FACILITER la substitution pour le pharmacien, limiter les risques de confusion dans les traitements pour les patients : tels sont les objectifs des laboratoires pour encourager la délivrance de génériques en officine. Dans ce but, ils ont mis en place une palette d’outils qu’ils proposent aux officinaux. À l’image de Mylan : « Nous développons pour les pharmaciens des brochures pour les aider à substituer certains produits dans le traitement de pathologies spécifiques comme l’hypertension, le diabète, la lutte contre le cholestérol… Intitulées Prenons notre santé en main, elles contiennent des conseils sur l’observance, le régime, la prise médicamenteuse, la pratique d’exercice physique. », explique Philippe Bayon, directeur marketing. Le groupe développera en 2010 une série d’outils - piluliers par exemple - destinés à aider le pharmacien dans la substitution vis-à-vis des seniors, une catégorie de clients particulièrement demandeuse de conseils en matière de santé.
Afin de favoriser le respect du traitement, Mylan a également travaillé sur des conditionnements spécifiques : « Un cadre posologique est imprimé sur chaque conditionnement afin de valoriser le conseil pharmaceutique au service de la bonne observance du traitement. Celui-ci est adapté à chaque spécialité avec des mentions du type : doses à respecter, nombre de prises quotidiennes, horaires/moments de la prise, durée du traitement, précautions d’emploi et modalités spécifiques de prise. » D’autres laboratoires soignent également la galénique afin d’éviter la confusion dans l’esprit des patients polymédiqués. C’est le cas de Ratiopharm : « La galénique de nos génériques se rapproche de celle des princeps, souligne Emmanuelle Raillard-Labbé, directrice des opérations ventes et marketing. Cette logique s’avère essentielle, et nous l’appliquons dans l’ensemble des gammes que nous développons. »
Développer des outils de formation.
Pour accompagner le pharmacien dans la délivrance du traitement, le génériqueur tente également de limiter le nombre d’excipients à effet notoire dans ses médicaments de substitution. Ratiopharm ne s’arrête pas là : pour aider les officinaux dans leurs recommandations aux patients sur l’observance, et l’accompagnement du traitement, le groupe a lancé en novembre dernier un package de formation : « Ce kit de formation, créé dans le cadre du lancement du Fentanyl Ratiopharm, générique du Durogesic, comprend un guide et un CD-Rom à destination du titulaire et de l’équipe officinale », détaille Emmanuelle Raillard-Labbé.
De son côté, Biogaran travaille également sur la galénique, un enjeu de taille dans la perception du patient vis-à-vis du médicament : « La similitude entre la galénique d’un générique et celle de son princeps est un élément déterminant dans l’adhésion du patient à la substitution, rappelle Magali Frantz, directrice du marketing. Nous essayons donc de développer des produits qui se rapprochent le plus possible du médicament d’origine, en termes de taille, de couleur… » Objectif : ne pas bouleverser les habitudes du patient. Une bonne illustration de cet effort est donnée par le Clopidogrel Biogaran, qui est du même rose que le princeps. « Sur le plan du conditionnement, nous avons été le premier laboratoire à créer une zone de posologie sur la boîte des médicaments. Elle est adaptée à chaque produit, en fonction des conditions de prise particulières. »
Des éléments valorisants.
Outre l’amélioration de la présentation, Sandoz travaille également sur la facilité d’administration des traitements, et s’applique à proposer des génériques bien sûr similaires au princeps, mais qui présentent en outre un avantage supplémentaire. « C’est par exemple le cas du Clopidogrel Sandoz, qui ne contient pas de lactose, à la différence du princeps, explique-t-on au laboratoire. Ou encore la Cefpodoxime Sandoz (poudre pour suspension buvable) qui s’administre avec une pipette plébiscitée par les mamans car elle est plus simple à utiliser que la cuillère du produit princeps, et son goût agrumes est mieux accepté par nos jeunes patients. » L’intérêt ? Permettre au pharmacien de s’appuyer sur des éléments bénéfiques pour le patient, et de les valoriser pendant le dialogue au comptoir.
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