Plusieurs laboratoires se sont engagés dans une démarche écologique, garantissant à la fois l’origine des plantes entrant dans la composition de leurs produits et un engagement dans la protection de la biodiversité.
Weleda, par exemple. De pionnier de la cosmétique naturelle et bio il y a presque un siècle, le laboratoire est devenu la référence, numéro 1 de la cosmétique bio. Forte de 128 références réparties dans 24 gammes labellisées Natrue (True Friends of natural and organic cosmetic), elle est la marque la plus connue en pharmacie dans cette catégorie (sondage 2019 de l’Institut d’études et d’audit marketing GFK). Cette forte notoriété repose à la fois sur un savoir-faire pharmaceutique garantissant la sécurité et l’innocuité de ses produits et sur une longue expérience des plantes.
Composants certifiés bio
Ses produits correspondent parfaitement aux attentes actuelles des consommateurs, en quête de naturalité et soucieux de l’avenir de la planète. Une charte qualité cosmétique définit en effet précisément ses engagements. Des actifs végétaux de culture biologique majoritaire (80 %), des huiles végétales essentiellement de première pression à froid et des cires naturelles, des huiles essentielles naturelles et des formules sans huile minérale ni silicone et sans conservateur, colorant ou parfum de synthèse ; un contrôle rigoureux de la qualité ; des méthodes de production en accord avec la nature (procédés de fabrication non dénaturants, gestion écologique des déchets, certification ISO 14001 pour le management de l’environnement) ; une transparence totale envers les consommateurs ; et un approvisionnement durable et éthique. 248 km2 sont ainsi consacrés à la culture biologique des matières premières à travers le monde.
Dans le groupe Pierre Fabre, 97 % des plantes utilisées sont approvisionnées sans impact sur la pérennité des ressources et 72 % cultivées sans traitement phytosanitaire, dont 35 % certifiées bio. 200 ha sont cultivées en agriculture biologique sur les propres terrains du laboratoire, dans le Tarn, et 100 % de ses fournisseurs (70 % en France) sont évalués sur leur politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises), à la fois environnementale et sociale. Mais le laboratoire multiplie les projets visant à la fois à mettre au point des produits naturels sains et sûrs et à préserver l’environnement. Les objectifs de son département Green Mission, récemment créé, sont de développer chaque année de nouveaux actifs végétaux bio ou sans traitement phytosanitaire ainsi que des procédés de chimie verte. Exemple d’approvisionnement écoresponsable : l’avoine Rhealba utilisée dans les produits A-Derma, est exclusivement cultivée en agriculture biologique, sans pesticide chimique et sans OGM, et elle a davantage d’être peu gourmande en eau et en azote organique. Une rotation des cultures permet en outre d'enrichir naturellement les sols. Toujours dans la marque A-Derma, les formules d’hygiène rincées sont « green », 100 % biodégradables.
Pour la production des produits du groupe, une nouvelle technique d’extraction brevetée naturelle et écoresponsable, sans eau ni solvant ajouté (Green Native Expression), permet d’obtenir une sève 100 % naturelle, composée uniquement de substances actives, pour être intégrée dans les produits cosmétiques.
Plus modestement, d’autres laboratoires ont développé des formules bio : Nutergia à 85 %, Pranarôm (huiles végétales pour corps et visage), Arkopharma (gamme Arkofluides)…
Le packaging aussi
Certains fabricants commencent aussi à se soucier de leurs emballages, notamment ceux en plastique qui ont un impact désastreux sur l’environnement et notre santé. Chez La Roche-Posay dont les flacons en plastique sont 100 % recyclables, 25 % du plastique utilisé ne sera plus vierge mais recyclé fin 2020, l’objectif étant de 70 % en 2025. En mai, le laboratoire fera un pas de plus vers un packaging plus responsable en lançant le premier tube composé en partie de carton, pour son nouveau lait solaire hydratant 50 + Anthélios. Ce tube innovant, fabriqué avec 45 % de plastique en moins qu’un tube classique, présente ainsi une empreinte carbone plus faible.
Chez Nutergia, les flacons sont déjà 100 % recyclables et issus à 100 % de plastique recyclé, et les produits sont conditionnés sans suremballage pour limiter les déchets. Dans le groupe Pierre Fabre, l’utilisation de matériaux renouvelables et recyclés est à l’ordre du jour. Par exemple, les flacons de shampoings Klorane sont désormais fabriqués à 50 % en PET recyclé et les flacons de soins bébé à 25 %.
Les emballages de la marque A-Derma respectent aussi davantage l’environnement : packagings garantis sans PVC ni phtalates, étuis en papiers cartons issus de forêts gérées de façon durable et responsable, encres végétales sur les étuis, plus de notices à l’intérieur des nouveaux étuis et bouchons allégés en matière. Même engagement chez Weleda en faveur de matériaux recyclés (bouteilles de verre vert, contenants en matière plastique, emballages et notices en papier ou carton), mais le laboratoire n’entend pas s’arrêter là et participe activement, depuis plusieurs années, à des initiatives visant à trouver des bioplastiques compostables certifiés sans OGM.
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