Monsieur Jacky M., 67 ans
Le contexte
Monsieur M. souffre d’une bronchite, infection qui peut s’aggraver facilement chez ce patient vulnérable.
La prescription de l’association aminopénicilline (amoxicilline) + inhibiteur des lactamases (acide clavulanique) est justifiée par la vulnérabilité du patient ex-alcoolodépendant et toujours tabagique. Le médecin aurait dû prescrire chez ce patient fragile une dose standard de 3 g/j.
L’Ultra-levure contribue à prévenir la survenue de l’un des effets indésirables les plus banals de l’antibiothérapie, les troubles gastro-intestinaux.
L’allopurinol, un agent uricosurique, traite une hyperuricémie suivie de longue date.
L’acamprosate (Aotal), un médicament agissant sur les récepteurs Gabaergiques, facilite l’abstinence chez le patient alcoolo-dépendant.
Votre conseil
Les conseils restent classiques : s’hydrater abondamment en privilégiant les boissons chaudes (type thé ou infusions). Informer Monsieur M. des effets indésirables propres à toute antibiothérapie.
Par ailleurs, l'utilisation concomitante d'allopurinol pendant le traitement par amoxicilline peut augmenter la probabilité de survenue de réactions cutanées allergiques ; l’acamprosate peut également induire des effets indésirables à type de prurit. Il faudra donc attirer l’attention du patient sur ce risque et lui demander de signaler toute iatrogénie dermatologique.
Madame Raphaëlle D., 45 ans
Le contexte
Au vu des signes cliniques affectant Madame D., le médecin a posé un diagnostic probabiliste de pneumonie communautaire compliquant une virose grippale ou pseudo-grippale.
Associant un antiseptique (benzododécinium) et un tensioactif (polysorbate 80), Prorhinel Rhume réalise un traitement local d’appoint des infections de la muqueuse rhinopharyngée, sous forme de lavage des fosses nasales.
Le sirop Rhinathiol Prométhazine associe de la carbocistéine, un fluidifiant bronchique, à de la prométhazine, une phénothiazine antihistaminique exposant à un risque de somnolence, à une iatrogénie anticholinergique (rétention urinaire, de sécheresse lacrymale, de constipation, etc. ; contre-indication en cas de glaucome), à de l’hypotension orthostatique, des troubles de l’équilibre, une incoordination motrice. Si la survenue d’effets iatrogènes hématologique reste exceptionnelle, elle mérite d’être connue et rappelée au patient.
Le Kétek a pour principe actif la télithromycine, un antibiotique de la famille des kétolides. Actif sur les Gram + et les germes atypiques des infections respiratoires, il constitue une alternative à l’amoxicilline seule ou associée à l’acide clavulanique, au céfuroxime-axétil ou à la clarithromycine. Il s’administre, dans cette indication, en une prise quotidienne unique de deux comprimés (800 mg) sur 7 à 10 jours (pneumonies communautaires de gravité légère à modérée). Sa tolérance générale est bonne (nausées, diarrhées, vertiges, parfois troubles de la vision, ces signes étant toujours transitoires et réversibles).
Votre conseil
Le prescripteur est contacté avant de délivrer le traitement : il s’est trompé dans la posologie du Kétek (deux cp/j) et la durée du traitement, qui ne doit pas être inférieure à 7 à 10 jours en cas de pneumonie communautaire.
Cette ordonnance n’appelle que des conseils banals mais importants, ceux relatifs à l’utilisation d’une spécialité contenant une phénothiazine : troubles anticholinergiques (à envisager particulièrement chez un patient souffrant de rétention urinaire ou atteint d’un glaucome à angle ouvert), grande prudence au volant.
Laura F., 60 ans
Le contexte
Madame F. s’est plainte d’un malaise avec fièvre au lever. Pressentant la survenue d’une grippe, elle s’est rendue chez le médecin.
Le zanamivir (Relenza) est un inhibiteur de la neuraminidase des virus grippaux A et B : après administration par inhalation (puisque le virus grippal est essentiellement localisé dans les voies respiratoires), il bloque l’enzyme responsable de la libération des particules virales néoformées.
Pour être actif, ce traitement sera entrepris dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes, à raison de deux inhalations deux fois par jour pendant cinq jours. Le zanamivir réduit la symptomatologie grippale et diminue la durée de la maladie à 1,5 jour en moyenne.
Il est possible d’associer au zanamivir tout traitement symptomatique habituel de la grippe ou tout traitement d’une éventuelle surinfection.
Le zanamivir ne nécessite aucune adaptation posologique selon le terrain et ne donne pas lieu à interactions médicamenteuses. Pour autant, il faut demeurer vigilant : le prescripteur s’est trompé dans la durée du traitement (il est limité à cinq jours).
Le paracétamol est ici bien sûr indiqué comme antipyrétique et antalgique.
Votre conseil
Le pharmacien souligne que l’efficacité du Rélenza est conditionnée à une mise en œuvre précoce du traitement antiviral (dans les deux jours suivant l’apparition des premiers symptômes) et explique le fonctionnement du Diskhaler.
Il attire l’attention de la patiente sur les effets indésirables, décrits chez 1/3 des patients environ, et se traduisant par des signes évocateurs de… la grippe. En fait, il peut s’agir de manifestations résultant d’une efficacité incomplète du traitement, qui ne ferait alors qu’atténuer le syndrome grippal. Des effets plus spécifiques ne sont pas à craindre car le passage systémique du médicament reste limité (10 à 20 % de la dose).
Article précédent
Ces malades qui ont peur du froid
Article suivant
Les stars du conseil phytothérapique
Ces malades qui ont peur du froid
Ordonnances de saison
Les stars du conseil phytothérapique
« Toute une carrière à 10 °C »
Les probiotiques à la rescousse
Vaccination antigrippale à l'officine : la greffe prendra-t-elle ?
Des pieds et des mains pour se préserver du mal
Testez-vous : Questions d'hiver
Pourquoi mes patients sont-ils fatigués ?
Voyage aux limites du froid
À lire au coin du feu
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques