D’une manière générale, l’histoire naturelle des maladies allergiques peut être modifiée par des mesures préventives et éducatives et des protocoles de désensibilisation visant à rétablir la tolérance allergénique.
L’éviction de l’allergène déclenchant est un grand classique, quand elle est possible. Elle doit concerner tant l’environnement domestique que professionnel, l’alimentation que certains médicaments le cas échéant. Elle doit s’appliquer à tous les lieux de vie : domicile, crèche, habitat de la nourrice, des proches, établissements scolaires, lieux de loisirs, de sport ou de vacances, lieux de travail.
Le traitement de la rhinoconjonctivite allergique comporte trois aspects : l’éviction de l’allergène (si elle est possible), le traitement symptomatique et l’immunothérapie spécifique.
Les anti-histaminiques H1 sont les médicaments de choix. Dans la rhinite pollinique, ils sont plus actifs s’ils sont prescrits en présaison, avant le début des symptômes, et poursuivis pendant toute la période de pollinisation. Les anti-H1 locaux peuvent être proposés. Les cromones sont efficaces sur les éternuements, le prurit et la rhinorrhée mais nécessitent 5 à 6 prises par jour. Les corticoïdes locaux sont également très efficaces du fait de leur puissante activité anti-inflammatoire. Quant aux conjonctivites, elles bénéficient de traitements locaux (collyres) très efficaces, à base d’anti-H1, d’antidégranulants mastocytaires (cromoglycate, nédocromil, acide N-acétylaspartyl-glutamique ou NAAGA)…, ou de formulations associant ces deux catégories de produits.
Pour les allergies alimentaires (qui se développent généralement très tôt dans la vie), la préférence est donnée à l’induction d’une tolérance, qui doit se dérouler sous le strict contrôle de spécialistes. L’initialisation de celle-ci se déroule à l’hôpital après la réalisation d’un Test de Provocation Orale (TPO) qui permet de déterminer la dose réactogène pour l’enfant à traiter, et de proposer un protocole individualisé selon cette dose. Une séance d’éducation thérapeutique est réalisée à cette occasion pour vérifier la compréhension par les parents (et l’enfant) du protocole et l’acquisition du bon emploi de la trousse d’urgence (notamment l’utilisation de l’adrénaline auto-injectable).
Enfin, le traitement symptomatique de l’urgence allergique (choc anaphylactique) repose sur l’administration d’adrénaline (action vasoconstrictrice, inotrope positive et bronchodilatatrice) par voie intramusculaire ou sous-cutanée au niveau de la face antérolatérale de la cuisse. Son efficacité est jugée sur les chiffres de la pression artérielle. En cas d’effet insuffisant, une seconde injection peut être pratiquée 5 à 15 minutes après la première. À l’adrénaline est généralement associée l’administration d’un corticoïde par voie intraveineuse et d’un bêta2-mimétique pour la composante bronchospastique. Une surveillance d’au moins 12 heures s’impose en raison d’un risque de choc en deux temps.
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