Remettons tout d’abord de l’ordre dans nos idées.
La RSE, ou responsabilité sociale des entreprises, encore appelée responsabilité sociétale des entreprises, est la mise en pratique du développement durable par les entreprises. En résumé, il s’agit de chercher à avoir un impact positif sur la société et de respecter l’environnement tout en étant économiquement viable. Tout cela se fait sur une base volontaire et en impliquant toutes les personnes interagissant avec l’entreprise. À l’échelle de l’officine, cela implique pour le titulaire de définir un équilibre avec ses patients, ses fournisseurs et bien entendu sa propre équipe.
Une prise de conscience
En 2019, Pharmedinsight a interrogé 5 000 pharmaciens français, aussi bien en milieu urbain que rural, sur leur prise de position écologique et leur implication dans le développement durable. Le résultat est éloquent : 77 % se disent prêts à s’y investir davantage. Une démarche qui repose pour plus de la moitié des professionnels sur des convictions personnelles. Certains restent malgré tout sur la réserve en évoquant le manque de temps et les contraintes relatives à cet engagement. Pourtant les bénéfices potentiels sont multiples : amélioration de l’image de l’entreprise, réponse aux consommateurs (de plus en plus nombreux) soucieux de l’environnement, diminution des charges… Les officines ont tout à y gagner et les groupements l’ont bien compris. Pour les accompagner, certains ont mis en place une vraie démarche écoresponsable.
Un label « Pharmacie durable »
Le groupe Pharmacie Référence (PHR), créé en 1991 et aujourd’hui fort de 1 617 pharmacies membres en métropole, a depuis longtemps fait l’effort d’inclure le développement durable dans sa politique d’entreprise. Des mesures ont d’abord été prises au siège : amélioration des conditions de travail des collaborateurs, limitation de l’impact de l’entreprise sur l’environnement et choix de fournisseurs écoresponsables. Fort de leur expérience, PHR a souhaité proposer à ses adhérents le développement de solutions similaires dans leur officine. C’est ainsi que le groupement a créé en 2009 le label « Pharmacie durable », basé sur trois volets : santé publique, social et environnemental. PHR n’attribue pas le label mais accompagne les pharmaciens désireux de l’obtenir. Pour cela, il propose une série de formations pour savoir ce qui doit être mis en place. Puis un état des lieux diagnostic est réalisé au sein de l’officine. Les pharmaciens ont alors un an pour valider un certain nombre de critères afin d’obtenir le label après un audit externe.
Privilégier l’humain
Jérôme Escojido et Bertrand Pagès, pharmaciens et créateurs du groupement Médiprix (regroupant 130 pharmacies réparties sur toute la France), misent, eux, sur l’humain. Tout d’abord en impliquant davantage les collaborateurs de l’officine. Pour cela, le groupement a conçu des coverings illustrant avec humour chaque membre de l’équipe sur la devanture et mettant en avant ses compétences dans l’espace de vente. Une idée qui permet également de proposer aux patients une officine à taille humaine. Ensuite en proposant une voiture électrique de livraison et de transport solidaire, la médimobile. Cela permet de livrer des médicaments aux personnes âgées isolées, aux mamans seules avec un enfant malade… et de conserver un lien social. Une solution de livraison à domicile que l’on retrouve chez iPHARM (créé en 2010, avec aujourd’hui 40 adhérents en France), notamment via des coursiers à 2 roues, et qui connaît une progression sans précédent de + 25 % à l’occasion du confinement lié au Covid-19.
Miser sur la naturalité et réduire l’impact environnemental
Médiprix mise également sur la naturalité grâce à une devanture végétalisée. Ils souhaitent également développer dans chaque officine un Corner médicinal. Le but ? Concevoir un espace revenant aux bases de la pharmacopée, à savoir les plantes, et s’adresser aux patients (de plus en plus nombreux) à la recherche de produits plus naturels et respectueux de l’environnement.
Afin de réduire l’impact environnemental, les marques de cosmétiques sont choisies de façon réfléchie afin de privilégier les produits bio ou écoconçus, avec des emballages recyclables ou écoresponsables. Pour cela, Médiprix a fait appel à l’association Slow Cosmétique pour sélectionner des petits producteurs respectueux de l’environnement et de leurs employés. (ex : Lamazuna, Sanoléo…). iPHARM propose également des éco-emballages réutilisables pour acheter en vrac les produits d’hygiène.
Enfin, le recyclage des médicaments non utilisés entrepris depuis 1993 avec l’association Cyclamed continue, tout comme la collecte DASRI et les sacs plastiques sont éliminés des comptoirs. Des sacs réutilisables, certes un peu plus chers, sont proposés mais participent à l’embellissement de l’image des officines.
À noter, de nombreux autres groupements, tels Giphar, Giropharm, Welpharma… se sont engagés dans cette voie. Il était impossible de tous les évoquer dans le cadre de cet article.
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