Aujourd’hui, deux types d’entretiens pharmaceutiques ont été formalisés par la convention avec l’assurance-maladie : ils concernent les anti-vitamine K (AVK) et les antiasthmatiques.
Publié au JO du 27 juin 2013, l’avenant n° 1 de la convention fixe les modalités de mise en œuvre de l’entretien AVK. Il concerne les patients chroniques sous traitement par AVK (au moins 6 mois de traitement avérés ou prévisibles). La convention prévoit un entretien à l’initiation du traitement et la réalisation d’au moins deux entretiens pharmaceutiques annuels, avec une rémunération annuelle de 40 euros par an par patient.
Pour gérer cette nouvelle mission, et faciliter l’entretien (questions-réponses illustrées) et ses à-côtés (gestion des rendez-vous, transmission des données à l’assurance-maladie), des sociétés ont proposé des tablettes connectées. Au milieu de l’année 2015, environ 8 pharmaciens sur 10 avaient déjà réalisé un entretien. Si le principal frein à la poursuite semble être le temps passé en regard d’une rémunération insuffisante, la mission en soi satisfait les pharmaciens.
Publié au JO du 2 décembre 2014, l’avenant n° 4 de la convention fixe quant à lui les modalités de mise en œuvre de l’entretien asthme. Il concerne des patients en initiation ou en reprise de traitement par corticoïdes inhalés pour une durée d’au moins 6 mois après au moins 4 mois sans traitement de fond. Est-ce cette sélection trop restrictive de patients qui serait responsable de l’échec de ces entretiens ? Ou la combinaison d’autres causes telles que le caractère chronophage de ces entretiens, la rémunération, le retard de paiement des entretiens AVK ?
Toujours est-il qu’ils n’ont pas connu le même succès que les entretiens AVK et certains pharmaciens se sont lancé dans leurs propres entretiens qui, finalement, ne sont souvent que la transcription écrite d’un travail mené au comptoir depuis longtemps : information, explications, éducation thérapeutique, évaluation des connaissances… Avec un espace de confidentialité dédié qui ne l’était peut-être pas auparavant, des prises de rendez-vous qui officialisent l’entretien. Ils concernent l’asthme mais aussi l’HTA, les personnes âgées, le diabète… Le test d’évaluation capillaire de la glycémie faisait partie des trois tests concernés par l’arrêté du 11 juin 2013, qui donnait la possibilité aux officinaux de le réaliser, avant que celle-ci soit remise en cause par le conseil d’état en avril dernier. Les pharmaciens n’en restent pas moins actifs dans leur rôle de prévention, d’aide à l’autodépistage et d’orientation, notamment lors de la semaine du diabète en juin.
La vaccination en question
Autre nouveauté dans le dépistage : les autotests de dépistage du VIH (à réaliser et à interpréter directement par l’intéressé dans un environnement domestique) qui sont disponibles en officine depuis septembre 2015. Ils sont complémentaires à l’offre de dépistage déjà existante (test ELISA en laboratoire de biologie médicale, tests rapides d’orientation diagnostique dans les centres et associations concernés). Une nouvelle mission pour les pharmaciens qui nécessite une formation pour accompagner la délivrance du test : identifier les situations d’urgence, informer de la conduite à tenir en fonction des résultats et savoir accompagner et orienter le patient… Pour accompagner le pharmacien dans cette nouvelle mission, des formations sont proposées par l’UTIP, les groupements, les grossistes, la SFLS… Des fiches d’informations sont disponibles sur le site du Cespharm, de la HAS.
Quid de la vaccination par les officinaux ? Elle pourrait contribuer à élargir la couverture vaccinale de la population. Alors que l’article 32 du projet de loi de santé qui prévoyait la possibilité de vaccination par les pharmaciens a été supprimé en mars dernier, le débat n’est pas clos : le député-maire de Reims, a annoncé au dernier congrès des pharmaciens en octobre, avoir déposé un amendement en faveur de la vaccination au PLFSS pour 2016. Cette vaccination par les officinaux est déjà possible dans certains pays voisins (Royaume Uni, Portugal, Irlande) et débute en Suisse.
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