Le professionnel de santé

Ce qui vous amène au comptoir

Par

Publié le 27/06/2016

Article réservé aux abonnés

Être au comptoir : une évidence pour les pharmaciens, une satisfaction pour le patient et un confort pour l’équipe… Voilà ce que confirme notre enquête « Pharmaciens qui êtes-vous ? »

Selon l’enquête CMC/« Le Quotidien du Pharmacien » « Pharmaciens qui êtes-vous ? » menée sur 1 066 pharmaciens titulaires entre le 2 et le 7 mai 2016, 80 % des pharmaciens passent plus de 50 % de leur temps au comptoir et près de 45 % d’entre eux y passent plus de 70 % de leur temps. 90 % estiment que le comptoir est l’essence de leur vocation. Un engagement qui satisfait tout le monde…

L’effet de surprise

Marc Thibaut, installé depuis 3 ans, essaie au maximum de conserver son activité au comptoir : « J’aime l’effet de surprise lorsqu’un patient se présente au comptoir : est-ce que ce sera une demande banale de produit, un cas plus sérieux demandant de l’empathie de notre part, une prescription dont il faudra vérifier la cohérence, un conseil particulier nécessitant de « se creuser la tête » pour trouver un conseil et une thérapeutique appropriés ? Et lorsque ce même patient sort de l’officine, j’aime ce sentiment d'avoir assuré mon rôle de sécurisation, qui est le pilier de notre métier. »

L’évolution du métier vers de nouvelles missions donne aussi une image différente et un intérêt supplémentaire pour le comptoir. Youenn Moalic, pharmacien, s’est installé en officine après quelques années d’assistanat hospitalier : « avec les entretiens individuels, l’éducation thérapeutique, on tend vers la pharmacie clinique telle qu’elle est déjà développée dans les hôpitaux. J’aime bien pouvoir suivre le traitement d’un patient, lui expliquer les changements, notamment lors des sorties d’hospitalisation, répondre aux questions d’un patient qui arrête de fumer ou encore qui s'interroge sur son traitement via des entretiens individuels isolés ou au comptoir ».

Une présence rassurante

Si selon l’enquête CMC/« Le Quotidien du Pharmacien », 80 % des pharmaciens passent du temps au comptoir parce qu’ils souhaitent conserver le contact avec le client, il est indéniable que le patient aime aussi que le pharmacien soit au comptoir : par habitude, ou encore parce que les équipes changent plus souvent que le titulaire et qu’il est donc plus rassurant de voir la même personne.

Disponible pour l’équipe

Être au comptoir, c’est aussi être immédiatement disponible pour l’équipe, ce qui est rassurant et sécurisant pour l'ensemble du personnel de l'officine. De plus, même si chaque membre de l’équipe apporte son conseil en fonction de son expérience, de sa sensibilité individuelle, le fait que le titulaire qui choisit le référencement des produits soit présent au comptoir permet d’assurer une cohérence entre les besoins et l’offre et d’harmoniser les conseils.

Pharmacie clinique

La pharmacie clinique est une pratique pharmaceutique centrée sur le patient qui consiste à utiliser les connaissances pharmaceutiques et biomédicales du pharmacien, en lien avec les autres professionnels de santé, pour améliorer l’efficacité, la sécurité, l’économie et la précision d’un traitement.

Parmi les marges de manoeuvre de pharmacie clinique à l’officine :

- L’analyse de l’ordonnance et l’intervention auprès du prescripteur pour optimiser un traitement ;
- Les conseils associés à la prescription ;
- L’éducation thérapeutique : informer, accompagner, rendre le patient acteur dans la prise de son traitement ;
- La conciliation médicamenteuse (coordination entre les professionnels de santé hôpital ville pour éviter les erreurs au moment des points de transition du parcours de soins du patient : entrée ou sortie d’hospitalisation…) ;
- Le suivi des effets indésirables (pharmacovigilance).

Céline Longeard