure de benzalkonium (agent conservateur) : ce produit peut en effet être adsorbé sur les lentilles souples hydrophiles et les altérer. Il importe de retirer les lentilles avant instillation du collyre pour ne les remettre que quinze minutes plus tard.
Il faut privilégier le recours aux collyres présentés en Ophtadoses : ne contenant pas de conservateur(s), ils limitent le risque d’inflammation conjonctivale chronique et les risques de contamination microbienne.
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