Gastroentérite

Les probiotiques à la rescousse

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Publié le 11/12/2017

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Les probiotiques deviendraient-ils automatiques ? Produits conseils proposés pour toute délivrance d’antibiotiques, les probiotiques trouvent aussi leur utilité lors d’une gastroentérite aiguë.

Nausées, vomissements, diarrhées, maux de ventre, perte d’appétit… tous ces signes évoquent la gastroentérite, maladie commune de l’hiver. Si la diète hydrique demeure le remède le plus simple à conseiller, les probiotiques ne sont pas à oublier.

Définis comme des aliments fonctionnels, les probiotiques sont des micro-organismes vivants, bénéfiques pour la santé lorsqu’ils sont administrés en quantité et qualité suffisantes. Les souches doivent ainsi résister à la digestion pour arriver vivantes et nombreuses, de l’ordre du milliard, et échanger avec le microbiote intestinal.

Première action reconnue de ces agents microbiens : la protection de l’hôte en renforçant l’effet barrière anti-pathogène. Les probiotiques s’opposent à l’implantation des germes pathogènes par compétition au niveau des nutriments et des sites d’adhérence. La production de substances antimicrobiennes, dont les bactériocines, de substances acides et de mucus empêche également la prolifération des bactéries nuisibles. Autre propriété des probiotiques, le renforcement du système immunitaire par augmentation du nombre de lymphocytes B, sécrétant les IgA sécrétoires, et les lymphocytes T. En interagissant avec les cellules immunitaires résidant ou circulant au niveau de la muqueuse intestinale, ils modulent la production de cytokines et de macrophages participant ainsi à la défense de l’hôte.

La bonne souche pour la bonne indication

De nombreuses études ont montré l’utilité de différentes souches de probiotiques dans le traitement de la gastroentérite, notamment chez les enfants. Ils réduiraient d’une journée la durée de la maladie et diminueraient la sévérité des symptômes. Ces effets bénéfiques sont liés aux propriétés immunomodulatrices des probiotiques, stimulant la production des anticorps IgA, dont les IgA anti-rotavirus, l’un des principaux virus de la gastroentérite.

Les probiotiques figurent ainsi dans les dernières recommandations de 2014 de l’ESPGHAN (European Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition), dans le traitement de la gastroentérite, en association avec les solutés de réhydratation orale.

Les propriétés des probiotiques étant souche-dépendantes, seules deux d’entre elles sont recommandées, grâce à la démonstration de leur efficacité et de leur sécurité d’emploi. Il s’agit de Lactobacillus rhamnosus GG, d’origine bactérienne, et de la levure Saccharomyces boulardii. Sont aussi conseillées les souches Lactobacillus reuteri et Lactobacillus acidophilus, malgré un niveau de preuve moins élevé.

Si les prébiotiques ne sont pas plébiscités dans le traitement de la gastroentérite aiguë, quelques études ont révélé l’efficacité des associations synergiques. Ces dernières comprennent plusieurs souches de probiotiques associées à des prébiotiques, généralement des fructo-oligosaccharides.

Médicament ou complément alimentaire ?

Trois spécialités disposent d’une AMM dans le traitement de la diarrhée : Ultra-levure (Saccharomyces boulardii), Lactéol (Lactobacillus fermentum et Lactobacillus delbrueckii) et Bacilor (Lactobacillus casei).

Les autres produits disponibles en pharmacie sont des compléments alimentaires. Ils comprennent une seule souche de probiotique (exemple : Ultra Baby composé de Saccharomyces boulardii CNCM I-745 et Probiolog Nourrissons & Enfants, composé de Lactobacillus rhamnosus GG) ou plusieurs (Ultrabiotic, Lactibiane Référence, Lactibiane Enfant). Les spécialités associant probiotiques et prébiotiques seront davantage conseillées pour stimuler les défenses immunitaires et éviter les épisodes de gastroentérite (Bion Défenses, Immunostim, Ergyphilus Plus…).

Domitille Darnis