LA VACCINATION, ou immunoprophylaxie active, vise à immuniser l’organisme de façon durable contre un agent infectieux en induisant la production d’anticorps. Ce procédé repose sur la mémoire immunitaire qui confère à l’organisme la capacité de se souvenir à plus ou moins long terme d’un agent pathogène et par conséquent, de développer plus rapidement une réponse immunitaire lors d’un nouveau contact avec cet agent. La vaccination fait intervenir la réponse immunitaire de type humorale, caractérisée par la production d’anticorps spécifiques contre les agents pathogènes ou leurs toxines. Cette réponse est plus lente à se mettre en place et donc peu protectrice au début (contrairement à la réponse cellulaire), d’où la nécessité de réaliser des rappels de vaccination. La vaccination permet ainsi d’obtenir une séroconversion à long terme.
Immunogène mais non pathogène.
Si le mode d’action est commun à tous les vaccins, ces derniers se différencient par leur mode de préparation et par le type d’agent vaccinal utilisé. D’une manière générale, l’objectif est de supprimer la pathogénicité d’un virus ou d’une bactérie en conservant son immunogénicité.
On distingue les vaccins entiers et les sous-unités vaccinantes. Deux catégories de vaccins entiers existent : les vaccins vivants atténués et les vaccins inactivés. Les vaccins vivants atténués, viraux ou bactériens, sont obtenus à partir de souches vivantes dont la virulence a été affaiblie par passages successifs en culture. Ils induisent une réaction immunitaire proche de l’infection naturelle. Ils présentent un risque infectieux à prendre en compte chez les personnes immunodéprimées. C’est le cas du vaccin contre la tuberculose, le BCG (bacille de Calmette-Guérin), dont la souche utilisée est la souche danoise 1331 de Mycobactérium bovis. Parmi les vaccins vivants atténués viraux, on peut citer le ROR (rougeole oreillon rubéole), le vaccin antiamaril (fièvre jaune), et celui de la varicelle.
Les vaccins entiers inactivés ou tués sont quant à eux obtenus par des procédés physiques comme la chaleur, ou chimiques (inactivation par le formaldéhyde ou d’autres substances). Bien tolérés, ces vaccins nécessitent plusieurs injections pour obtenir une immunisation satisfaisante. Ce type de vaccin est utilisé contre la coqueluche, la poliomyélite, la grippe, l’hépatite A ou la rage.
Les sous-unités vaccinantes.
Certains vaccins sont composés de fractions antigéniques issues de l’agent pathogène. Les vaccins contre la diphtérie et le tétanos par exemple reposent sur l’administration d’anatoxines immunogènes, c’est-à-dire des toxines naturelles détoxifiées par des procédés divers. La vaccination contre l’Hæmophilus influenzae b, le pneumocoque, le méningocoque ou la typhoïde, résulte de l’administration d’antigènes capsulaires ou membranaires.
Dans le cas de l’hépatite B ou des infections à papillomavirus, les vaccins sont obtenus par génie génétique, ou technique de l’ADN recombinant. Le gène de l’agent pathogène codant la protéine immunogène est inséré dans le génome d’une cellule hôte (animal, levure, bactérie ou virus). Par exemple, les protéines L1 entrant dans la composition du vaccin Gardasil sont produites sur des cellules de levure de type Saccharomyces cerevisiae.
Vaccin conjugué : de quoi s’agit-il ?
Les vaccins conjugués résultent d’un couplage des fragments antigéniques avec une protéine porteuse ou une autre structure. Cette méthode permet de pallier une insuffisance d’immunogénicité des fragments antigéniques. Elle est utilisée au sein des vaccins contre la méningite et contre les infections à pneumocoques.
Associer plusieurs vaccins dans une même préparation : oui, mais
…
Au cours du XXe siècle, la vaccination s’est développée et les vaccins se sont multipliés. Cette situation a imposé de rassembler au sein de préparations communes des vaccins contre des pathologies diverses. Cette stratégie permettant de réduire le nombre d’injection et par conséquent de simplifier le schéma vaccinal, nécessite au préalable de démontrer que la tolérance et la réponse immunitaire des vaccins combinés sont aussi bonnes qu’avec les vaccins isolés.
La vaccination mucosale : vaccination de demain ?
La majorité des vaccins commercialisés en France sont injectables, par voie intramusculaire ou sous-cutanée. Des formes orales sont utilisées pour prévenir les infections à rotavirus. La vaccination par voie mucosale, c’est-à-dire par les muqueuses, offre une piste nouvelle et intéressante pour stimuler les mécanismes de défense locale. Selon le HCSP (Haut Comité de Santé publique), cette forme de vaccination au niveau des voies d’entrée des agents pathogènes dans l’organisme « constitue un mécanisme de choix » et fait l’objet d’une recherche importante soutenue par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). C’est le cas des vaccins contre les infections entériques (shigellose, choléra) mais aussi contre les infections respiratoires dont la grippe (vaccin intranasal Fluenz).
Article suivant
Quoi de neuf docteur ?
Tous les vaccins du monde
Quoi de neuf docteur ?
« La vaccination est la première victime de son succès »
Les défis de la vaccination notamment au Pakistan
Le combat homérique de l’Inde
Piqûre de rappel pour lutter contre les idées reçues
Et si le pharmacien pouvait vacciner ?
Il était une fois la vaccination
Des outils « high-tech » pour aider au respect du calendrier vaccinal
Pour que les croix vertes s’impliquent
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Portrait
Jérémie Kneubuhl : le pharmacien aux 50 millions de clics
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais