• Première dispensation… et renouvellement :
La toute première délivrance d’un contraceptif oral est l’occasion de s’assurer que le traitement est bien compris par la patiente : quand prendre le premier comprimé, les modalités de la prise, le fonctionnement (administration quotidienne, existence de comprimés actifs et inactifs, période d’arrêt à respecter), la fenêtre d’oubli (ne pas dépasser 3 heures pour le lévonorgestrel, 12 heures pour les autres molécules), la conduite à tenir en cas d’oubli, en cas de vomissement (jusqu’à 4 heures après l’ingestion, reprendre un comprimé)… L’anneau vaginal et le patch transdermique nécessitent aussi des explications notamment dans les cas de retard de la mise en place, de décollement du patch ou de perte de l’anneau. Le risque de survenue d’effets indésirables potentiellement graves (accidents thromboemboliques notamment) devra être signalé ainsi que les signes cliniques évocateurs.
Le renouvellement du traitement contraceptif est un bon moment pour évaluer la qualité de l’observance. Régularité de l’heure de prise, fréquence des oublis peuvent facilement être cernés ce qui permet de délivrer quelques conseils afin d’assurer au traitement son efficacité : mise en place d’une alarme à l’heure de la prise, vignette à coller sur l’agenda pour signaler les changements de patch ou d’anneau, rappel de la conduite à tenir en cas d’oubli, évocation des autres modes de contraception.
Fiches Mémo de la HAS (Haute Autorité de Santé) à destination des professionnels de santé : Contraception/ Dispensation en officine : Contraception hormonale orale, contraception estroprogestative transdermique ou vaginale, contraception d’urgence…
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1720982/fr/contraception-dispens…
Contraception chez la femme en âge de procréer…
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1369193/fr/contraception-fiches-…
•« Dépannage » :
Le décret du 17 juillet 2012 (n° 2012-883) autorise le pharmacien à dispenser un contraceptif oral pour une durée supplémentaire de 6 mois sur présentation d’une ordonnance datant de moins de un an même si elle n’est plus valide. Cette disposition permet d’éviter la rupture d’un traitement en attente de renouvellement.
• Démonstration, information :
La présentation d’un contraceptif sera plus claire si elle est accompagnée d’une démonstration : sortir le produit de sa boîte, montrer la plaquette de pilule et remettre la carte « Que faire en cas d’oubli de pilule ? » après l’avoir remplie avec la patiente. Des brochures d’information très explicites sur ces questions seront complémentaires au conseil et faciliteront le dialogue avec la personne. Elles couvrent tous les thèmes de la contraception et sont à disposition du pharmacien sur simple commande au CESPHARM.
Brochures site du CESPHARM à destination du public : Que faire en cas d’oubli de pilule ? (INPES), Choisir sa contraception (INPES) http://www.cespharm.fr/fr/Prevention-sante/catalogue
Documents HAS : Méthodes contraceptives, focus sur les méthodes les plus efficaces possibles
•Profils à risque :
Effets indésirables, contre-indications, interactions médicamenteuses menacent plus particulièrement certaines femmes sous traitement œstroprogestatif. Ces utilisatrices doivent être informées des conséquences possibles de leur traitement. Le risque de thrombose (veineuse ou artérielle) est un plus prononcé chez les fumeuses, chez les femmes à antécédent cardio-vasculaire personnel ou familial et dans les cas d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabète, de dyslipidémie. Les signes évocateurs de phlébite, embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral et infarctus du myocarde doivent être expliqués ; certains médicaments (antibiotiques, antirétroviraux, millepertuis, certains anticonvulsivants…) peuvent diminuer l’efficacité d’une contraception hormonale ; lors d’un voyage en avion, il est conseillé de se lever toutes les 3 heures et de boire abondamment.
D’autres profils, femmes en période de post-partum (retour de fertilité à partir du 21e jour après l’accouchement), en périménopause, présentent un genre de risque très différent qui consiste à se croire protégées naturellement d’une grossesse. À celles-là, il faudra rappeler que la nature peut être capricieuse…
Fiches Mémo de la HAS à destination des professionnels de santé : Contraception chez la femme à risque cardio-vasculaire
Brochures site du CESPHARM à destination du public : Vous et vos contraceptifs œstroprogestatifs (ANSM)
• Dispensation aux mineures :
Les adolescents constituent peut-être la catégorie la moins sensible aux messages de prévention du fait de leur jeune âge. Les campagnes de communication nationales, les journées d’information sur les IST (infections sexuellement transmissibles), les méfaits du tabac, les différents moyens de contraception, sont l’occasion d’aborder le thème auprès d’eux.
Là encore, l’information liée au contraceptif est incontournable. Mode d’emploi, efficacité, contre-indications, effets indésirables, conduite à tenir en cas d’oubli de pilule/perte du dispositif/rupture du préservatif, procédures pour l’instauration ou l’arrêt, coût, remboursement devront bien sûr être abordés dans le détail. Il peut être utile de rappeler qu’il existe un risque de grossesse dès l’apparition des premières règles et dès le premier rapport sexuel et que seuls les préservatifs assurent une protection contre les IST.
Certaines pilules œstroprogestatives ou progestatives, l’implant progestatif et le dispositif intra-utérin, notamment, sont délivrés gratuitement sur prescription pour les mineures de 15 à 18 ans (décret n° 2013-248 du 25 mars 2013). Une prise en charge gratuite et anonyme est possible dans les centres de planification ou d’éducation familiale (CPEF).
Fiches Mémo de la HAS à destination des professionnels de santé : Contraception chez l’adolescente
Brochures site CESPHARM à destination du public : Préservatifs, petit manuel (INPES) – Questions d’ados, amour, sexualité (INPES).
• Dispensation d’urgence :
L’oubli d’une pilule, un préservatif qui se déchire ou tout rapport non protégé peuvent impliquer la prise d’une contraception d’urgence. Seuls les médicaments à base de lévonorgestrel peuvent être délivrés sans ordonnance. Ils sont dispensés gratuitement et anonymement aux mineures (articles L.5134-1 et D.5134-1 du code de la santé publique).
Dans ce cadre, le pharmacien doit mener un entretien avec la jeune fille afin de s’assurer des critères d’urgence de sa situation et faire un rappel sur l’intérêt d’un suivi médical, l’accès à une contraception régulière et la prévention des IST.
Il faudra bien sûr expliquer le bon usage du lévonorgestrel : prendre le comprimé le plus tôt possible (dans les 12 heures de préférence et au plus tard sous 3 jours) après le rapport. Dans les cas de vomissement survenant dans les 3 heures après la prise, il est nécessaire de prendre un comprimé de remplacement.
Brochures site CESPHARM à destination du public : La contraception d’urgence (CESPHARM, CNAMTS)
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