Les débuts des lampes à leds (light-emitting diodes = diodes électroluminescentes) n’ont pas été convaincants. Les premières LED s’apparentaient à des éclairages dits fluo de type éclairage d’usine et avaient un très mauvais rendu des couleurs, tout était uniformisé.
Mais depuis 5 à 6 ans, elles se sont tellement améliorées qu’en 2016 plus personne ne les remet en question et qu’elles constituent même la référence incontournable. Et si leur coût aussi était encore élevé il y a 2 ou 3 ans, aujourd’hui, l’écart avec les éclairages de technologie ancienne, notamment les lampes iodures, s’est bien réduit.
Objectif économique
Cela dit, Il y a des différences de qualité. « Attention aux prix attractifs des LED que l’on trouve sur Internet par exemple. Ce sont des fausses économies », avertit Jean-Pierre Demeyere, directeur de JCD Agencement (1). « Sans tomber dans les clichés, les LED japonaises sont de qualité plus constante que celles fabriquées en Chine, mais il y en a de bonnes. Mieux vaut se tourner vers un professionnel qui a ses fournisseurs, lesquels ont tout intérêt à choisir des bons produits ».
Même conseil d’Antoine Hinojosa chez 3Ads Agencement (2) : « La très grande majorité des luminaires LED sont fabriqués en Asie avec des qualités très variables. Il faut donc avant tout vérifier que le fournisseur assure une réelle garantie après-vente. Nous avons ainsi pris le parti de revendre nous-mêmes les LED ».
À ces conditions, les LED ont plusieurs atouts à prendre en compte. Le premier : les économies qu’elles font faire. Tout d’abord, la consommation d’électricité est plus faible, divisée jusque par trois par rapport aux autres sources d’éclairage (iodure, fluo, halogène, sodium). De plus, leur durée de fonctionnement est bien plus longue : entre 5 et 10 ans selon les qualités. L’installation n’entraîne pas de surcoût et la maintenance est quasi inexistante.
Autre avantage : le faible dégagement de chaleur, appréciable l’été, qui limite les coûts de climatisation. « Les LED émettent peu de chaleur et à l’arrière », précise Antoine Hinojosa. « Elles ne doivent donc pas être collées au plafond. Une épaisseur minima est nécessaire dans le faux plafond pour assurer l’aération, sinon elles grillent plus rapidement. Ce n’est pas dangereux mais comme l’un de leurs intérêts est de durer longtemps… ».
C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que les LED ne doivent pas être utilisées en simple remplacement d’ampoules existantes, comme certains le proposent, mais dans le cadre de travaux dans l’officine. D’autant plus que les LED participent à l’amélioration de son agencement, dans ses différents espaces.
Dans un projet global
« L’éclairage a beaucoup d’importance, il fait partie intégrante de la stratégie commerciale du pharmacien et avec les LED tout est aujourd’hui possible », affirme Jean-Pierre Demeyere. « Les pharmacies actuelles sont des espaces d’achats à destination d’une clientèle de plus en plus exigeante et le front office est de plus en plus important pour le pharmacien. Le développement et l’attrait de ces zones, trop souvent délaissées, sont donc primordiaux », renchérit Alexandre Genton chez l’agenceur Fahrenberger (3). « Nous utilisons ainsi l’éclairage au même titre qu’une matière ».
Médicaments en libre accès, corner marque, zone « herboristerie » ou promotionnelle, espace audio ou visio, salon d’essayage en orthopédie, coin maquillage… Pour devenir des véritables espaces d’achat « expérientiels » comme dit Alexandre Genton, « à chaque zone doit correspondre une ambiance différente avec un éclairage spécifique, car l’éclairage participe de façon cognitive à l’acte d’achat ».
Selon Jean-Pierre Demeyere, avec les LED, l’IRC (indice de rendu des couleurs) doit être de 80 minimum (sur 100) et l’idéal est d’éclairer les produits par le plafond avec une lumière blanche, froide, et les comptoirs avec des lumières chaudes. Mais c’est toujours au cas par cas, dans une réflexion globale d’agencement tenant compte de la stratégie commerciale du pharmacien, de l’environnement extérieur (concurrence, patientèle…), de l’organisation de l’espace et du nombre de mètres linéaires.
Pour Alexandre Genton, il est important de prendre en compte le rendu et la température des couleurs afin de restituer au mieux la couleur de ce qui est mis en avant (facing produits, visages, signalétique, accueil, caisses, zone HPST, messages, vitrines…). Au-delà de 5 000 kelvins, les visages sont blancs, presque blafards. Il faut donc éviter ces températures aux comptoirs et dans les zones maquillage. En revanche, en dessous de 3 500 kelvins, on peut apporter de la chaleur en accentuant les jaunes et les orange.
« Aujourd’hui, chaque type de luminaire - downlight, spot directionnel, pavé, suspension - possède un équivalent LED de qualité et les LED permettent de répondre à toutes les problématiques », explique Antoine Hinojosa. « Par exemple, les pavés LED sont particulièrement adaptés en back-office avec un faux plafond de type dalle minérale, mais nous avons eu le cas d’une officine souhaitant les voir suspendues dans son espace de vente pour créer un éclairage diffus complémentaire, et c’est très bien ».
Avec les LED, on peut aussi, sans que cela coûte une fortune, mettre en valeur facilement un rayon avec des lumières de couleurs différentes (changées par télécommande) - vert pour la phyto, jaune pour les solaires par exemple - ou bien clignotantes pour attirer l’attention sur une promotion.
2) www.3ads.fr
3) www.fahrenberger.com
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