« J’ai la joie d’accueillir ma petite-fille de 8 ans. Mais durant 5 jours, elle n’est pas allée aux toilettes et se plaint de maux de ventre. Que pouvez-vous me conseiller ? »
La constipation se définit par une fréquence d’émission de selles inférieure à 3 par semaine. Ce ralentissement du transit et la déshydratation des selles peuvent être liés à une pathologie digestive, endocrinienne, neurologique, métabolique ou iatrogène. Bien souvent, la constipation est primitive, soit épisodique (changement d’alimentation, voyage, position allongée…) soit chronique.
À prodiguer en premier lieu des règles hygiéno-diététiques : activité physique quotidienne, hydratation suffisante, (1,5 l par jour, avec des eaux enrichies en magnésium facilitant le transit), alimentation enrichie en fibres (en privilégiant les légumes verts, les pommes, poires, fruits secs, noix, légumes secs, féculents, pain complet… et en évitant toute alimentation grasse ainsi que certains fruits et légumes tels que les bananes, les coings et les choux), respect des horaires des repas et du passage aux toilettes.
Si ces mesures ne suffisent pas, des laxatifs peuvent être proposés, en particulier si la constipation s’accompagne de maux de ventre, de ballonnements et de douleurs à la défécation. Les laxatifs de lest (Spagulax), osmotiques (macrogol) et lubrifiants (Melaxose), agissant sur la consistance des selles, sont à recommander en priorité, en précisant au patient leur délai d’efficacité de 24 heures minimum. Autre possibilité, pour les personnes en bonne santé atteinte de constipation occasionnelle, les laxatifs stimulants, de type Dulcolax, à effet rapide grâce à leur action stimulante au niveau de la muqueuse intestinale. Les laxatifs de contact (lavement Normacol, suppositoire Eductyl ou à la glycérine) peuvent aussi être conseillés pour un soulagement rapide de la constipation.
Attention aux effets indésirables : douleurs abdominales, flatulences, irritation de la muqueuse anale, dépendance aux laxatifs, défaut d’absorption des vitamines A, D, E, K avec les laxatifs lubrifiants…
L’homéopathie peut alors être une alternative, en proposant les souches suivantes : Alumina 9 CH. Bryonia alba 9 CH (en cas de selles sèches), Nux vomica 9 CH et Opium 5 CH.
L’orientation vers une consultation médicale est obligatoire chez les nouveau-nés, les personnes âgées ou en cas de présence de sang dans les selles, d’une altération de l’état général et d’absence d’amélioration malgré des mesures hygiéno-diététiques adaptées.
« Depuis mon retour d’Égypte où j’ai eu une turista, j’ai tendance à avoir des diarrhées et des problèmes à digérer certains aliments. Des probiotiques, bonne idée ? »
Colopathie fonctionnelle, trouble fonctionnel intestinal ou bien syndrome de l’intestin irritable… Tous ces termes de pathologie chronique digestive caractérisent la survenue de douleurs abdominales diffuses spasmodiques post-prandiales et/ou matinales. Sont également présents des troubles du transit, avec diarrhées et/ou constipation, ballonnements, éventuellement associés à des troubles psychologiques. Les mesures hygiéno-diététiques sont importantes à respecter pour diminuer l’intensité des douleurs abdominales et favoriser une meilleure digestion : limiter les facteurs de stress, marcher, s’assurer d’une bonne hydratation et d’un apport suffisant en fibres, manger dans le calme et prendre le temps de mâcher, avoir une alimentation équilibrée, repérer les aliments à l’origine des douleurs (dont la majorité se compose de FODMAPs), éviter tout excès (alcool, café, épices, crudités…) et toute prise déraisonnée de médicaments.
En cas de diarrhées aiguës, en excluant celles d’origine microbienne, peuvent être conseillés les modificateurs du transit (lopéramide ou racécadotril), dont l’utilisation doit être limitée à 2-3 jours ainsi que les pansements digestifs de type diosmectite, à prendre en dehors des repas.
Les colopathies fonctionnelles pouvant être liées à un déséquilibre de la flore intestinale, il est intéressant de proposer des cures mensuelles de probiotiques, à renouveler dans l’année. Les spécialités commercialisées comprennent une seule souche de probiotiques (Alflorex et la souche bifidobacterium infantis 35624) ou plusieurs (Lactibiane Tolérance avec le mélange Bifidobacterium lactis, Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus plantarum, Lactobacillus salivarius, Bifidobacterium lactis).
Pour éviter tout désagrément pendant les voyages en cas d’intestin irritable, des probiotiques peuvent être conseillés pour protéger le microbiote intestinal de toute perturbation.
D'autres solutions, telles Colilen IBS (Aboca), sont indiquées dans la prise en charge du syndrome de l'intestin irritable. Colilien IBS agit grâce à son complexe moléculaire breveté ActiMucin, composé de résines, polysaccharides et polyphénols.
« Je sors d’un marathon de repas à l’occasion d’un mariage presque royal ! J’avoue avoir bien mangé et pas mal bu… Mais je sens que ma digestion n’est pas normale ces jours-ci… »
Digestion difficile, lourdeur de l’estomac, état nauséeux, aérophagie… Tous ces symptômes évoquent la dyspepsie. Les causes ? Consommation important d’aliments gras, repas copieux et/ou trop rapide, tabac, alcool, stress… Pour améliorer la digestion, les médicaments agissant au niveau du foie sont recommandés tels que les cholagogues, favorisant l’excrétion de la bile (Sorbitol Delalande, Digédryl, Oxyboldine, boldo, à prendre avant les repas ou au moment des troubles) et les hépatotropes (citrate de bétaïne), se prenant avant ou après le repas. Penser aussi aux plantes aux vertus « détoxifiantes » du foie comme le boldo, le radis noir et l’artichaut, à prendre en début de repas. En cas de nausées, les antiémétiques peuvent également être conseillés (Nausicalm, Vogalib). Si les maux sont davantage gastriques (reflux gastro-œsophagien, brûlures), peuvent être proposés :
- Les antiacides, protégeant la muqueuse de l’agression acide, d’une durée d’action courte et à proposer au moment des troubles et à distance des autres médicaments. Les dérivés de l’aluminium, comme l’hydroxyde d’aluminium ou le phosphate d’aluminium, sont très utilisés ainsi que les sels de magnésium (Marga, Maalox, Phosphalugel, Rennie).
- Les pansements gastriques comme les alginates (Gavisconell, Gaviscon, Topaal) doivent être utilisés après les repas et au coucher
- Les antisécrétoires, dont les inhibiteurs de pompe à protons, inhibent la sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules pariétales de l’estomac. Ils sont à administrer le matin à jeun pour un effet optimal.
Veiller à un interrogatoire éliminant tout risque de cholécystite aiguë, se caractérisant par une douleur au flanc droit irradiant à l’omoplate, accompagnée de fièvre, nausées et vomissements). En cas de troubles chroniques avec saignement et altération de l’état général, le patient devra également être orienté vers un médecin.
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