La douleur aiguë doit être considérée comme un symptôme : protectrice, utile, elle a une fonction d’alarme permettant de limiter les conséquences de l’agression qui en explique l’origine (par exemple, de retirer vivement sa main exposée à une source de chaleur). Participant de l’expérience permettant de prévenir l’exposition à d’autres situations potentiellement douloureuses, elle cesse lorsque la cause de la douleur est supprimée ou lorsqu’un traitement étiologique est instauré. Toutefois, la douleur peut persister même lors d’un traitement étiologique adapté ou résister aux traitements symptomatologiques : dès lors dépourvue de son rôle propre d’alarme et chronicisée, elle altère gravement la qualité de vie physique et psychologique du patient. Cette situation (particulièrement fréquente chez le patient cancéreux), prend un relief d’autant plus important que la douleur voit se superposer des séquences algiques de durée et d’intensité variables.
Insuffisamment traités, les états douloureux aigus peuvent dégénérer en douleurs chroniques. Lorsque c’est toujours la même stimulation douloureuse qui se répète, les fibres nerveuses voisines de la zone algique finissent par former un réseau siège d’une sorte de "mémoire de la douleur". Dans ce cas, certains neurones stimulés lors de l’événement douloureux aigu et qui transmettent les influx nociceptifs ne sont plus déconnectés, alors que l’événement ayant déclenché la douleur a disparu : le cerveau continue à recevoir des stimulations douloureuses bien que le facteur déclenchant n’existe plus, d’où la nécessite de ne jamais négliger le traitement d’une douleur aiguë.
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Un exemple : l’accès douloureux paroxystique du patient cancéreux
Médicaments des douleurs aiguës
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Une fonction d’alarme
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Douleur aiguë : du diagnostic au traitement
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