Pourquoi la peau vieillit-elle ?
Quoiqu’il entreprenne, l’humain est programmé pour vieillir et sa peau n’échappe pas au processus. Cette transformation chronologique est inscrite dans notre patrimoine génétique, elle est même l’œuvre de plusieurs milliers de gènes commandant à notre physiologie de céder au temps qui passe. Si nous ne sommes pas tous égaux face au phénomène, les mécanismes du vieillissement cutané suivent indifféremment les mêmes étapes au sein du derme et de l’épiderme.
Le renouvellement cellulaire ralentit provoquant un appauvrissement de l’épiderme accentué par l’amincissement de la jonction dermo-épidermique qui permet aux deux structures de communiquer et de se maintenir ensemble. Au sein du derme, les fibroblastes deviennent moins performants avec pour conséquence d’altérer la qualité des fibres de collagène et d’élastine qu’ils produisent. Moins ferme, le collagène n’est plus aussi performant dans son rôle de maintien des tissus tandis que les fibres d’élastine s’agglomèrent en paquets épais (élastose) et tombent au fond du derme. Affinée, la peau s’assèche, se déshydrate, perd en densité.
Sous la peau, les os
Dans le visage, la peau n’est pas la seule à vieillir. Elle est solidaire d’un tissu musculo-adipeux qui n’est pas épargné par le temps. De ce fait, c’est tout l’édifice présent sous la peau – graisse, muscle, os – qui va être impacté. Sous l’effet du vieillissement chronologique, la graisse va se déplacer vers le bas.
En perte d’adhérence avec le muscle, elle est soumise au principe de la pesanteur. Ainsi se formeront les sillons naso-géniens, les bajoues, les paupières tombantes et l’ovale irrégulier du visage… L’os, sous le muscle, n’est pas épargné par les outrages du temps. Sa masse va se résorber petit à petit, suivant une logique de fonte qui peut toucher la zone péri-orbitaire mais également le maxillaire.
Le vieillissement du visage ne peut donc s’envisager sous le seul angle cutané. Les transformations de la structure sous la peau trahissent aussi les signes de l’âge.
Les facteurs extérieurs
L’horloge interne n’est pas la seule à imprimer au corps la marque du temps. Les facteurs environnementaux – soleil, tabac, pollution – aggravent le vieillissement génétiquement programmé. Si les polluants et la fumée du tabac diminuent l’oxygénation des cellules, le soleil provoque un vieillissement photo-induit ou actinique qui lui est propre.
Grand pourvoyeur de radicaux-libres, il est le principal responsable de la formation des ridules qui se développent autour des yeux et des lèvres. La prévention contre les effets du soleil est la meilleure réponse au vieillissement actinique. Elle passe essentiellement par la préservation du capital soleil qui est propre à chacun.
La protection contre les UV – vestimentaire, cosmétique, éviction - est requise dès l’enfance puisque les effets délétères du soleil sont le résultat d’expositions successives tout au long de la vie. Le capital soleil dépend aussi du phototype qui suppose une capacité de réponse cutanée face aux rayonnements. Ainsi les phototypes clairs ne bénéficient pas d’une protection naturelle – le bronzage – efficace. Dépourvus du matériel génétique adéquat, ils ne font que brûler et peler, laissant leur peau sans défense face au vieillissement photo-induit et aux cancers cutanés.
Mieux protégés par leur patrimoine génétique, les phototypes foncés ne sont pourtant pas à l’abri du vieillissement photo-induit et des kératoses actiniques du fait d’une tendance à s’exposer plus volontiers que les autres au soleil.
La dermocosmétique et les actifs anti-âge
En cosmétologie, la tendance en matière de crèmes anti-âge est d’additionner les actifs dans une même base. La difficulté, alors, est de rendre compatibles et performants ces différents éléments. Un défi que permet de relever la galénique dont la qualité conditionne l’efficacité du produit. Car c’est la galénique qui permet aux actifs de franchir la barrière cutanée et d’atteindre les récepteurs parfois situés dans les profondeurs de la couche basale de l’épiderme.
Plusieurs d’entre eux ont fait leur preuve dans la lutte contre le vieillissement cutané. L’acide hyaluronique est un hydratant majeur dès qu’il est administré par voie intradermique. Chaque molécule de cette substance apporte aux tissus 500 fois son volume d’eau. Au sein d’une crème, toutefois, l’acide hyaluronique se dégrade rapidement.
Par contre, en injection, il est d’une redoutable efficacité pour diminuer l’atrophie cutanée et combler les rides. Star des actifs anti-âge, le rétinol (vitamine A) et son dérivé le rétinaldéhyde ont pour effet de réduire les rides, lisser et raffermir la peau tout en apportant de l’éclat au teint. La vitamine C, pour sa part, est la seule vitamine à bénéficier de travaux importants prouvant son activité dans la peau. Elle favorise le renouvellement cellulaire, répare le tissu élastique, diminue les rides profondes et protège contre les hyper-pigmentations dues au soleil. En revanche, elle peut s’oxyder dans les crèmes.
Les alphahydroxyacides, connus sous le nom d’acides de fruits, stimulent le renouvellement du derme en favorisant la synthèse des fibres de collagène et d’élastine. Dosés à moins de 5 % dans les crèmes ils ont un effet hydratant qui se transforme en action exfoliante à une concentration de plus de 10 %. Enfin, tous les actifs capables de retenir l’eau dans la peau ont un pouvoir anti-âge.
Les nutriments
Certaines vitamines sont utiles pour freiner le vieillissement cutané : la plus célèbre, la vitamine A est secondée par les vitamines B, C, D, E, le bêta-carotène mais aussi les oligo-éléments (sélénium, zinc, glutathion peroxydase…) et les acides gras essentiels (oméga 3, oméga 6).
Réalisé avec le concours du Docteur Annick Pons-Guiraud, dermatologue.
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