Pour le pharmacien qui souhaite faire de la dermocosmétique sa spécialisation, il n'y aura que peu d'investissement à prévoir qu'il s'agisse de temps ou de matériel. En effet, chaque officine dispose d'un rayon de crèmes et de soins dans son espace de parapharmacie et tout pharmacien est familiarisé avec la galénique. Pour autant, être accoutumé à vendre des cosmétiques et savoir comment une crème se formule n'impliquent pas forcément que l'on conseille ces produits à bon escient et dans l'intérêt de la clientèle.
Pour ce faire, le seul impératif qui s'impose au pharmacien qui veut endosser la fonction de spécialiste en cosmétologie est celui de la formation. Car sans connaissances pointues de la discipline, il ne peut y avoir une véritable maîtrise des formules que l'on référence ni un conseil efficace. « Deux types de formation sont possibles », précise Laurence Grosjean, responsable de l'institut de formation Paraphie.
« Le pharmacien peut suivre un enseignement court dispensé sous forme de modules par une structure comme la nôtre (physiologie cutanée, hygiène de la peau et soin au quotidien, types et états de peau, vieillissement cutané physiologique et actinique, maquillage correctif) ou entreprendre une formation plus longue mais diplômante au sein d'une université ou d'un CFA (Centre de Formation des Apprentis). Ces cursus abordent également le chapitre des pathologies cutanées (fonctionnelles, infectieuses, allergiques...) ».
Une fois formé, le pharmacien peut multiplier les occasions de conseil associé aux ordonnances et approfondir son conseil en matière dermocosmétique, ce qui a pour effet de fidéliser durablement la clientèle. Inutile, encore une fois, de s'équiper d'appareils coûteux (dermo-analyzer qui révèle le taux d'hydratation de la peau, l'existence de taches ou l'état du vieillissement cutané...) pour proposer un diagnostic cutané à la clientèle. Il suffira d'une fiche, d'un crayon et d'un questionnement poussé pour répondre aux besoins de la personne en fonction de son état et de son type de peau.
Le pharmacien expert en dermo-cosmétique fera ainsi de sa spécialité un outil de satisfaction de la clientèle – qui est en attente de conseils de qualité - mais aussi de recrutement du public. Une mission qui, si elle est menée à bien, pourrait permettre à l'officine de prospérer. « A l'avenir, la dermocosmétique pourrait représenter 30 % du chiffre d'affaires d'une pharmacie », poursuit Laurence Grosjean en citant les prévisions annoncées par quelques spécialistes de la prospective officinale.
« Aujourd'hui, elle ne participe en moyenne qu'à hauteur de 8 % aux résultats du circuit mais l'avenir de la profession devrait privilégier la parapharmacie, les services à la clientèle et l'OTC ». Bien sûr, celui qui veut s'investir dans le domaine dermocosmétique devra aussi s'impliquer dans la gestion de son rayon : achats, négociation des taux de marge, fixation de prix en fonction de sa zone de chalandise, agencement attractif des rayons, réalisation des vitrines, mise en place d'outils PLV, d'opérations d'animation...
Désireux d'entreprendre d'avantage, il décide de mettre en œuvre un shampoing sur la base de formules et procédés de fabrication qu'il obtient de groupements de pharmaciens, à l'époque très actifs au préparatoire par le biais de formulaires. A la composition relativement basique du produit, il ajoute des extraits végétaux et des huiles essentielles et conditionne le tout dans un flacon sur lequel il colle une étiquette. Oh surprise... La clientèle adhère, séduite par l'aspect artisanal du shampoing qui se vend de plus en plus.
Pour Claude Richard, c'est l'amorce d'une passion qui va lui permettre de renouer avec la grande tradition du métier d'officinal. « Composer ses propres formules valorise profondément le métier. On opère un retour à des choses de valeur et on les porte à la connaissance du public ». Fort de ce premier succès, le titulaire va développer toute une série de shampoings bientôt suivis d'une large gamme de produits dermocosmétiques.
Aujourd'hui, la pharmacie dispose de 150 références différentes vouées à hydrater, traiter, nettoyer le visage, le corps, les cheveux. « Notre offre a éclipsé toutes les autres marques dermocosmétiques qui étaient présentées dans notre espace de vente. Nos produits sont demandés partout en France et même à l'étranger ! ».
S'il encourage la profession à se lancer dans l'aventure, il ne fait pour autant pas abstraction des contraintes inhérentes à la fabrication de cosmétiques. D'un point de vue matériel, il faut disposer d'un préparatoire généreux séparé en deux espaces, une machinerie pour la fabrication des produits et une zone de conditionnement équipée.
Quant au procédé de fabrication, il implique un contrôle bactériologique et organoleptique des formules, un étiquetage des conditionnements et une mise en avant de la gamme sur présentoirs et en vitrine. Il faut également parler du cadre législatif relatif à la qualification professionnelle des responsables de la fabrication des produits cosmétiques (Décret n°77-219 du 7 mars 1977) et à la constitution des dossiers techniques (Décret n°77-1558 du 28 décembre 1977).
« C'est compliqué et rigoureux mais c'est à cette condition que l'on peut proposer des produits de qualité pour lesquels notre compétence est mise en œuvre ». Tout un art pharmaceutique qui en plus de valoriser l'enseigne officinale participe de façon non négligeable au chiffre d'affaires de l'entreprise.
Pour ce faire, le seul impératif qui s'impose au pharmacien qui veut endosser la fonction de spécialiste en cosmétologie est celui de la formation. Car sans connaissances pointues de la discipline, il ne peut y avoir une véritable maîtrise des formules que l'on référence ni un conseil efficace. « Deux types de formation sont possibles », précise Laurence Grosjean, responsable de l'institut de formation Paraphie.
« Le pharmacien peut suivre un enseignement court dispensé sous forme de modules par une structure comme la nôtre (physiologie cutanée, hygiène de la peau et soin au quotidien, types et états de peau, vieillissement cutané physiologique et actinique, maquillage correctif) ou entreprendre une formation plus longue mais diplômante au sein d'une université ou d'un CFA (Centre de Formation des Apprentis). Ces cursus abordent également le chapitre des pathologies cutanées (fonctionnelles, infectieuses, allergiques...) ».
Objectif 30
Une fois formé, le pharmacien peut multiplier les occasions de conseil associé aux ordonnances et approfondir son conseil en matière dermocosmétique, ce qui a pour effet de fidéliser durablement la clientèle. Inutile, encore une fois, de s'équiper d'appareils coûteux (dermo-analyzer qui révèle le taux d'hydratation de la peau, l'existence de taches ou l'état du vieillissement cutané...) pour proposer un diagnostic cutané à la clientèle. Il suffira d'une fiche, d'un crayon et d'un questionnement poussé pour répondre aux besoins de la personne en fonction de son état et de son type de peau.
Le pharmacien expert en dermo-cosmétique fera ainsi de sa spécialité un outil de satisfaction de la clientèle – qui est en attente de conseils de qualité - mais aussi de recrutement du public. Une mission qui, si elle est menée à bien, pourrait permettre à l'officine de prospérer. « A l'avenir, la dermocosmétique pourrait représenter 30 % du chiffre d'affaires d'une pharmacie », poursuit Laurence Grosjean en citant les prévisions annoncées par quelques spécialistes de la prospective officinale.
« Aujourd'hui, elle ne participe en moyenne qu'à hauteur de 8 % aux résultats du circuit mais l'avenir de la profession devrait privilégier la parapharmacie, les services à la clientèle et l'OTC ». Bien sûr, celui qui veut s'investir dans le domaine dermocosmétique devra aussi s'impliquer dans la gestion de son rayon : achats, négociation des taux de marge, fixation de prix en fonction de sa zone de chalandise, agencement attractif des rayons, réalisation des vitrines, mise en place d'outils PLV, d'opérations d'animation...
L'art pharmaceutique
Tout autre sera l'investissement du pharmacien cosmétologue qui, pour sa part, va élaborer lui même ses formules cosmétiques. C'est l'aventure dans laquelle s'est lancé Claude Richard, titulaire d'une pharmacie à Dijon, aux côtés de son frère jumeau Christian.Désireux d'entreprendre d'avantage, il décide de mettre en œuvre un shampoing sur la base de formules et procédés de fabrication qu'il obtient de groupements de pharmaciens, à l'époque très actifs au préparatoire par le biais de formulaires. A la composition relativement basique du produit, il ajoute des extraits végétaux et des huiles essentielles et conditionne le tout dans un flacon sur lequel il colle une étiquette. Oh surprise... La clientèle adhère, séduite par l'aspect artisanal du shampoing qui se vend de plus en plus.
Pour Claude Richard, c'est l'amorce d'une passion qui va lui permettre de renouer avec la grande tradition du métier d'officinal. « Composer ses propres formules valorise profondément le métier. On opère un retour à des choses de valeur et on les porte à la connaissance du public ». Fort de ce premier succès, le titulaire va développer toute une série de shampoings bientôt suivis d'une large gamme de produits dermocosmétiques.
Aujourd'hui, la pharmacie dispose de 150 références différentes vouées à hydrater, traiter, nettoyer le visage, le corps, les cheveux. « Notre offre a éclipsé toutes les autres marques dermocosmétiques qui étaient présentées dans notre espace de vente. Nos produits sont demandés partout en France et même à l'étranger ! ».
S'il encourage la profession à se lancer dans l'aventure, il ne fait pour autant pas abstraction des contraintes inhérentes à la fabrication de cosmétiques. D'un point de vue matériel, il faut disposer d'un préparatoire généreux séparé en deux espaces, une machinerie pour la fabrication des produits et une zone de conditionnement équipée.
Quant au procédé de fabrication, il implique un contrôle bactériologique et organoleptique des formules, un étiquetage des conditionnements et une mise en avant de la gamme sur présentoirs et en vitrine. Il faut également parler du cadre législatif relatif à la qualification professionnelle des responsables de la fabrication des produits cosmétiques (Décret n°77-219 du 7 mars 1977) et à la constitution des dossiers techniques (Décret n°77-1558 du 28 décembre 1977).
« C'est compliqué et rigoureux mais c'est à cette condition que l'on peut proposer des produits de qualité pour lesquels notre compétence est mise en œuvre ». Tout un art pharmaceutique qui en plus de valoriser l'enseigne officinale participe de façon non négligeable au chiffre d'affaires de l'entreprise.
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