Voies digestives

Confort à tous les étages

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Publié le 24/11/2014

Produits pour la digestion, produits pour le foie, antinauséeux, laxatifs, antidiarrhéiques… constituent la classe thérapeutique des voies digestives. Ce marché est extrêmement hétérogène, on le retrouve aussi bien en automédication stricte (médicaments non remboursables à prescription médicale facultative) qu’en automédication semi éthique (médicament remboursable à prescription médicale facultative).

LE MARCHÉ des voies digestives sur le marché de l’automédication occupe la 3e place avec un chiffres d’affaires prix publics en cumul mobile annuel (CMA) à mai 2014 de 276 millions d’euros, derrière le marché des voies respiratoires et des antalgiques. C’est un secteur clé pour le pharmacien. Pendant la période janvier-juin 2014/janvier-juin 2013, l’évolution du marché en volume est de -3,29% et en chiffre d’affaires HT de -2,2%. Entre juillet 2013 et juin 2014, le marché analysé en parts de marché (PDM) volume versus ventes hors ordonnance progresse de 1,04% et versus toutes ventes de 0,27%. Pendant la même période, ces mêmes marchés progressent respectivement en PDM chiffre d’affaires HT de +0,96% et de 0,17%. (Chiffres Ospharm).

Johnson & Johnson Santé Beauté France est le leader sur la catégorie des voies digestives avec 14% des parts de marché (PDM) en valeur, il devance Biocodex et Sanofi ex-aequo (8%), la Cooper (6%) et Bayer (5%)- Source IMS valeur CMA à février 2014. Il occupe une place prépondérante dans le secteur des antidiarrhéiques avec Imodium lingual et celui des laxatifs avec Microlax. La gamme des produits des voies digestives recouvre des domaines très distincts de l’automédication dont les évolutions sont très contrastées. L’intérêt pour les compléments alimentaires du confort intestinal, dont la croissance est à deux chiffres, fait du tort aux médicaments conseil de la sphère digestive, qu’il s’agisse des références centrées sur la digestion (-4,9% en CA et -5,6% en unités), sur les problèmes hépatiques (-3,4% en CA et -3,2% en unités) ou encore sur la constipation (-3,9% en CA et -4,1% en unités). Seul le secteur des antidiarrhéiques enregistre une progression des ventes de +1,3 % en CA et +0,3% en unités. L’explosion et l’engouement du public pour les compléments alimentaires probiotiques bien-être digestif ont également changé la donne sur le marché. Leur objectif étant de restaurer la flore intestinale et de prévenir tout déséquilibre, ils trouvent une place de choix au cours des épisodes diarrhéiques ; selon la source IMS, leur PDM en valeur à février 2014 est de 12% (48 millions d’euros).

En direct des rayons.

Les antidiarrhéiques boostés par Ultra-levure 50 mg et 200 mg (Biocodex) et Imodium lingual réalisent une bonne année. Il en est de même des anti-nauséeux qui réalisent une légère progression avec leurs produits leaders Vogalib 7,5 mg lyophilisats, Cocculine comprimés, Cocculine doses et Mercalm comprimés. Bien qu’en recul, l’offre des laxatifs fait la part belle aux laxatifs osmotiques, avec comme leader Microlax gel rectal, et aux laxatifs stimulants. Ainsi, depuis des décennies, Dulcolax est le laxatif de contact le plus vendu sur le marché.

Les produits pour la digestion qui ont réalisé les meilleures ventes en unités sont Poly-karaya sachet granules, Polysilane UPSA gel sachet, Météospasmyl capsules, Carbosylane gélules. Les produits pour le foie sont le fait de ventes plus saisonnières, leurs produits leaders restent le Citrate de bétaïne UPSA et Oxyboldine. Le secteur des maux d’estomac demeure stable, Maalox maux estomac, Rennie sans sucre, Gavisconell menthe suspension buvable en sachets ont toujours la faveur du public qui souhaite un soulagement rapide dès que les brûlures se font sentir ; toutefois ce marché subit de plein fouet l’essor des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) qui recrutent de nouveaux consommateurs à grands renforts de communication. Les IPP ont déboulé sur le marché de l’automédication suite au switch du pantoprazole en 2009, ils se sont implantés durablement malgré l’existence d’équivalents remboursés. Ils ont trouvé un créneau sur le marché, notamment grâce à un marketing puissant et astucieux mais pas seulement : tout le monde s’accorde sur leur intérêt thérapeutique par rapport aux sels d’aluminium ou de magnésium, de carbonate de calcium…). Ils ont un effet différé (de deux ou trois jours) mais puissant et prolongé. Après le pantoprazole (Pantoloc Control, Pantozol Control, Ipraalox…) et l’oméprazole (Mopralpro, Oméprazol Conseil…) c’est au tour de l’ésoméprazole (Nexium Control) de rejoindre le rayon conseil en septembre 2014.

CHRISTINE NICOLET