La France compte plus de 13 millions de fumeurs quotidiens de tabac (dont plus de la moitié déclarent vouloir se sevrer). Celui-ci est responsable de plus de 73 000 décès par an, et constitue ainsi la première cause de mortalité évitable. Il est ainsi le premier facteur de risque de cancer (poumon, voies aérodigestives supérieures et vessie notamment). Mais il est également impliqué dans les maladies cardiovasculaires, la BPCO, l’insuffisance respiratoire, la diminution de la fertilité, l’augmentation des risques de grossesse extra-utérine, accouchement prématuré ou retard de croissance intra-utérin chez la femme enceinte… Autant de raisons qui font du sevrage tabagique un réel enjeu de santé publique.
Quelle prise en charge ?
La nouvelle stratégie nationale de santé, présentée en mars dernier, a fait de la prévention son premier axe de bataille. Et l’on retrouve parmi les mesures phares l’aide au sevrage tabagique. Le but est de passer du système de forfait (fixé à 150 € par an pour chaque assuré en ce qui concerne les produits de substitution nicotinique) à un remboursement classique à hauteur de 65 %. Plusieurs traitements nicotiniques de substitution ont ainsi été inscrits sur la liste des médicaments remboursables par l’assurance-maladie (pour les autres, le forfait reste valable jusqu’au 31 décembre 2018). La suppression de l’avance de frais permet d’espérer une plus grande adhésion des fumeurs, notamment dans les milieux les plus défavorisés.
Une ordonnance ne comportant que les produits de substitution nicotinique, et établie par un médecin ou une sage-femme, mais aussi par un médecin du travail, un chirurgien-dentiste, un infirmier ou un masseur-kinésithérapeute (depuis la loi du 26 janvier 2016 sur la modernisation du système de santé) est indispensable pour la prise en charge.
Produits de sevrage tabagique en officine
Un fumeur accompagné d’un professionnel de santé a plus de chances de réussir son sevrage. En plus du soutien psychologique, un traitement médicamenteux peut être proposé pour soulager les symptômes de sevrage, réduire l’envie de fumer et prévenir les rechutes. Les substituts nicotiniques représentent ainsi le traitement de première intention recommandé par la HAS, aussi bien dans une stratégie d’arrêt d’emblée que de réduction progressive visant un arrêt ultérieur. Il est préconisé de combiner des formes orales (gommes, comprimés, pastilles, inhaleurs ou sprays buccaux) à des patchs, afin d’ajuster les doses au ressenti de chaque patient. Concernant les femmes enceintes, tous les substituts nicotiniques sont utilisables mais les formes orales sont à privilégier.
À noter que les traitements de seconde intention comprennent la varénicline (Champix) et le bupropion (Zyban), tous deux contre-indiqués chez la femme enceinte.
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