Sotalex 160 mg 1 cp/le matin
Lasilix LP 1 gél/j avant le petit-déjeuner
Glucophage 1 000 mg 1 le midi
Inipomp 20 à la demande
Qsp 15 jours, consulter au retour de voyage.
Le contexte
Fraîchement à la retraite, Monsieur R., part avec sa femme en Jordanie. Il demande conseil à l’occasion du renouvellement de son ordonnance : il est suivi depuis des années pour hypertension artérielle, diabète et ulcère duodénal.
Le voyage n’est pas déconseillé chez les seniors : le problème vient des pathologies chroniques, plus fréquentes, voire d’une dépendance. Les décès ne sont toutefois pas exceptionnels - par accident cardiovasculaire en général -, d’où la nécessité de préparer le trajet comme les activités (durée du voyage en avion, nombre d’escales, altitude du séjour, rythme des visites, importance des activités physiques, structure sanitaire du pays visité, facilités de rapatriement sanitaire, etc.). Une tendance aux chutes, aux pertes de connaissance, un syndrome prédémentiel constituent des contre-indications relatives aux voyages.
Votre conseil
Le pharmacien doit savoir personnaliser certains conseils. En effet, l’adaptation à la chaleur est plus difficile pour les sujets diabétiques et/ou cardiaques : l’administration de ß-bloquants (sotalol = Sotalex) mais aussi d’anticholinergiques ou d’inhibiteurs calciques limite la capacité à réguler la température par la transpiration. La prise d’un diurétique (ici le furosémide = Lasilix) potentialise les troubles hydroélectrolytiques éventuellement liés à la turista et aggravés par la chaleur. Monsieur R. devra donc veiller à se reposer dans une atmosphère climatisée, à boire souvent, à prendre des douches fraîches, à manger légèrement et à surveiller la couleur de son urine qui doit demeurer claire (une couleur foncée suggère une déshydratation). De plus, la prise d’un inhibiteur de la pompe à proton (ici l’Inipomp®), comme celle de tout médicament augmentant le pH gastroduodénal, limite la protection naturelle à l’égard des germes bactériens, d’où risque accru de troubles digestifs.
Monsieur R. ne devra pas oublier de se munir de son glucomètre et de tout le consommable, d’une paire de lunettes de rechange, d’un chapeau léger et de vêtements en coton, amples, ainsi que d’un nécessaire à pédicure. Vous le conseillerez quant à une crème antisolaire, et à une trousse de médicaments indispensables (antiseptiques, collyres, antalgiques, antinauséeux, huile de paraffine pour prévenir une constipation aussi fréquente chez le sujet âgé en voyage qu’une diarrhée, etc.).
Paracétamol 500 mg deux boîtes
Nautamine deux boîtes
Smecta deux boîtes
Lopéramide une boîte
Phloroglucinol deux boîtes
Xyzall une boîte
Dacryosérum une boîte de 20 unidoses
Phénergan pommade un tube
Niflugel un tube
Coalgan une boîte
Soluté isotonique Gilbert 30 unidoses
Bétadine alcoolique un flacon
Le contexte
Le « kit pharmaceutique » minimal en voyage revêt une triple fonction : prévention, soins, urgences. Son contenu doit être adapté à la nature et à la durée du voyage ainsi qu’au profil du voyageur (âge, antécédents médicaux, degré d’isolement pendant le voyage, etc.). Ici, Mademoiselle T. part à Bali pour deux semaines. Se déplaçant en taxi et en car, elle bénéficiera d’un référent sur place (agence de voyage internationale). Elle est aujourd’hui en parfaite santé.
Votre conseil
L’ordonnance du médecin constitue ici un compromis : certains voyageurs la jugeront pléthorique, d’autres insuffisante… Ici donc, un choix un peu arbitraire a porté sur :
- Le traitement antalgique (paracétamol = Dafalgan, génériques et autres) ;
- La prévention de l’inconfort lié au voyage en voiture sur des routes parfois approximatives ;
- Le traitement de l’inévitable épisode de diarrhée de début de voyage (« turista ») : Smecta, lopéramide = Imodium ou génériques, phloroglucinol = Spasfon ou génériques (les lyocs ont l’avantage de s’avaler sans eau) ;
- Le traitement préventif d’une éventuelle allergie par un anti-H1, le Xyzall. Le médecin aurait pu prescrire également de la Polaramine, plus sédative mais plus puissante ;
- Le traitement d’inconforts et d’irritations oculaires diverses (Dacryosérum) comme le nettoyage des sinus (soluté physiologique stérile Gilbert) ;
- Le traitement des allergies, piqûres d’insectes banales, et inflammations locales (Phénergan, Niflugel) ;
- Des cotons hémostatiques (Coalgan), un antiseptique local (Bétadine alcoolique)
Vous attirez l’attention de votre cliente sur le contenant : l’encombrement et le poids doivent être pris en compte lorsqu’il s’agit d’un séjour itinérant. La boîte à médicaments doit être résistante, étanche, en plastique. Enfin, vous veillez à ce que Mademoiselle T. emmène les notices explicatives sur les médicaments. Quelques objets pratiques ne seront pas superflus : n’hésitez pas à les évoquer (lampe de poche, étui à lunettes, thermomètre, pansements prédécoupés, pince à écharde, ciseau à ongles, diffuseur d’insecticide, crème ou spray répulsifs pour insectes, épingles de sûreté, etc.).
Malarone 1 cp/j
2 boîtes
Le contexte
Le médecin de Madame G. lui a prescrit une chimioprophylaxie reposant sur l’administration d’une association d’atovaquone et de proguanil : la Malarone : votre cliente part deux semaines dans l’est du Brésil, connue comme une zone de chimiorésistance à la chloroquine. L’association prescrite exerce une activité inhibitrice à deux niveaux sur la synthèse des pyrimidines, entraînant une inhibition de la réplication de l’ADN du Plasmodium. Toutefois, le médecin a oublié de préciser que ce traitement prophylactique devait être mis en œuvre un jour avant le départ pour être poursuivi une semaine après le retour en France (mais il a bien pensé à prescrire deux boîtes !). La prise du comprimé doit avoir lieu à heure fixe, avec un repas pour favoriser l’absorption de l’atovaquone. Les effets indésirables se résument généralement à des troubles digestifs transitoires, à des céphalées et à de la toux.
Votre conseil
Pour autant, vous pourrez rappeler que la prévention du paludisme passe par l’utilisation de diffuseurs d’insecticides ou l’usage de moustiquaires, de préférence imprégnées d’insecticide (rémanence de six à huit mois), un dispositif particulièrement adapté à la protection des femmes enceintes ou des jeunes enfants. Il est aussi possible d’imprégner les vêtements - voire une toile de tente - par un insecticide (pulvérisation ou trempage : Insect Écran Spray, etc.) à condition d’éviter de les porter ensuite à même la peau. Rappelons que la vente des médicaments antipaludéens est soumise à présentation d’une prescription médicale ; la prophylaxie palustre n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale.
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