Les entretiens pharmaceutiques
Aujourd’hui, deux types d’entretiens pharmaceutiques ont été formalisés par la convention avec l’assurance maladie : ils concernent les AVK et les antiasthmatiques. C’est en juin 2013 que se mettent en place les modalités de mise en œuvre de l’entretien AVK. Il concerne les patients chroniques sous traitement par AVK (au moins 6 mois de traitement avérés ou prévisibles).
La convention prévoit un entretien à l’initiation du traitement et la réalisation d’au moins deux entretiens pharmaceutiques annuels, avec une rémunération annuelle de 40 euros par patient. Il y a un an, environ 8 pharmaciens sur 10 avaient déjà réalisé un entretien.
La mission a donc connu un succès et une adhésion importante de la part des pharmaciens. Son essoufflement aujourd’hui semble être dû au temps passé en regard d’une rémunération insuffisante, et non à un désintérêt pour cette nouvelle mission.
Les modalités de mise en œuvre de l’entretien asthme se sont mises en place en décembre 2014. Il concerne des patients en initiation ou en reprise de traitement par corticoïdes inhalés pour une durée d’au moins 6 mois après au moins 4 mois sans traitement de fond.
Cette sélection trop restrictive de patients, le caractère chronophage de ces entretiens, la rémunération, le retard de paiement des entretiens AVK, n’ont pas permis à cet entretien de remporter le même succès que les entretiens AVK.
Les pharmaciens poursuivent leurs propres entretiens dans d’autres domaines qui, finalement, sont la transcription écrite d’un travail mené au comptoir depuis longtemps : information, explications, éducation thérapeutique, évaluation des connaissances… avec un espace de confidentialité dédié qui ne l’était peut-être pas auparavant, des prises de rendez-vous qui officialisent l’entretien. Ils concernent l’asthme mais aussi l’HTA, les personnes âgées, le diabète…
De plus, la mise en place d’entretiens pharmaceutiques « traitements substitutifs aux opiacés » ou TSO, qui permettront un accompagnement par le pharmacien des patients sous buprénorphine est à l’ordre du jour et une expérimentation pourrait être démarrée avec la MILDECA (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).
TROD
Le retard de publication de divers décrets d’application dont celui portant sur les TROD (tests rapides d’orientation diagnostique) fait réagir. Pour rappel, après la possibilité pour les officinaux depuis juin 2013 de réaliser trois types de TROD (test oropharyngé pour les angines à streptocoque, test nasopharyngé pour la grippe et test capillaire de glycémie), le conseil d’État a annulé le décret en avril 2015 pour vice de forme.
Depuis le début d’année, un nouvel arrêté est annoncé pour encadrer cette pratique mais tarde à voir le jour. En attendant de pouvoir à nouveau réaliser ces tests, les pharmaciens guident les patients pour réaliser un test de glycémie, ou réalisent le score Mac Isaac à défaut de réaliser le test de l’angine à streptocoque…
Autotest VIH
Les autotests de dépistage du VIH (à réaliser et à interpréter directement par l’intéressé dans un environnement domestique) sont disponibles en officine sans prescription médicale depuis septembre 2015. Ils permettent d’obtenir un résultat en 15 minutes et sont complémentaires à l’offre de dépistage déjà existante (test ELISA en laboratoire de biologie médicale, tests rapides d’orientation diagnostique dans les centres et associations concernés).
Une nouvelle mission pour les pharmaciens qui nécessite une formation pour accompagner la délivrance du test : identifier les situations d’urgence, informer de la conduite à tenir en fonction des résultats et savoir accompagner et orienter le patient…
Vaccination
Quid de la vaccination par les officinaux ? Elle aurait pu contribuer à élargir la couverture vaccinale de la population et, selon un sondage lancé sur l’Intranet de l’Ordre en 2015, 55 % des pharmaciens seraient volontaires pour vacciner.
Alors que l'article 32 du projet de loi de santé qui prévoyait cette possibilité de vaccination par les pharmaciens a été supprimé en mars 2015, le sujet sera-t-il remis sur le tapis, d’autant plus que la vaccination est déjà possible dans d’autres pays voisins (le Royaume-Uni, le Portugal, ou encore l’Irlande qui étend cette possibilité à 3 pathologies : grippe, zona et pneumocoque) ?
PDA
La préparation des doses à administrer (ou PDA) présente l’avantage de sécuriser le circuit du médicament de la prescription jusqu’à son administration au chevet du malade. Le cadre réglementaire encore flou et l’investissement élevé rendent cette pratique encore limitée mais la PDA suit son chemin auprès des EHPAD mais aussi auprès de patients à domicile : les pharmaciens qui proposent la PDA au comptoir le font pour générer un complément d’activité et apporter un service supplémentaire (en délivrant le traitement de 50 à 60 patients en PDA en moyenne).
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