Indispensables à l'activité officinale, les périphériques informatiques vont devoir s'adapter aux exigences de la santé numérique. Des scanners, imprimantes, douchettes et écrans
de nouvelle génération - ou simplement mis à jour des évolutions -, vont débarquer dans les pharmacies.
E-carte Vitale, e-prescription : décoder les nouveaux codes.
Les périphériques destinés à lire et décoder les informations des assurés sont certainement ceux qui vont connaître les plus grands bouleversements dans les prochains mois. « Même si c’est encore un peu tôt, on sait déjà que la e-carte vitale et la e-prescription vont entraîner des évolutions majeures », commente Gishlain Vanlaer, directeur de Medprice. En tant qu'acteur majeur de l’équipement informatique des professionnels de santé, Medprice observe les tendances qui émergent sur ce marché. Ainsi, les prochaines générations de lecteurs vont devoir lire deux formats de cartes Vitale, traditionnel et dématérialisé. « Pour lire les données de la e-carte Vitale, plusieurs canaux de communication sont envisagés. Soit un QR code d’identification du patient généré dans l’application embarquée dans son smartphone. Soit la technologie NFC, sur le principe du sans-contact. » L’idéal serait un terminal combiné adapté à ces deux canaux, et qui conserve la lecture par puce. « En fait, les lecteurs actuels sont capables de lire un QR code de e-carte Vitale, mais dans un périmètre limité au regard du nombre de données véhiculées par ces codes de nouvelle génération. »
Autre évolution nécessaire, les scanners vont devoir s’adapter à la e-prescription, dont la généralisation est prévue en 2023. Pour lire le QR code sur l’ordonnance présentée par le patient, deux possibilités sont envisagées : un décodage à l’aide du scanner douchette, ou une lecture par le scanner SCOR. « Aujourd’hui, les scanners de documents (SCOR) ne savent que numériser. Pour leur permettre de lire le QR code de la e-prescription, il faudrait les équiper d’un module supplémentaire. »
Enfin, l'objectif du Ségur numérique étant d'intensifier la circulation des données de santé en toute sécurité, cette évolution numérique contraint à développer la norme HID (Human Interface Device), plus rapide et qui pourrait remplacer à terme la norme USB.
Des outils rêvés, mais la tendance ne prend pas.
Le scanner-imprimante aurait deux avantages : réduire le nombre de périphériques sur le comptoir, et limiter les étapes lors de la facturation. Pourtant, le développement d’un tel outil n’est pas une tendance actuelle. Même constat pour les caisses automatiques, désormais largement proposées dans d’autres secteurs commerciaux. « Nous avons reçu quelques demandes de pharmaciens novateurs qui souhaitaient s’équiper en caisses automatiques. Mais cette solution a priori intéressante pose un problème majeur : la nécessaire supervision des clients pour les accompagner dans ce dispositif libre-service et pour limiter la démarque inconnue. »
Quant à l’écran tactile, l’idée est séduisante mais ne réussit pas à s’imposer constate le directeur de Medprice : « Cette solution, proposée par exemple par SmartRX, modifie complètement l’ergonomie du logiciel. Cependant, en pharmacie, il est nécessaire de saisir un certain nombre de données : le clavier reste indispensable. » Enfin, l’utilisation de la tablette pour assister le conseil dans l’espace de vente reste marginale en pharmacie. En revanche, par son écran confortable et son ergonomie, la tablette s’impose de plus en plus en back-office, comme un outil de gestion des stocks et d’inventaire.
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