Lorsque les symptômes sont épisodiques et ponctuels, sans altération de l’état général, il faut commencer par corriger certaines habitudes hygiénodiététiques. Si les symptômes sont fréquents et persistent malgré une alimentation saine et équilibrée, il est préférable de consulter un médecin.
Dégonfler en chassant les gaz
« J'ai souvent le ventre gonflé après les repas, avec des crampes et des spasmes douloureux. »
On appelle ballonnements la formation de gaz en grande quantité, on parle d'aérophagie. Les ballonnements chroniques peuvent avoir pour cause la déglutition d’une trop grande quantité d’air lors de la respiration et surtout lors des repas, l’autre cause est une fermentation intestinale excessive. En effet de nombreux aliments fermentescibles provoquent des gaz (ou flatulences) dans l'intestin. Sont à exclure les crucifères (chou, brocoli, chou-fleur), les oignons, les poireaux, les légumes racines (betteraves, radis), les haricots blancs, le soya, les lentilles, les haricots secs. Les boissons gazeuses et les chewing-gums sont aussi un apport supplémentaire de gaz. Autres plats incriminés : les charcuteries, les fromages fermentés, les crudités à fibres dures, les fruits pas mûrs. Parallèlement, il faut limiter la consommation d’alcool et le tabac et prendre le temps de manger dans une ambiance calme, si possible à heures régulières.
Rétablir le transit en douceur
« Je suis parfois constipé. Comment y remédier sans avoir recours aux laxatifs ? »
Classiquement, on parle de constipation lorsque l'émission des selles est inférieure à trois par semaine. La première mesure est de remédier à la faiblesse de la motricité intestinale. Pour cela, il faut enrichir l'alimentation en fibres alimentaires contenant de la pectine, de la cellulose et des mucilages (céréales complètes, pruneaux, figues, rhubarbe) ainsi que des fruits (raisin, prunes) et des légumes frais. Il est préférable de consommer les légumes cuits, les fruits épépinés et épluchés, cuits ou en compote. En revanche, pas de chocolat ou de riz blanc qui ont un effet constipant. Parallèlement, la motricité intestinale peut être renforcée en pratiquant des activités comme la marche, la gymnastique, le vélo ou la natation. L'autre mesure prioritaire est de boire de 1,5 à 2 litres d’eau pour hydrater les selles et permettre aux fibres de gonfler. Un verre d'eau fraîche le matin dès le réveil déclenche les sécrétions biliaires et peut provoquer la selle. Les autres conseils hygiénodiététiques sont d'aller aux toilettes à heures régulières et de faire trois repas quotidiens équilibrés. Mais ils ne doivent pas comporter trop de sucres qui provoquent des fermentations, trop de graisses (œufs frits, viandes en sauce) qui ralentissent le transit, et des crudités en abondance pour éviter une irritation du colon.
Tamponner pour neutraliser la douleur
« J'ai des aigreurs et des brûlures d'estomac après les repas. »
Certains aliments ont tendance à stimuler la sécrétion d’acide gastrique et à aggraver les brûlures. Les plus nocifs sont les agrumes (citron, pamplemousse) et leur jus, les tomates, les plats épicés, les condiments, les épices et les piments. Il faut éviter également les boissons gazeuses, alcoolisées, le café, le thé, les sodas, les colas, le vinaigre, et les alcools forts. Sont aussi à écarter des menus les plats en sauce, les fritures, les fromages fermentés et les graisses : ils retardent la vidange gastrique et prolongent le séjour des aliments dans l'estomac provoquant une sensation de lourdeur. Parmi les autres bonnes résolutions il ne faut pas rester à jeun, il est préférable de fractionner les repas (quatre ou cinq par jour) car l'alimentation exerce un effet tampon sur l'acidité gastrique. Les boissons ou les aliments ne doivent pas être consommés ni trop froids ni trop chauds, ils peuvent provoquer des contractions de l’estomac et risquent d’altérer la muqueuse.
Bloquer les retours intempestifs
« J'ai des renvois acides après avoir mangé. »
Parfois, une partie du bol alimentaire contenu dans l'estomac remonte vers l'œsophage provoquant des remontées acides douloureuses (régurgitations). On parle de reflux gastro-œsophagien (RGO). Le régime obéit à des règles diététiques communes aux maladies de l’estomac. Les repas doivent être fractionnés et peu copieux, surtout le soir. Pour limiter les renvois, il faut boire en dehors des repas et éviter les soupes et les purées au dîner pour ne pas augmenter le volume gastrique et favoriser des remontées acides la nuit. Il ne faut pas non plus négliger le rôle défavorable du stress, du tabac, des chewing-gums, d’un excès de poids. Même si leur efficacité demeure limitée, des mesures posturales peuvent contribuer à diminuer les reflux, comme manger lentement assis à table ; ne pas se pencher en avant ou s'allonger juste après le repas ; respecter un intervalle de deux heures entre le dîner et le coucher ; ne pas porter de vêtements trop serrés qui entraînent une hyperpression abdominale.
Ne pas se faire de bile
« Je suis un peu barbouillé et j'ai la langue pâteuse. »
Contrairement à une idée reçue, le foie n'est pas toujours en cause. Le responsable est le plus souvent un repas trop gras ou trop copieux. Les sucs digestifs et la sécrétion de bile se trouvent alors en quantité insuffisante pour assurer une bonne digestion. Il s'ensuit une lenteur à digérer, une lourdeur post-prandiale (après le repas), des nausées, et parfois une mauvaise haleine. Le moyen le plus radical pour se remettre de ces excès est de se mettre à la diète pendant un ou deux jours, avec au menu : bouillons de légumes et eaux minérales.
Réhydrater en priorité
« J'ai vomi et ma diarrhée a duré toute la nuit. »
Les épisodes diarrhéiques aigus ou chroniques ont pour conséquence essentielle des pertes liquidiennes et d'électrolytes (sodium, potassium, magnésium) particulièrement préjudiciables pour les jeunes enfants et les personnes âgées. Il y a un risque de déshydratation, surtout si la diarrhée s'accompagne de vomissements. Chez l'adulte, la réhydratation se fait à l'aide de thé léger, de tisanes, d'eaux minérales non gazeuses. L'alimentation est réintroduite par petites quantités après avoir observé un repos gastrique de quelques heures, en privilégiant riz, pâtes, carottes cuites, fromages à pâte cuite, yaourts, compotes. Il faut éviter les fibres, les graisses, les fruits (sauf pomme crue, banane), les jus de fruits et le lait.
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