« À 50 ans, on passe dans la phase descendante de la vie… ». Chez les femmes, cet âge signifie l’arrêt de l’activité génitale. Les premières irrégularités menstruelles se déroulent à la péri-ménopause, précédant la ménopause, définie comme une aménorrhée installée depuis plus d’un an. Les symptômes sont liés aux modifications hormonales dues à l’effondrement de la production d’estrogènes et de progestérone. L’intensité et la durée des troubles climatériques, non graves mais parfois gênants, diffèrent d’une femme à l’autre. Ils se manifestent par une cohorte de signes plus ou moins présents : les bouffées de chaleur, touchant près de 3 femmes sur 4, souvent accompagnées de sueurs nocturnes, une atrophie de la muqueuse vaginale entraînant une sécheresse des muqueuses et une dyspareunie pendant les rapports sexuels, une modification de la libido, un amincissement et perte d’élasticité de la peau, une augmentation du poids corporel et accumulation des graisses abdominales et des troubles de l’humeur et du sommeil.
Toute patiente âgée de plus de 50 ans doit faire l’objet d’un suivi régulier avec la réalisation d’une mammographie, d’un frottis cervical et d’un examen gynécologique. L’augmentation du risque cardiovasculaire incite au suivi de la pression artérielle et du taux du cholestérol. Enfin, la perte osseuse étant importante au cours des 3 premières années en post-ménopause, une ostéodensitométrie osseuse est à envisager en cas de fractures vertébrales ou d’antécédents de fractures.
Les hommes aussi…
Et chez les hommes ? À partir de 50 ans, l’âge est le premier facteur de risque de dysfonction érectile, soit l’impossibilité d’obtenir ou maintenir une érection suffisante permettant une activité sexuelle satisfaisante. Au cours du vieillissement, le pénis est moins rigide, les plaques athéromateuses diminuent la souplesse des vaisseaux sanguins et la transmission nerveuse est moins efficace.
S’ajoute à ces modifications la baisse de la testostéronémie, responsable d’une diminution de la libido et de la fréquence des érections nocturnes et matinales. La dysfonction érectile étant qualifiée de symptôme sentinelle, la réalisation de bilans cardiovasculaire et diabétique est recommandée.
Quels traitements conseiller ?
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est destiné aux femmes ménopausées présentant des troubles climatériques. Il comprend un œstrogène naturel, le 17β-estradiol, administré par voie percutanée (gel) ou transdermique (patch) et un progestatif par voie orale. Ce traitement hormonal substitutif reste contre-indiqué en cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancer hormonal, et même en cas de haut risque cardiovasculaire en raison de l’augmentation du risque d’événement thrombotique. Réévalué tous les ans, la durée de prescription ne doit pas excéder 10 ans. Comportant les mêmes restrictions que le THM, la tibolone (Livial) est un progestatif norstéroïde aux actions estrogéniques. Les modulateurs sélectifs des récepteurs estrogéniques (SERM) préviennent l’ostéoporose, grâce à leur action estrogénique sur l’os, et la survenue de cancer du sein.
Non hormonal, l’acide aminé bêta-alanine (Abufène) diminue la vasodilatation périphérique responsable des bouffées de chaleur.
Du côté des alternatives naturelles se trouvent les phytoestrogènes, composés d’origine végétale (soja, trèfle rouge, actée à grappe noire, graines de lin), agissant sur les troubles climatériques. Deux restrictions à connaître : leur contre-indication chez les femmes ayant des antécédents de cancer hormonal et la dose maximale en isoflavone de 1 mg/kg/j. Citons également le houblon et la sauge efficaces sur les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, ainsi que l’igname sauvage du Mexique, améliorant les troubles de l’humeur et la sécheresse vaginale. Ce désagrément peut être soulagé grâce aux traitements locaux estrogéniques ou des lubrifiants ou gels vaginaux d’action prolongée.
Pour les hommes atteints de dysfonction érectile, les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 constituent l’essentiel du traitement. En cas de contre-indication, peuvent être prescrits les analogues de la prostaglandine E1 en injection intra-caverneuse ou administrées grâce à un bâton intra-urétral. En phytothérapie sont retrouvés la yohimbine et le ginseng rouge favorisant l’érection.
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