Le Quotidien du pharmacien. - Grâce à une appli dédiée et aux livraisons au domicile du patient, le concept MonOrdo marie habilement informatique et interventions humaines. Mais ne craignez-vous pas une certaine déshumanisation de la délivrance du médicament ? Une perte de contact personnalisé avec vos patients ?
Sébastien Bonnet. - Pas du tout ! Il faut voir le service comme un relais de communication entre la pharmacie et le patient. Le patient a son application dans la poche toute la journée et à ce titre, il dispose d'un moyen de communication avec son pharmacien à chaque instant. Les relations humaines ne sont pas la stricte réserve du contact physique. Nous pouvons également tisser du lien avec des personnes sans pour autant les avoir vues. Nous avons créé, au sein de notre société, un département spécialement dédié aux utilisateurs. Dès leur inscription, ils sont accompagnés par une équipe « Care » qui les aide à mieux comprendre le service, les bénéfices à en attendre ou la manière dont ils doivent l'utiliser. Ensuite, pour ce qui est des interrogations d'ordre médical ou pharmaceutique, le pharmacien qui délivre les ordonnances y répond. C'est une modalité assez intéressante car lorsqu'on discute avec le patient, on n'a pas la pression du comptoir, des gens qui attendent ou autre. Du coup, ce n'est pas du tout le même type de conversation. Pour la livraison, cela reste le choix du patient à chaque instant puisqu'il peut également venir retirer sa commande à l'officine. S'il en estime le besoin, il peut en effet venir chercher sa commande au comptoir et poser ses questions directement au pharmacien.
Qui sont aujourd’hui vos clients ? Essentiellement des patients chroniques ? Plutôt des cadres jeunes en quête de praticité ?
Nous avons trois typologies de clients aujourd'hui : le patient chronique entre 30 et 55 ans, indépendant, qui cherche une solution pour simplifier son quotidien ; des proches de patients à la recherche de solutions pour leurs parents/enfants dépendants ; et pour finir, les infirmières avec qui nous travaillons beaucoup. Assez peu de jeunes au final. Tous viennent chercher une expérience globale, qui va au-delà d'une simple livraison de médicaments. De fait, nous fournissons un service complet de gestion des traitements qui va de l'ordonnance, au conditionnement, au suivi de traitement, au renouvellement d'ordonnance et, si besoin, jusqu'à la livraison des médicaments. C'est cette expérience complète et simple, en deux clics depuis leur téléphone, que les patients viennent chercher chez nous. Avec ce modèle, nous sommes actuellement en pleine expansion. Après Toulouse, en août 2021, nous avons ouvert à Bordeaux, Montpellier. Et avant la fin de l'année, Paris et Lyon viendront grossir la zone de disponibilité du service. Nous cherchons toujours de nouveaux pharmaciens qui sont prêts à venir nous rejoindre. Nous avons l'objectif de couvrir une trentaine de villes en France avant la fin de l'année 2023.
Qu’est-ce qui vous a conduit à revoir le projet initial, initié à Toulouse en 2021, centré sur une officine physique pas comme les autres ?
Nous avons eu un afflux de pharmaciens intéressés par le concept qui sont venus nous contacter pour déployer le service dans les métropoles de leur zone. Fort de cet engouement du marché, nous avons décidé d'ouvrir le service à n'importe quelle pharmacie de France qui le désire. Cela nous a permis d'accélérer fortement notre déploiement. Initialement, nous étions partis pour ouvrir le service dans une vingtaine de villes dans les 5 ans. Aujourd'hui, nous en ouvrons déjà 1 par mois, en 2022 et le rythme va s'accélérer en janvier 2023. Notre vitesse de déploiement est beaucoup plus rapide que prévu, l'implémentation également et surtout les pharmaciens sont demandeurs. Les confrères ont bien conscience que le marché doit évoluer vers des systèmes plus en phase avec les nouveaux modes de consommation des patients, seulement ils ont besoin de logiciels pertinents pour le faire. Notre solution est la réponse que nous leur offrons de découvrir avec un logiciel pertinent et différenciant pour adresser le marché aujourd'hui non exploité sur la PDA.
Article suivant
Faire du neuf avec du vieux… une bonne idée ?
Zoom sur les périphériques
Affichage digital et robotique au service d’une animation renouvelée
Vigile ou vidéosurveillance ?
Les règles d’or d’un merchandising réussi
Reprendre une officine déjà équipée d'un robot : mode d’emploi
Quand les pharmaciens entrent à l'ENS (espace numérique de santé)
Une application comme lien entre patient et pharmacien
Faire du neuf avec du vieux… une bonne idée ?
Quand l’officine dépasse les bornes
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin